Jean Louis Rodolphe Agassiz | |
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Naissance | 28 mai 1807 Môtier (Suisse) |
Décès | 14 décembre 1873 Cambridge (États-Unis) |
Nationalité | Américano-suisse |
Champs | ichtyologie et paléontologie |
Institution | Université de Neuchatel |
Diplômé | philosophie et médecine |
Célèbre pour | Démonstration des Glaciations |
Distinctions | médaille Wollaston, médaille Copley |
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Jean Louis Rodolphe Agassiz (28 mai 1807 – 14 décembre 1873) est un zoologiste, ichtyologiste et géologue américano-suisse. Il sera l'un des premiers scientifiques des États-Unis de renommée mondiale.
Louis Agassiz est né à Môtier, canton de Fribourg, en Suisse près du lac de Morat. Il reçoit son éducation d'abord chez ses parents puis passe quatre ans dans une école secondaire de Bienne. Il complète ses études élémentaires à l'académie de Lausanne.
Il commence des études de médecine d'abord à l'université de Zurich de 1824 à 1826 où il étudie notamment sous Heinrich Rudolf Schinz (1777–1861). Puis, de 1826 à 1827, à celle d'Heidelberg où il découvre la paléontologie grâce à Heinrich Georg Bronn (1800-1862) et l'anatomie comparée grâce à un ancien étudiant de Schinz, Friedrich Tiedemann (1781-1861). Enfin, de 1827 à 1830, à l'université de Munich où il suit les cours de Lorenz Oken (1779-1851) et de l'herpétologiste Johann Georg Wagler (1800-1832).
Il obtient son degré de docteur en philosophie en 1829 à Erlangen puis son doctorat de médecine à Munich en 1830. Il s'installe à Paris où sous la tutelle de Alexander von Humboldt (1769-1859) et Georges Cuvier (1769-1832) il se lance respectivement dans la géologie et la zoologie. Jusqu'à cette époque il ne prête pas d'attention particulière à l'ichtyologie qui va devenir sa principale occupation bien qu'elle ne soit pas la cause de sa reconnaissance à notre époque.
En 1837 Agassiz est le premier qui propose scientifiquement l'existence d'âge glaciaire dans le passé de la Terre. Avant lui, de Saussure, Ignaz Venetz, Jean de Charpentier et d'autres ont étudié les glaciers des Alpes. Charpentier en est même arrivé à la conclusion que les blocs de rochers alpins éparpillés sur les pentes et les sommets des montagnes du Jura ont été déplacés par des glaciers. La question ayant attiré l'attention d'Agassiz, il fait non seulement plusieurs voyages dans les Alpes en compagnie de Charpentier mais il se construit aussi une hutte sur le glacier de l'Aar qu'il habite afin d'étudier la structure et les mouvements de la glace. Il en résulte en 1840 Études sur les glaciers dans lequel il décrit les mouvements des glaciers, leurs moraines, leurs influences sur le déplacement et l'érosion des roches sur lesquels ils sont situés, et la formation des stries et des roches moutonnées vues dans les paysages alpins. Il accepte non seulement l'idée de Charpentier, selon qui les glaciers se sont étendus dans la vallée de l'Aar et du Rhône, mais il va plus loin et conclut que la Suisse a été dans un passé relativement récent un autre Groenland; qu'en place de quelques glaciers qui se seraient étendus dans les vallées, une vaste mer de glace prenant origine dans les Alpes a recouvert tout le nord-ouest de la Suisse, jusqu'au Jura qui, bien que stoppant son extension au-delà, n'a pas empêché la glace en bien des endroits d'en atteindre les sommets.
Familiarisé avec les phénomènes associés aux mouvements des glaciers, Agassiz est prêt à la découverte qu'il fait en 1840 avec William Buckland. Ils visitent les montagnes d'Écosse et trouvent en divers emplacements des indices d'ancienne activité glaciaire. Cette découverte est annoncée à la Geological Society of London dans plusieurs communications successives. Les districts montagneux d'Angleterre, du Pays de Galles et d'Irlande sont aussi considérés comme le centre de formation glaciaire et Agassiz remarque que « de grands champs glaciaires, semblables à ceux du Groenland, ont recouvert tous les pays dans lesquels on trouve des graviers non stratifiés (boulder drift) et que ces graviers sont produits par l'abrasion des glaces sur les roches sous-jacentes.