Histoire de la culture du cacao - Définition

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L'arrivée de Saot Taome, du Ghana, puis du Cameroun, de la Côte d'Ivoire et de l'Indonésie

La part de l'Amérique latine dans l'offre mondiale va brutalement chuter, passant de 95% en 1895 à 40% en 1920. Dès 1822, Jose Ferreira Gomes avait importé sur l'île de Príncipe, dans l'archipel de São Tomé, proche des côtes africaines, la variété de cacao forestero venue du Brésil, qui vient d'obtenir son indépendance, où il détenait des plantations. Le Portugais José Maria de Sousa e Almeida, le "baron d'Agua Izé", l'introduit à son tour à São Tomé en 1852, dans de grandes plantations, les roças.

Ce sont de petits paysans ghanéens qui, après avoir travaillé dans les cacaoyères de l’île de Fernando Po, du nom du navigateur portugais qui découvrit cette côte au XVe siècle, qui ont ensuite planté des fèves de cacao dans leur pays en 1879.

En 1880, pour dénoncer l'esclavage qui perdure à São Tomé malgré l'abolition de 1878, l'industriel anglais Francis Fry, premier chocolatier au monde, occupant tout le centre de Bristol, avec 1 500 ouvriers, refuse d'en importer du cacao. Ce refus ouvre la voie à la culture directement sur la côte, en Afrique anglophone, même si, vers 1900, São Tomé est encore le deuxième producteur mondial. "L'île chocolat" culminera à 36 000 tonnes en 1913.

Le chocolat subit par ailleurs des modifications de sa formule au début du XXe siècle, avec la création de géants industriels l'achetant sur tous les continents, comme l'anglais Cadbury en 1905, qui rachète en 1919 la société de Francis Fry, puis dans les années 1930 avec le Hollandais Nuts et l'Américain Mars, basé à Chicago.

La Côte d'Ivoire efface son retard et devient leader mondial, après l'indépendance de 1960

François-Joseph Reste de Roca (1879-1976), gouverneur général de l'Afrique-Equatoriale française, décide en 1932 un programme de relance, avec un "syndicat ivoirien d'acheminement de la main d'oeuvre" et l'annexion de six provinces de la Haute Volta, l'actuel Burkina-Faso. En poste depuis 1930, il déclare la colonie spécialisée dans le café-cacao. Mais en 1939, la production ne dépasse toujours pas 55 000 tonnes contre 300 000 tonnes de la Gold Coast, freinée à partir de 1936 par les dégâts d'une maladie du cacaoyer, le swoolen shoot, qui l'amène à créer un institut de recherche spécialisé, dont s'inspire le voisin ivoirien en 1946.

Les quinze années précédents l'indépendance de 1960 voient la Côte d'Ivoire atteindre le seuil de 300 000 tonnes grâce à une nouvelle politique misant sur un meilleur réseau routier, pour favoriser les petits planteurs locaux, ainsi qu'aux efforts du syndicat des agriculteurs créé en 1944 par le futur président Félix Houphouët-Boigny, lui-même planteur.

Après l'indépendance, le choix du président Félix Houphouët-Boigny de privilégier le secteur primaire au secondaire va lui permettre de connaître un développement fulgurant : entre 1960 et 1970, les cultures de cacao triplent leur production atteignant 312 000 tonnes, celles de café augmentent de moitié, passant de 185 500 à 275 000 tonnes

L’Etat ivoirien, par l’intermédiaire de la Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles (Caistab) qui garantit chaque année, un prix d’achat minimum aux productions des planteurs (inférieur à ceux du marché mais jugé satisfaisant), se garde le monopole sur les exportations de café, de cacao et de coton. Des ressources considérables sont ainsi dégagées pour financer les projets nationaux.

Dès 1979, afin d’enrayer la chute des prix, l’Etat ivoirien tente un boycott des cours mondiaux. La Côte-d’Ivoire est ensuite victime, en 1983 et 1984, d’une sécheresse qui ravage 250 000 hectares de café et de cacao. L'année suivante, les cours mondiaux entament une baisse structurelle qui va durer jusqu'en 1994. L’Etat, qui achète alors aux planteurs au double des prix pratiqués sur le marché, voit en mai 1987 sa dette extérieure atteindre 10 milliards de dollars, obligeant Félix Houphouët-Boigny à suspendre unilatéralement les remboursements puis à geler en juillet les exportations afin de forcer les cours mondiaux à augmenter. Mais, en novembre 1989, il se résigne à liquider son énorme stock de cacao aux grands négociants à la moitié du prix qu'il l'avait acheté.

Le Brésil a suivi la progression de la Côte d'Ivoire, mais sans l'égaler. On estimait en 1666 à 60% la proportion des arbres brésiliens de plus de 40 ans. De nouveaux défrichements au sud du rio Canavieiras permirent le rajeunissement: en 1984, plus de 50% des cacaoveres avaient moins de 20 ans. Les rendements augmentèrent, de 300 kg à l'hectare en 1963 à 750 kg au début des années 1980. La production atteignit en 1984 le record de 430 000 tonnes, au 2ème rang mondial derrière la Côte d'Ivoire.

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