Ludwig Büchner - Définition

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Introduction

Ludwig Büchner
Ludwig Büchner
Ludwig Büchner

Naissance 29 mars 1824
Darmstadt
Décès 1er mai 1899 (à 75 ans)
Darmstadt
Nationalité Allemagne Allemagne
Diplôme(s) Docteur en médecine à l'Université de Gießen
Profession(s) philosophe et naturaliste
Ascendants Ernst Büchner

Friedrich Karl Christian Ludwig Büchner était un philosophe et un naturaliste allemand, né à Darmstadt le 29 mars 1824, mort dans cette même ville le 1er mai 1899.

Il était le troisième fils de Louise Caroline Reuss (1791-1858) et d'Ernst Büchner (1786-1861), ancien médecin militaire dans l'armée napoléonienne, médecin à Goddelau puis chimiste industriel renommé, inventeur d'outils scientifiques comme l'entonnoir Büchner. Ceux-ci élevèrent et éduquèrent leurs six enfants dans un monde de sciences, de culture et d'art:

  • Georg Büchner (1813-1837), médecin, poète, écrivain, révolutionnaire et scientifique
  • Mathilde Büchner (1815-1888);
  • Wilhelm Ludwig Büchner (1817-1892), homme politique;
  • Luise Büchner (1821-1877), écrivain et féministe;
  • Ludwig Büchner (1824-1899), médecin dont les travaux philosophiques marqueront l'histoire du matérialisme de ce siècle;
  • Alexander Büchner (1827-1904), écrivain et professeur de littérature.

Parcours

En 1843, il se rendit à l'Université de Gießen, où il étudia tout d'abord la philosophie, puis se tourna vers la médecine pour satisfaire au vœu de sa famille. Il alla aussi suivre les cours de l'école de médecine de Strasbourg, puis revint à Gießen, où, sur la présentation d'une thèse intitulée : « Beiträge zur Hall'schen Lehre von einem excitomotorischen Nervensystem » en 1848, il reçut le titre de docteur. Il prit également part aux mouvements politiques de cette année-là, et il en donna une description humoristique dans un article du Humoristiches Deutschland de Stettenheim intitulé « Eninnerungen eines 1848ers ». Une nouvelle de lui (Im schönen Grund) fut insérée dans la Westliche Post de Saint-Louis aux États-Unis. Plusieurs travaux du même genre sont restés inédits.

Une fois reçu docteur, il alla, pour quelque temps, perfectionner ses connaissances aux universités de Würzburg (où il étudia la pathologie avec Rudolf Virchow, célèbre matérialiste) et de Vienne. Puis il revint en Allemagne, où, sous la direction de son père, Ernst Büchner, médecin légiste renommé, il s’adonna à l’étude de la médecine légale, écrivant une série de mémoires et d’expertises sur des controverses médico-légales qui fut publiée dans un journal consacré à cette discipline : Vereinte deutsche Zeitschrift für die Staats Arzneikunde, qui paraissait alors dans la ville de Fribourg-en-Brisgau. Cette série d’articles eut un tel succès auprès des praticiens que la Société des médecins badois pour le progrès de la médecine légale le nomma membre honoraire, et lui décerna une médaille au mérite littéraire.

Tout en s’adonnant à la science, il trouva le temps de recueillir les écrits laissés par son frère aîné, Georg, qui décéda à 23 ans, après avoir conquis une certaine renommée comme littérateur, en 1835, par son drame Dantons Tod. Il les fit publier avec une introduction et une biographie en 1850 chez Sauerländer à Francfort.

En 1852, il fut nommé assistant à la clinique médicale de Tübingen et fut en même temps autorisé en qualité de privat-docent. Lorsqu’en 1855 eut lieu à Tübingen le congrès des médecins et des naturalistes allemands, Büchner en écrivit les comptes-rendus pour le Würtembergischen Staatsanzeiger et pour l'Augsburger Allgemeine Zeitung. Ces comptes-rendus et la lecture de l’ouvrage de Moleschott sur la circulation de la vie, lui donnèrent l’idée du livre, auquel il doit la plus grande partie de sa renommée : Kraft und Stoff, Empirisch-naturphilosophische Studien (traduit en français par Force et matière, études populaires d’histoire et de philosophie naturelles chez Reinwald, Paris). Ce livre, dont les hardiesses eurent un retentissement immense, eut comme résultat premier d’obliger son auteur, accusé d’immoralité, à abandonner sa chaire de Tübingen, et à rentrer dans sa ville natale, où il reprit l’exercice de sa profession.

