Hôtel de Mondrainville | |
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Nom local | ou hôtel de la Monnaie |
Période ou style | Renaissance |
Type | Hôtel particulier |
Fin construction | 1549 |
Propriétaire initial | Étienne Duval de Mondrainville |
Destination initiale | Pavillon de plaisance |
Propriétaire actuel | État et région |
Destination actuelle | Désaffecté |
Protection | CLMH, 1889 |
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Latitude Longitude | |
Pays |
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Commune française | Caen |
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L'hôtel de Mondrainville, dit aussi hôtel de la Monnaie, est un hôtel particulier construit entre 1531 et 1562 à Caen par Étienne Duval de Mondrainville. Il était situé au 12 rue de la Monnaie ; en partie détruit en 1944, il se trouve désormais au no 7 de la rue Gémare (quartier des Quatrans).
Né en 1507 et mort en 1578, Étienne Duval de Mondrainville est un riche bourgeois caennais ayant prospéré grâce au commerce du blé et anobli sans finance le 24 mai 1548. C'est un membre éminent de l'élite caennaise : en 1532, il est capitaine de la milice, de 1534 à 1537, gouverneur-échevin et en 1576 receveur général de Normandie. C'est également un grand amateur d'art et un esprit éclairé. En 1562, bien qu'il soit catholique, les huguenots caennais le sollicitent pour plaider leur cause auprès du roi. François de Malherbe, son parent par alliance, séjourne chez lui. C'est également un mécène : il finance la fête du Palinod, concours de poésie en l'honneur de la Vierge, et une chapelle de l'église Saint-Pierre. Mais dans le domaine de l'architecture, sa plus grande contribution reste son hôtel particulier construit entre 1531 et 1562 dans la paroisse Notre-Dame. Comme l'hôtel d'Escoville construit dans les années 1530, il est caractéristique de l'Architecture Renaissance.
L'hôtel était composé d'un ensemble de trois bâtiments auquel s'ajoutaient des dépendances. Au fil du temps, ces bâtiments ont reçu des noms et des affectations différents. Le premier bâtiment, construit entre 1531 et 1535 se trouvait à l'angle de la cour de la Monnaie et de la rue du même nom. C'était le corps de logis principal et reçu plus tard le nom d'hôtel de la Monnaie ou de petit hôtel de la Monnaie car il abrita l'hôtel des Monnaies du début du XVIIIe siècle à 1757. Derrière, se trouvait le casino, espace de réception où Étienne Duval de Mondrainville pouvait organiser des banquets ou des réceptions culturelles. Cet édifice, terminé en 1549 si l'on en croit son journal, a toujours gardé le nom originel d'hôtel de Mondrainville. Enfin le troisième bâtiment, doté d'un grand et large escalier a été terminé en 1562 et a été baptisé par la suite grand hôtel de la Monnaie pour le distinguer de l'autre bâtiment.
Au XIXe siècle, l'hôtel est occupé par des imprimeries (Delos, puis Domin) et au début du XXe siècle son pavillon de plaisance est utilisé par madame Domin, artiste-peintre, qui installe au rez-de-chaussée une salle d’exposition et au premier étage son atelier de peinture. À cette époque, le grand hôtel a quant à lui pratiquement disparu. Pendant la bataille de Caen, l'hôtel est bombardé. Seul le bâtiment de plaisance a pu été conservé ; il est toutefois sérieusement endommagé par l'incendie provoquée par les bombes incendiaires et ses quatre murs calcinés doivent être étayés d’urgence en 1945. En juin 1950, l’inspecteur général, avisé de la mise à l’enquête du remembrement de l’îlot dans lequel se trouvait l’hôtel, veut demander son dégagement. Mais la Caisse d’épargne a déjà obtenu le permis de construire pour un bâtiment en remplacement de son siège de la rue de Bras ; les fondations, à l’emplacement de l'ancien hôtel de la Monnaie ont déjà été creusées. Le pavillon n’étant plus visible, on s’interroge alors sur la nécessité de sa restauration. Dans le contexte de la Reconstruction, la possibilité de voir les monuments était en effet une nécessité absolue pour leur restauration. Il est donc sauvé in extremis par Louis Bourdil qui rappelle que le pavillon est visible depuis le hall vitré de la nouvelle Caisse d’épargne. Ainsi contrairement aux autres bâtiments dégagés par la Reconstruction, les vestiges de l’hôtel de Mondrainville sont restés relativement enclavés. La restauration du pavillon commença en 1969 pour se poursuivre au moins jusqu’en 1973.
Réhabilité sans programme précis, ce bâtiment n'a pas réussi pas à trouver une destination définitive. De même, le terrain autour de l’hôtel n’a jamais été aménagé et demeure aujourd’hui à l’état de terrain vague. Plusieurs projets, tous abandonnés, se succèdent. Il sert de dépôt d’archives de la direction régionale des affaires culturelles jusqu’au regroupement des services en 1998. En juin 2009, des travaux ont débuté afin d'aménager deux logements dans les parties supérieures de l'édifice, le rez-de-chaussée n'ayant pas encore d'affectation définitive.