Leon Battista Alberti - Définition

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Introduction

Sa statue au piazzale des Offices de Florence

Leon Battista Alberti (né le 18 février 1404 à Gênes – mort le 20 avril 1472 à Rome) est un écrivain, un philosophe, un peintre, un architecte, un théoricien de la peinture et de la sculpture, un humaniste italien de la Renaissance. Sa vie est décrite, avec de nombreuses erreurs, dans la Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes de Giorgio Vasari.

Biographie

Alberti est né à Gênes, fils naturel de Lorenzo degli Alberti, descendant d'une célèbre lignée de banquiers et marchands florentins (les Alberti). Sa mère était selon toute vraisemblance une servante de la famille et, dans ce contexte, il ne lui est pas possible d'hériter de l'immense fortune paternelle, qui revient à deux de ses cousins. Après la mort de son père, en 1421, il étudie le droit à l'université de Bologne. Contrairement à ce qui s'est longtemps dit, Alberti n'a jamais effectué un tour d'Europe à l'âge de 25 ans ; en revanche, à la différence de nombre de ses contemporains, la formation d'Alberti s'est faite dans plusieurs villes, en Italie du nord. Selon ses dires, sa famille voulait qu'il se consacre à ce qui avait fait la fortune de la famille, c'est-à-dire le commerce et la banque (les Alberti étaient les banquiers des papes à la fin du XIVe et au début du XVe siècle) ; mais c'est vers les lettres que Battista (il ajoutera plus tard le surnom Leon à son prénom) se tourne, en prenant les ordres mineurs et en recevant un premier bénéfice à l'intérieur du territoire florentin ; il devient alors « abréviateur apostolique », c'est-à-dire fonctionnaire pontifical ; mais son statut d'enfant naturel bridera sa carrière romaine autant que son éventuelle implication dans la politique florentine. C'est d'abord grâce aux lettres qu'il tente de se faire reconnaître, de l'âge de vingt ans à l'âge de cinquante ans environ, en rencontrant, plus que tout dans sa propre patrie, Florence (qu'il visite pour la première fois en 1430), l'hostilité, voire l'ostracisme. Il est vrai que dans ses nombreux écrits satiriques, Alberti n'hésite pas à s'en prendre au milieu humaniste florentin et à la Curie romaine avec un ton mordant et une verve qu'on ne retrouvera pas de sitôt dans la littérature mondiale. Le premier document qui prouve qu'Alberti est impliqué dans un chantier architectural date de 1454 (lettre à Matteo de' Pasti, directeur du chantier du Tempio malatestiano à Rimini). À partir de cette date, Alberti obtient véritablement la reconnaissance, et même la gloire qu'il recherchait depuis l'âge de vingt ans. Il peut alors rentrer à Florence et prendre possession du palais de son grand-père Benedetto ; sa place est alors celle d'une autorité intellectuelle et morale reconnue. Il meurt à Rome quelques mois après avoir fait visiter les ruines romaines au jeune Laurent le Magnifique.

Le mathématicien

Alberti a donné une belle méthode de construction de la décroissance de la profondeur apparente des carreaux lorsque l'on s'éloigne de la ligne de terre, en perspective.

Activités d'Alberti

C'est une des figures les plus importantes de la Renaissance, grand écrivain et philosophe, en latin comme en toscan, et théoricien de la perspective mathématique et plus généralement des arts. Fils d'un exilé florentin, il étudia le droit canonique, mais aussi les mathématiques et la philosophie à Venise, Padoue et Bologne. Probablement grâce à l'aide de certains de ses parents (en particulier le prélat Alberto degli Alberti et Francesco d'Altobianco) il devint, à Rome, en 1432, un « abréviateur apostolique » au service des papes Eugène IV et Nicolas V. C'est là que naquit son intérêt pour le classicisme. Il vécut à Florence et dans les villes du centre de l'Italie (en suivant les déplacements du pape Eugène IV) pendant une dizaine d'années. Pendant cette période, il tente en particulier de promouvoir la littérature en langue vernaculaire (c'est-à-dire le toscan); mais l'échec de ce combat, en particulier à Florence, le pousse vers d'autres territoires, et particulièrement vers des travaux de génie et vers l'architecture. Revenant à Rome, il écrivit la Descriptio Urbis Romae, premier plan "scientifique" d'une ville (probablement dans le but de retrouver le tracé de l'aqueduc de l'Acqua Vergine). À partir de l'art de l'antiquité, il élabora la théorie de la beauté en tant qu'harmonie, exprimable mathématiquement dans ses parties et son tout : ainsi la base de la projection architecturale se trouve dans la « proportionnalité » des édifices romains. Cette vision harmonique est présente dans toutes ses œuvres. En 1434 il arriva à Florence et découvrit dans l'art de Brunelleschi, Masaccio et Donatello l'affirmation de ses propres principes. Tout en étant un profond admirateur de la langue latine, Alberti est très tôt persuadé qu'il serait vain de vouloir la ressusciter. C'est ainsi qu'il organise à Florence, en 1441, un concours de poésie en langue vulgaire : le certame coronario, qui était destiné à renforcer le prestige de l'italien.

Vers la fin de sa vie, Leon Battista Alberti ne quittait plus Rome que pour de rares et courts séjours à Florence et à Mantoue. Une fois les plans et dessins d'un monument donnés, il ne restait pas sur le chantier et confiait à d'autres la surveillance et la conduite des travaux. Christophe Landini raconte, dans, ses Quæstiones camaldulenses, que quelques amis, Laurent et Julien de Médicis, Alemanno Rinuccini, Pietro Acciaioli, etc., retirés pendant les chaleurs de l'été dans une villa près du couvent des Camaldules, apprirent à l'improviste l'arrivée d'Alberti, descendu chez Marsile Ficin. Ils résolurent de ne pas retourner pour quelques jours à Florence, afin de jouir plus complètement de la présence du grand humaniste. Le temps se passa en longues causeries, « dans une prairie arrosée d'un ruisseau, à l'ombre d'un platane ». Tous ces Platoniciens de la Renaissance, groupés autour d'Alberti, écoutèrent disserter du souverain bien, de la vie contemplative et de la vie active, des allégories de Virgile, tout cela, écrit Landino, « memoriter, lucide ac copiose. » Il est certain que Landino connaissait bien Alberti, mais il est tout aussi certain que le portrait qu'il dresse de sa pensée dans les Disputationes camaldulenses, quelques années après sa mort, n'a pas grand chose à voir avec ce qu'Alberti a exprimé dans ses œuvres écrites. Pire, cette image romancée a poussé les historiens vers une interprétation platonicienne de la pensée d'Alberti qui est aux antipodes du réalisme presque aristotélicien de cette pensée.

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