Le centre sportif SESC est un vaste complexe sportif et culturel composé d'une ancienne usine réhabilitée articulée avec un bâtiment brutaliste regroupant plusieurs salles de sport superposées.
Lina suivit quotidiennement la construction du bâtiment pendant les quatre années de sa réalisation. Cela afin d’éviter ce qu’elle nommait profanation. Après son achèvement, elle se chargea de la signalétique, du mobilier, des uniformes du personnel. Elle supervisa jusqu’aux expositions et à la cérémonie d’ouverture, menu compris, inspiré des œuvres de Yves Klein.
Le MASP, inauguré en 1968, est suspendu à deux énormes portiques qui supportent une charge de 9 200 tonnes, il en résulte un espace libre de 74 mètres. Sa collection est considérée comme l'une des plus importantes de l'art européen de l'Amérique Latine, comprenant entre autres des œuvres de maîtres comme Degas, Renoir, Modigliani et Bonnard.
Les premiers croquis du MASP datent de 1959,. Le site retenu, à l’emplacement de l’ancien Palais du Trianon, à l’entrée d’un parc, comportait deux contraintes majeures: deux lignes de chemin de fer souterraines et l’interdiction faite par le donateur du parc de couper la vue depuis la ville.
La réponse architecturale, évidente de simplicité et d’audace, dégage une vaste place couverte à mi chemin entre extérieur et intérieur.
Le Musée, dont la construction durera jusqu’en 1968, connaît un financement chaotique et sulfureux, mêlant intérêts financiers et politiques. Le magnat de la presse Assis Chateaubriand, proche des milieux du pouvoir, ne lésinera pas sur le soutien apporté par ses journaux aux politiciens qui appuient son projet. L’objectif clairement affiché de LBB pour la muséographie du MASP fut de créer un espace transparent, libre et flexible dans lequel était neutralisée toute médiation entre le bâtiment et l’œuvre d’art. Ce concept novateur sera repris par le projet du Centre Beaubourg en 1977.
La grande liberté spatiale induite par les plateaux dégagés de toutes structures permettait toutes les utilisations et amplifiait la confrontation du spectateur et des œuvres, dans une démarche pédagogique fidèle aux idéaux de « l’art pour tous » du Mouvement Moderne.
Les panneaux de verre ou de cristal qui supportaient les œuvres donnaient l’impression qu’elles flottaient dans l’espace.
En 1957, dans une conférence à Bahia, Lina Bo Bardi affirme que les intellectuels doivent être à la source d’un nouvel humanisme, en utilisant les machines pour créer de la poésie.
Elle se rapproche en cela des déclarations de Aldo van Eyck:
"Je hais tous attachements sentimentaux au passé, tout autant que le culte technocratique du futur. Tous deux sont basés sur une notion du temps aussi linéaire que statique."
Pour Lina il n’y a pas de distinction en art populaire, qu’elle collectionne et qui la fascine, et art des élites.
Jusqu’aux années 1990, LBB prendra une place active dans tous les domaines de la culture. Elle participera à des projets de théâtre, de cinéma et d’expositions au Brésil et à l’étranger.
Au-delà de son travail d’architecte, ses productions touchent le mobilier, les bijoux, la scène et la mode.