L'hyponatrémie est un désordre hydro-électrolytique défini par une concentration en sodium dans le plasma sanguin (natrémie) inférieure à 136 mmol/l. Il en découle une hyperhydratation intracellulaire par effet osmotique (l'eau libre passe du secteur extra-cellulaire au secteur intra-cellulaire afin d'égaliser les pressions osmotiques de part et d'autre de la membrane cellulaire).
Il est le plus souvent évoqué devant un ionogramme sanguin de routine témoignant d'une natrémie trop basse (natrémie normale : 136 à 145 mmol/l). Il convient alors de rechercher des signes de gravité, mais aussi une fausse hyponatrémie.
Les signes cliniques ne sont pas spécifiques (nausées, vomissements, dégoût de l'eau, asthénie, céphalées, confusion), et sont souvent absents dans les hyponatrémies chroniques, surtout si elles sont modérées.
La gravité des hyponatrémies est liée à la survenue d'une hypertension intra-crânienne (toujours dans les hyponatrémies d'installation rapide) responsable d'engagement avec troubles de la conscience et crises convulsives pouvant mener au décès.
Outre le ionogramme sanguin faisant porter le diagnostic, différents examens permettent d'orienter la recherche de la cause :
Les hyponatrémies très symptomatiques (troubles de la conscience, coma, convulsions) ou complexes sont affaire de spécialistes et se traitent au mieux en réanimation médicale. Dans tous les cas, le traitement de la cause est primordial lorsqu'il est possible. Il est capital de garder à l'esprit que les hyponatrémies doivent être corrigées de façon progressive, sous peine de myélinolyse centro-pontine (qui peut entraîner un syndrome confusionnel, des troubles de conscience, un coma, un déficit moteur des quatre membres ), les neurones étant très sensibles aux variations trop rapides de la natrémie.
S'il en existe une, le traitement de la cause doit être effectué : arrêt des diurétiques thiazidiques (note : les diurétiques de l'anse ne donnent qu'exceptionnelement des hyponatrémies, car les urines sont hypotoniques : environ 6 grammes de sel par litres d'urine). L'objectif est d'apporter de l'eau et du sel avec un léger excès de sel : on perfuse de la solution physiologique (9 g/l de chlorure de sodium), auquel on ajoute un régime alimentaire apportant 10 à 12 grammes de sel par jour. Dans les hyponatrémies discrètes et très bien tolérées, les apports peuvent se faire par voie orale.
Le traitement de la cause est nécessaire : insuffisance cardiaque, cirrhose, insuffisance rénale, etc. Le traitement curatif repose sur la dépletion hydrosodée : restriction hydro-sodée stricte de façon à faire perdre plus d'eau que de sel. On propose alors un régime alimentaire désodé (1 gramme de sel/jour) avec apports hydriques limités (inférieurs à 500 ml/jour), parfois associé à un diurétique de l'anse type furosémide.
Le traitement étiologique est ici plus capital encore, le traitement symptomatique étant difficile (il n'existe pas de molécules capable de faire éliminer le seul excédent d'eau) : traitement psychiatrique de la potomanie avec mesures d'éloignement des sources d'eau, arrêt d'une perfusion hypotonique, traitement du SIADH, traitement hormonal substitutif d'une hypothyroïdie).
En cas d'hyponatrémie pure bien tolérée, le traitement consiste en une restriction hydrique seule (500 ml/jour). En cas de tableau sévère, le traitement en réanimation s'impose : furosémide + compensation des pertes de sel (6 grammes par litre d'urine), sous stricte surveillance de la natrémie.