Introduction
Jean Syrota, né en 1937, est un haut fonctionnaire français et un spécialiste du secteur énergétique.
Jean Syrota a parfois été reconnu comme « père » des économies d’énergie, notamment à travers la mise en application de l'heure d'été. Il est actuellement président de la commission énergie du Centre d’analyse stratégique (CAS).
Formation
Ancien élève de l’Ecole polytechnique (promotion 1958), ingénieur diplômé de l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris.
Fonctions officielles
Ingénieur du corps des mines, il débute en 1964 au Service des mines, à Metz.
Il dirige de 1974 à 1978 l’Agence pour les économies d’énergie, créée suite au premier choc pétrolier afin de réduire la consommation de pétrole et la demande d'énergie en France. Il y met en oeuvre toute une série de mesures peu budgétivores, comme la création de l'heure d'été ou la limitation à 18° de la température de chauffage des bureaux et résidences.
Il succède à Jean-Pierre Souviron comme directeur des affaires industrielles et internationales de la Direction générale des télécommunications (1978-1981), où il est nommé Directeur général adjoint peu avant son départ.
Directeur général de l'énergie et des matières premières (DGEMP) de 1982 à 1988, il y dirige la politique énergétique de la France, dont il maintient avec difficulté le cap vers l'électricité nucléaire.
Il devient ensuite PDG de la COGEMA entre 1988 et 1999.
En parallèle, il est vice-président du conseil général des mines de 1993 à 1997, date à laquelle il est remplacé par Rodolphe Greif.
Il a pris sa retraite de la fonction publique en 2002, mais continue à assumer plusieurs fonctions :
- Il a été président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) de 2000 à 2006.
- Présidence d'une Commission Energie devant produire des préconisations d’orientations opérationnelles et de politique publique en matière d’offre d’énergie et de maîtrise de la demande (sur la base du travail prospectif (à horizon 2030 - 2050) d'un groupe d'expert. Cette présidence lui a été confiée par Sophie Boissard qui était alors directrice générale du Centre d’analyse stratégique du gouvernement). Cette nouvelle commission d'environ 80 personnes (dont moins de 10 femmes) avait pour mandat d'étudier () partir du 30 mai 2006) les coûts et faisabilité techniques des choix possibles en matière de stratégies et technologies de production, transports, localisation des activités, aménagement et développément urbain, logement... dans une perspective de renforcement de la sécurité des approvisionnements, de maîtrise des risques énergétiques et des enjeux de compétitivité et de croissance, et dans une logique de [développement durable] et donc de réduction des émissions des gaz à effet de serre, d'adaptation au changement climatique, de protection de l’environnement et préservation ou restauration des ressources pas, peu, couteusement ou difficilement renouvelables.
J. Syrota et les groupes de travail de la Commission Énergie ont dans ce cadre notamment encadré et publié ;
- Rapport d’étape (novembre 2006) ;
- Rapport (2007 04 06) intitulé « Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 rapport d’orientation » « faisant état des éléments historiques, du diagnostic actuel et des perspectives à moyen terme » (horizon 2020) ainsi que des recommandations pour la politique française de l’énergie ; Ce rapport estime qu'il faut infléchir les objectifs du Livre blanc de 2001. Il propose une stratégie « séquentielle » d'adaptation au fur et à mesure des progrès de la connaissance, pour « tenter de maîtriser au moindre coût socio-économique le risque climatique » (p 15), mais d'immédiatement « réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre à moyen terme sans compromettre le développement économique »(p 30) et en préparant aussi des stratégies d'adaptation au changements climatiques. Le rapport estime que la demande en hydrocarbure restera soutenue (p 36) avec des risques et défis géopolitiques en termes de sécurité d'approvisionnement et partage des ressources fossiles. Il s'appuie sur le marché des droits d'émission de CO2 (p 50), le paquet Énergie de la commission européenne et suggère à la France de préparer avant 2020, sans rupture technologique majeure, une production d’électricité peu émettrice de CO2, « essentiellement grâce à une politique d'utilisation rationnelle de l'énergie » (p 72 et suivantes) avec une priorité aux transports et secteur tertiaire responsables actuellement (et dans le passé) des gaspillages dérives de consommation énergétiques (p 75), en considérant la « rénovation énergétique de l'existant » comme un enjeu majeur (page 89) et en visant à ce que le secteur électrique français n'augmente pas ses émissions de GES (p 78) et en continuant à développer les économies d'énergie de l'Industrie (p 85).
- un rapport de mission prospective sur le futur de l'automobile à l'horizon 2030 minimisant l'intérêt de la voiture électrique et considérant que le moteur à explosion, amélioré, et entrinant des voitures moins rapides avait encore de beaux jours devant lui(Il argue qu'une vitesse de pointe et une accélération élevée ont un coût énergétique élevé, de même que « vouloir des performances inutilement élevées » en ville (p 100 à 104 du rapport).