Le macaque de Mentawai est principalement frugivore. Une étude montre qu'il consomme les fruits du Bhesa paniculata, Calamus sp., Litsea sebifera, Agelaea macrophylla, Arenga obtusifolia, Endospermum malaccense, deux espèces de figuiers (Ficus sublata et Ficus vasculosa) et Syzygium fastigiatum. Cette espèce a aussi été décrite se nourrissant dans les jardins et les cocoteraies.
Les groupes se divisent en sous-unités lors de la recherche alimentaire et se retrouvent pour passer la nuit dans de grands arbres tels que le Dipterocarpus retusus.
Poids
Taille
Longueur tête + corps
Longueur de la queue
Les îles Mentawai qui abritent une faune et une flore uniques, parfois endémique, souffrent d'une rapide déforestation et d'une forte dégradation des sols. L'île du nord, Siberut, a reçu quelques attentions particulières de la part des scientifiques mais ces n'est pas le cas du reste de l'archipel qui demeure passablement ignoré et dont les espèces endémiques risquent fort d'avoir disparu avant même d'avoir fait l'objet d'études sérieuses. Dans les îles du sud (Sipora et les îles Pagai), aucun recensement complet des espèces de primates endémiques (le macaque de Mentawai mais aussi le Gibbon de Kloss Hylobates klossii (Miller, 1903), le semnopithèque de Mentawai Presbytis potenziani potenziani (Miller, 1903) et le langur à queue de cochon Simias concolor concolor (Miller, 1903)) n'a été effectué. Les seules données disponibles et qui datent de 1996 estiment la densité de primates (toutes espèces confondues) entre 33,7 (estimation basse) et 59 (estimation haute) individus au km². Ce qui donnait, en 1996, une estimation brute de la population totale des primates à Sipora comprise entre 2800 à 4300 singes (estimation basse) ou 5000 à 7500 singes (estimation haute) en forêt primaire. Sur les îles Pagai nord et sud, l'estimation allait de 8400 à 14800 primates survivants en habitat primaire. Il faut savoir que la chasse au singe est encore une pratique active et courante sur Sipora et les îles Pagai.
Ces trois îles ont été colonisées par l'Homme Homo sapiens récemment (il y a environ 200 à 400 ans) mais sont celles qui ont subi le plus d'impact anthropique de la chaîne des Mentawai. L'exploitation forestière y a été intensive et les coupes à blanc nombreuses. Des îlots forestiers toujours plus petits et toujours plus menacés semblent subsister encore mais des données très récentes seraient nécessaires pour avoir une idée précise de l'état des populations de primates qui tentent d'y survivre. L'IUCN a placé le macaque de Mentawai sur sa liste rouge des espèces menacées. L'augmentation de la population humaine ainsi que la poursuite de la déforestation mettent gravement en danger la survie du macaque de Mentawai ainsi que celle des autres espèces de primates de Sipora et des îles Pagai.
Le macaque de Mentawai vit dans les forêts primaires et les zones d'habitat perturbé ou dégradé (agriculture, sylviculture). Cette espèce affectionne les forêts primaires de types littoral, marécageux, fortement irriguées par des rivières ou des fleuves.
Sur Sipora (845 km²), le total des forêts restantes a été estimé en 1996 à 10 à 15% de la superficie de l'île. Les compagnies forestières étant encore présentes à cette date, la surface réelle de forêts encore existante est probablement encore inférieure. La forêt primaire a été remplacée par des rizières ou d'autres monocultures et les quelques efforts consentis par les compagnies forestières pour la replantation se soldent par des monoplantations d'Eucalyptus spp. et de Shorea spp. Couplés aux effets de l'érosion qui emporte les sols, l'espace effectivement disponible pour les primates est très limité.
Sur les 2 îles Pagai (1675 km²), la proportion de forêt estimée en 1996 s'élevait à 15% de la superficie des îles. À la différence de Sipora, sur ces îles, il restait en 1996 de nombreux résidus de forêts secondaires perturbées et de forêts mixtes marécageuses. Dans ces zones très perturbées, des primates ont pu être observés par plusieurs auteurs. Étant donné que ces zones d'habitat non primaire sont utilisées par les primates (dont le macaque de Mentawai) et qu'elles représentent en superficie au moins autant voire plus que les forêts primaires, il est possible que le nombre réel de primates sur ces îles soit sous estimé.