Le sud-est de la Province de Bahia avait entretemps pris le relais. Dè 1746, plusieurs jeunes pousses de cacaoyer forastero, apportees par Louis Frederic Warneaux établi dans la region du Para, furent plantees dans la municipalite de Canavieiras sur les bords du rio Pardo, puis en 1752, au bord du rio Cachoeira, dans la municipalité d'Ilhéos, au sud de Bahia. Vers 1820, une nouvelle expérience fut tentée par une centaine de colons allemands et suisses sur la rive gauche du rio Cachoeira. Des sociétés exportatrices étrangères prospèrent, comme la maison Wild Berger et Compagnie, fondée à Bahia en 1829 par les frères Jetzler, des suisses.
Une seconde colonie allemande s'établit en 1852 sur le rio Canavieiras, puis étendit les plantations de cacao sur tout le littoral: en 1865, les exportations dépassaient déja 800 tonnes, malgré la pénurie de main-d'ceuvre. A partir de 1870, les sechêresses du Nordeste brésilien immigrants, puis l'abolition de l'esclavage de 1888 dans les zones sucrières du Rcconcavo bahianais, favorisèrent les défrichements par de petits producteurs et l'expansion de la culture cacaoyère.
Profitant de l'expansion de la demande aux Etats-Unis, le Brésil devient le second exportateur mondial en 1900, avec 17,000 tonne, talonnant l'Equateur, grâce à un ruban de 650 km de long, parallèle au littoral, du rio Jequirka au rio Mucury et large de 120 à 150 kilomètres. Les petits propriétaires ont ensuite jeté l'éponge progressivement, en particulier après la crise des années 1930. En 1937, deux-tiers de la récolte annuelle -près de 130 000 tonnes -provenaient de grandes plantations, les fazendas, détenues par de grands propriétaires urbains. La plupart des ouvriers agricoles venaient de l'Etat voisin du Sergipe, du Cearaou, ainsi que des zones arides du Nordeste.
Ilhéus fondée en 1534, profite à la fin du XIXe siècle des prix élevé, faute d'offre suffisante. Enrichi par le commerce avec les Etats-Unis, les colonels jouent les seigneurs décadents. La ville est mondialement connue pour avoir servi de cadre aux romans de Jorge Amado comme Gabriela, Cravo e Canela. Dans La Terre aux fruits d'or, il raconte que les habitants d'Ilheus et de la région du cacao roulaient sur l'or et se baignaient dans le champagne(...) Des navires apportaient à Ilheus les plus étranges chargements: orchestres de jazz, parfums onéreux, coiffeurs et masseurs, jardiniers, agronomes, plants d'arbres fruitiers venus d'Europe, aventuriers et voitures de luxe. C'était spectaculaire, on eut dit un cortège de carnaval". Ensuite, les puissances coloniales ont mis le cacao hors-jeu lui imposant de lourdes taxes et de 1905 à 1935 la part de l'Amérique du Sud dans la production mondiale chuta fortement.
Dès la fin du XVIIème siècle, les marchands juifs installés à Tucacas s'aventuraient avec des convois de mules jusqu'en Équateur. Ensuite, les règlementations espagnoles ont limité la production. Un siècle et demie plus tard, les progrès dans le broyage ont incité les industriels à tenter de cultiver dans de nouveaux pays: le journal Informes de Hazcienda raconte l'exploitation de maisons de commerce belges, danoises et suèdoises en Équateur dans les années 1840. Mais elles peinèrent à diffuser leurs produits textiles au delà de Guayaquil ou à draîner le cacao, dont le financement reste aux mains locales, grâce à la banque Luzuriaga, d'origine basque. Sur dix maisons de négoce ou de finance en 1900, une seule était étrangère l'Andean Trading Company.
Le forestero fut testé en Équateur, sous une forme différente des autres forestero qui s'installeront plus tard en Afrique. C'est un cacao de « haute qualité », à l'instar du Cacao Criollo de l'Amérique centrale, mais beaucoup plus résistant aux maladies et qui offre des rendements plus élevés. La construction de la ligne de chemin de fer entre Guayaquil, sur la côte, et Quito, à 2 850 mètres d'altitude, un voyage de 450 km exigeant jusque-là 15 jours, favorise la sortie du cacao, qui est aussi cultivé dans la plaine le long de canaux. Le président conservateur de l’Equateur, Garcia Moreno, entama en 1875 la construction des 25 premiers kilomètres. La ligne, qui traverse les Andes pendant les trois-quarts du voyage, n'est achevée qu'en 1907.
De 1870 à 1910 les exportations de l'Équateur passent de 10 000 à 40 000 tonnes. En 1920, elles atteignent 50 000 tonnes, ce qui en fait le leader mondial avec un quart à un cinquième de l'offre mondiale. Les ports de Liverpool, Brème et Hambourg, puis, plus tard, Le Havre reçurent les plus gros arrivages. Mais ce boom va plus vite que la demande. Le prix du cacao est en chute libre dès 1907, alors que le cacao représente 67% des exportations d'un pays à qui il rapporte 250 millions de dollars par an en moyenne.
A partir de 1910, la concurrence du Ghana se fait sentir. Des épidemies dans la production cacaotière succèdent à une crise de surproduction mondiale survint pendant et après la première guerre mondiale. La production du pays et divisée par cinq en dix ans, tombant à 10 000 tonnes en 1930. Les vallées cacaoyères du nord de Guayaquilsont laminées dans les années 1920, la crise atteint son point culminant en 1922, après que les cours ont été divisés par cinq en deux ans, et les paysans passent à la culture de la banane, sur la plupart des lieux où était cultivé du cacao. La Banque commerciale et agricole de l'Equateur joue un rôle majeur dans la crise, qui débouche sur la « révolution de juillet » menée par de jeunes officiers issus des classes moyennes.