Dans ce livre, il chercha à démontrer l’indestructibilité de la force et de la matière, et la finalité de la force physique, s’appuyant sur l’infini de la matière et sur l’immutabilité des lois de la nature, préconisant l’expérimentation, seule source, selon lui, de vérité. Mais ce furent surtout le matérialisme extrême de cet exposé, qui traite également de l’âme et de l’idée de Dieu, et la suppression du libre arbitre, détruisant la notion de responsabilité (« l’homme n’est pas libre, il va où son cerveau le pousse »), qui provoquèrent la violence de ces attaques. Cet ouvrage connut pourtant un immense succès et fut salué par Lange comme « le fruit d’un enthousiasme fanatique pour le progrès de l’humanité ».

Ce livre fut traduit en de très nombreuses langues, et les rééditions allemandes furent, chacune, précédées d’une introduction différente, autant de réponses de Büchner aux attaques soulevées par son ouvrage. En même temps, l’auteur développait son système matérialiste dans une série d’articles et d’essais qu’il publia dans le Jahrhundert de Hambourg, dans les Anregungen für Kunst, Leben und Wissenschaft de Leipzig, dans les Stimmen der Zeit, et dans la Gartenlaube.

En 1857, il publia Natur und Geist oder Gespräche zweier Freunde über den Materialismus und über die realphilosophischen Fragen des Gegenwart. Mais après la parution du premier volume concernant le Macrocosmos, il se convainquit que la forme dialoguée n’était pas la plus facilement intelligible pour le grand public. Aussi il ne fit pas paraître le second volume qui devait traiter du Microcosmos. Malgré cela, l’ouvrage bien qu’incomplet connut de multiples rééditions chez T. Thomas de Leipzig. L'abandon de ce second volume et l’emploi régulier dans le titre de ses ouvrages de l’expression in allgemein verständlicher Darstellung (sous une forme compréhensible par tous) montrent son souci premier d’être accessible au plus grand nombre. Büchner fut ainsi plutôt un vulgarisateur tentant de faire passer au grand public une idée simple, mais révolutionnaire à l’époque : le matérialisme. Ce ne fut pas un penseur fécond, ni même véritablement original, puisqu’il eut des devanciers qui l’inspirèrent, mais il eut le courage d’exposer cette idée hautement et clairement, et de s’y tenir toute sa vie. En résumé, pour lui, la Nature était purement physique, elle n’avait ni but, ni volonté, ni lois imposées par une autorité surnaturelle, et donc sans sanctions infligées en cas de transgression.

Les années suivantes, entre 1861 et 1881, il poursuivit ses publications, réunissant dans ces nouveaux ouvrages les contenus de ses précédents articles et mémoires liés par sa préoccupation constante du matérialisme. Il donna également en 1864 une traduction de l’ouvrage du géologue anglais Lyell, The Geological Evidence of the Antiquity of Man, with remarks on theories of the origin of species by variation qu’il intitula Das Alter des Menschengeschlechts auf der Erde und der Ursprung der Arten durch Abänderung, nebst einer Beschreibung der Eiszeit in Europa und Amerika. Il poursuivit dans cette même veine par ses propres ouvrages : Die Darwin’sche Theorie in sechs Vorlesungen (1868), Der Mensch und seine Stellung in der Natur (1869), etc.

Pendant l’hiver 1872-1873, il se rendit aux États-Unis, où il tint plusieurs conférences qui furent presque toutes incluses ou refondues dans ses différents ouvrages, à l’exception d’un exposé sur la question de la femme, écrit sur la prière d’une association pour les droits de la femme, et un autre sur la naturalisme qui n’a été publié qu’en anglais sous le titre Materialism : its history and influence on society.

Le matérialisme de Büchner fut le point de départ du mouvement libre-penseur en Allemagne. En 1881, il fonda à Francfort le Deutsche Freidenkerbund (Ligue allemande de la Libre-pensée), permettant aux athées de ce pays de se déclarer publiquement pour la première fois.

Il décéda à Darmstadt le 1er mai 1899.

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