Ses écrits
- Della famiglia (première rédaction en 1432 mais texte repris jusqu'en 1443), traité ayant pour thème la vie de famille, il se décompose en quatre livres dans lesquels l'auteur aborde les sujets suivants : l'éducation des enfants (livre I), l'amour et le mariage (livre II), l'administration des richesses et le bon usage de l'âme, du corps et du temps (livre III), l'amitié (livre IV). La famille y est exaltée comme la plus importante institution naturelle et civile. Alberti revendique la puissance de la liberté humaine contre les obstacles de la fortune ; il théorise un art du savoir vivre fondé sur la maîtrise de la réalité et la réalisation du bonheur par une vie sereine et équilibrée.
- De re aedificatoria (1485), traité d'architecture publié en français en 1553 sous le titre L’Architecture et Art de bien bastir (Consultation de l'ouvrage); puis traduit pour la deuxième fois en 2004 par Pierre Caye, Françoise Choay, sous le nouveau titre : L'Art d'édifier .
- Le traité Villa sur l'architecture des villas à la campagne.
- De pictura et sa traduction italienne Della pittura (1435), traité sur la peinture traduit en français en 1869 sous le titre De la statue et de la peinture (Consultation de l'ouvrage), nouvelle édition illustrée et expliquée sortie en 2007, éditions Allia sous le titre original De Pictura traduit du latin et présenté par Danielle Sonnier ; également, édition en trois langues de La peinture par T. Golsenne et B. Prévost, avec un glossaire théorique et le texte latin et sa traduction de l'inédit Les éléments de peinture, Ed. du Seuil, 2004 .
- De statua, traité sur la sculpture.
- Philodoxius, comédie.
- Momus vel De principe (ca. 1447), fable politique ; première trad. franç. par Claude Laurens, Momus ou Le Prince, préface de Pierre Laurens, Paris, Les Belles Lettres, 1993 .
- Avantages et inconvénients des Lettres, première trad. franç. par Christophe Carraud et Rebecca Lenoir, Préface de Giuseppe Tognon, Grenoble, Jérôme Millon, 2004 .
En revanche, il importe de dire que l'Hypnerotomachia Poliphili, qui ne lui a été attribué, sur la base d'une argumentation scientifiquement inconsistante, que par une chercheuse isolée, dont les conclusions ne sont reprises par aucun spécialiste de l'humaniste, n'est pas d'Alberti. Il serait vain de citer la liste de tous les ouvrages consacrés à Alberti où la thèse n'est même pas reprise pour être réfutée ; citons simplement Stefano Borsi, dans la revue Albertiana (II, 1999, p. 288-294), qui a relevé les très nombreux défauts d'information historique de l'ouvrage ; mais surtout, on chercherait en vain le nom de l'auteure parmi les participants aux quinze colloques albertiens de l'année 2004 ou parmi les personnes qui se sont occupées des quatre expositions internationales consacrées à Alberti en 2005/2006. On peut se plaindre que sa thèse n'ait pas fait l'objet d'une réfutation argumentée, mais on ne peut pas nier qu'elle ait été accueillie par un silence assourdissant - sort habituellement réservé aux thèses les plus indéfendables.
L'humaniste
Outre les mathématiques et l'architecture, Alberti a contribué à de nombreux domaines :
- En art, il est plus connu pour ses traités dont De pictura (De la peinture) (1435) qui contenait la première étude scientifique de la perspective. Une traduction italienne de De pictura (Della pittura) fut publiée l'année suivant la version latine et était dédiée à Filippo Brunelleschi. Il écrivit aussi des travaux à propos de la sculpture, De Statua.
- Il était tellement doué en versification latine qu’une comédie qu’il avait écrite dans sa vingtième année, Philodoxius, a trompé plus tard Alde le Jeune, qui l’édita et la publia comme une œuvre véritable de Lepidus.
- Il a été crédité comme auteur de Hypnerotomachia Poliphili, un étrange roman d’imagination dont les qualités typographiques et les illustrations ont fait un des plus beaux livres jamais édités.
- En musique, il était réputé pour être l'un des meilleurs organistes de l'époque.
- Alberti était un cryptographe accompli pour son époque, et inventa le chiffrement polyalphabétique. Celui-ci était, au moins sur le principe, même s’il n'a pas vraiment été utilisé avant plusieurs dizaines d'années, l'avancée la plus significative en la matière depuis l'époque de Jules César. L'historien en cryptographie David Kahn le surnomma le « Père de la cryptographie occidentale », grâce à trois avancées significatives dans ce domaine qui peuvent être attribuées à Alberti : « la plus ancienne théorie occidentale de cryptanalyse, l'invention de la substitution polyalphabétique, et l'invention du code de chiffrement » (The Codebreakers, 1967).
- Selon certaines sources, Alberti était capable de se tenir debout pieds joints, et de sauter au-dessus de la tête d'un homme. « Nous sommes en présence d'un homme qui n'entre dans aucune catégorie. Leon Battista Alberti… est né à Venise après un exil florentin... et est tombé amoureux de l'art, de la musique, de la littérature et des cercles philosophiques. Florence répondit en l'acclamant comme un homme quasiment parfait. Il était très beau et fort ; excellait dans tous les exercices physiques ; pouvait, avec les pieds attachés, sauter au-dessus d'un homme debout […] s'amusait à apprivoiser des chevaux sauvages et à gravir des montagnes. Il était bon chanteur, éminent organiste, avait une charmante conversation, était un orateur éloquent, un homme d'une intelligence alerte mais sobre, un gentilhomme de raffinement et de courtoisie... comme Léonard un demi-siècle plus tard, Alberti était un maître, ou au moins un praticien compétent, dans une douzaine de domaines - mathématique, mécanique, architecture, sculpture, peinture, musique, poésie, drame, philosophie, code civil et droit canon… »
(The Renaissance, Will Durant, p. 107-108)
Il s’intéressait aussi au dessin de cartes et travailla avec l'astronome et cartographe Paolo Toscanelli.