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La Guerre éternelle (titre original : The Forever War) est un roman de science-fiction de l'écrivain américain Joe Haldeman paru en 1974.
La Guerre éternelle est un roman divisé en quatre parties, trente-quatre chapitres et un épilogue. Les quatre parties du roman présentent quatre phases successives de la vie du héros, William Mandella, tout en suivant sa progression dans la hiérarchie militaire (Soldat, Sergent-chef, Lieutenant, Commandant). Le temps du récit est double, divisé en un temps réel (tel qu'il s'écoule sur la planète Terre au méridien de Greenwich) et un temps subjectif (temps biologique raccourci par les sauts collapsars et ralenti par les voyages interstellaires effectués à une vitesse proche de celle de la lumière). Cette double échelle temporelle permet d'une part à l'auteur d'étaler le récit de la guerre sur 1143 ans terrestres (entre 1997 et 3143), tout en ménageant l'âge de son héros qui termine le roman à l'âge subjectif de 32 ans. Le titre fait écho à la durée de la guerre, interminablement prolongée par les distorsions temporelles.
Le style de Joe Haldeman se caractérise par une attention toute particulière apportée aux détails techniques et psychologiques qui caractérisent la vie militaire. Ces descriptions précises sont agrémentées de nombreux commentaires pleins d'humour, de sarcasmes ou d'ironie, menés par un héros décalé, un « pacifiste raté », qui porte un regard très critique sur son expérience en tant que soldat. C'est le style propre aux mémoires ou à l'autobiographie fictive qui permet à l'auteur de donner un ton si personnel et si proche du vécu individuel à son roman.
La Guerre éternelle appartient au genre de la science-fiction militaire avec pour corollaires tous les traits distinctifs du space opera et du planet opera. Le récit, écrit à la première personne par un soldat qui fait part de son expérience militaire, est mené de bout en bout sur un ton à la fois humoristique et corrosif. Joe Haldeman joue ainsi sur la distance critique que lui permet l'invention d'un personnage profondément pacifiste qui gravit peu à peu tous les échelons de la hiérarchie militaire en subissant plus ou moins son sort.
Si le roman peut être considéré comme un véritable manifeste contre la guerre, l'auteur a cependant lui-même précisé qu'il n'avait pas écrit un roman foncièrement antimilitariste : « [...] La Guerre éternelle est beaucoup plus un ouvrage dénonçant la guerre qu'un roman antimilitariste. Je suis contre la guerre, pas contre les soldats. Bien sûr, j'ai pu être dur pour une classe particulière de militaires, les officiers. Personne ne s'en est jamais plaint. »
Au sein du genre particulier que représente la science-fiction militaire, le roman de Joe Haldeman a parfois été considéré comme une réponse au récit militariste de Robert A. Heinlein intitulé Étoiles, garde-à-vous ! paru en 1959. Joe Haldeman n'a cependant jamais confirmé cette interprétation.
Avec La Guerre éternelle, à la fois travail de deuil et récit de mémoire, Joe Haldeman réalise pour la Guerre du Vietnam ce que Kurt Vonnegut Jr et Walter M. Miller Jr avaient déjà réalisé pour la Seconde Guerre mondiale avec, respectivement, Abattoir 5 (1969) et Un cantique pour Leibowitz (1960).
La Guerre éternelle de Joe Haldeman ouvre en 1974 un cycle qui se poursuivra plus d'une décennie plus tard avec deux romans et une nouvelle. La Paix éternelle (The Forever Peace, 1997), parue vingt-trois ans plus tard, est encore à classer dans la science-fiction militaire, mais n'a pas de liens particuliers avec le premier roman et peut se lire indépendamment. En revanche, la nouvelle Une Guerre à part (A Separate War, 1998) et le roman La Liberté éternelle (Forever Free, 1999) racontent la suite des aventures des deux personnages principaux de La Guerre éternelle, William Mandella et Marygay Potter.