Léonard René Morandi est un architecte suisse naturalisé français, né le 7 mars 1914 à Corcelles-près-Payerne (Suisse) et mort le 29 juillet 2007 à Saint-Cergue (Suisse). Il fut le concepteur du premier gratte-ciel d'Afrique du Nord, l'immeuble Liberté à Casablanca au Maroc.
Léonard Morandi est né le 7 mars 1914 à Corcelles-près-Payerne, dans le canton de Vaud, en Suisse, dans la maison de ses parents Jean-Constantin et Frieda. Son père dirigeait alors la briqueterie Morandi, qui existe encore à ce jour. Son grand-père Léonard, fondateur de l'établissement, originaire du Tessin, n'en était pas à son premier coup d'essai. Il avait déjà construit de nombreuses briqueteries auparavant, notamment en Autriche et en Roumanie. Léonard Morandi arriva à Lyon en 1933 pour faire des études d'architecture. Il passa tout d'abord trois ans à l'Ecole Municipale de Dessin. Il réussit le concours d'entrée à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 1936, où il poursuivit ses études sous la houlette de Tony Garnier, Grand Prix de Rome en 1899, puis avec Pierre Bourdeix, son successeur. Il obtint le diplôme d'architecte DPLG en juillet 1942.
Installé à Paris en 1945, Léonard Morandi commença à chercher un emploi d'architecte. Fin 1946, il fit un voyage prospectif au Maroc, sur la suggestion de son beau-père Henri Lumière, lequel avait identifié des besoins urbains ultérieurement avérés, notamment la construction d'immeubles en co-propriété. Il s'installa définitivement à Casablanca en 1947, obtient l'autorisation d'exercer le 2 octobre 1948 et se vit rapidement demander la construction d'un grand immeuble d'habitations et de bureaux pour le compte de trois entrepreneurs de Lyon, Grenoble et Marseille, l'Immeuble Liberté, haut de 17 étages, le premier gratte-ciel d'Afrique du Nord, construit place de la Révolution Française, aujourd'hui place Lemaigre Dubreuil. Ce bâtiment de 78 m de haut, a fait à l'époque la couverture du numéro spécial consacré au Maroc de l'Architecture d'aujourd'hui consacré au Maroc. Léonard Morandi construisit de nombreux immeubles et villas luxueuses au Maroc jusqu'en 1956, date de son retour à Paris, où il fonda avec son confrère Jacques Greggory le cabinet d'architectes Greggory-Morandi, qui produisit jusqu'en 1981 de nombreux édifices dont la nouvelle École Supérieure de Commerce de Paris (Sup de Co), l'usine SFENA de Vélizy, le siège de la MAIF à Niort, la clinique chirurgicale de la Source à Orléans et le célèbre immeuble du 48 avenue Foch, à l'angle de la rue Duret, à côté du Palais Rose, aujourd'hui disparu. Pour cette construction dont l'un des angles était arrondi, Léonard Morandi commanda à la société Saint-Gobain des portes-fenêtres aux vitres courbes, production qui n'existait pas encore à l'époque.
Le statut de citoyen suisse de Léonard Morandi le garda à l'abri de tous ennuis de la part des autorités d'occupation, allemande comme française. Cependant, en mai 1943, il fut sollicité pour rejoindre la Résistance au sein d'un "Groupe des Combattants de l'Ombre", proposition qu'il refusa par prudence, certains membres qu'il connaissait dans ce groupe ne lui semblant pas suffisamment discrets pour éviter d'être découverts. En revanche, cette offre le motiva à étudier la possibilité de créer une filière d'évasion vers la Suisse. La filière passait par le village de La Chapelle-d'Abondance, puis un chemin menait au col des Cornettes de Bise (2 438 m), à la frontière suisse et au village de Vouvry, au sud-est du lac Léman. Léonard Morandi fit passer en Suisse de nombreux résistants ou autres personnes inquiétées par les autorités, ce qui lui valu d'obtenir en 1960 la nationalité française "pour services rendus pendant l'Occupation".