En mathématiques, un nombre réel est un objet construit à partir des nombres rationnels, qui modélise la notion de longueur et d'autres grandeurs physiques.
L'ensemble des nombres réels, noté R, est l'union de l'ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) des nombres rationnels (qui peuvent s'écrire sous forme de fraction) et de l'ensemble des nombres dont le développement décimal (En mathématiques, le développement décimal est une façon d'écrire des nombres réels positifs...) est infini (Le mot « infini » (-e, -s ; du latin finitus,...) non périodique, tels la racine carrée (La racine carrée d’un nombre réel positif x est le nombre positif dont le...) de 2 et π. Ces derniers sont appelés nombres irrationnels. Parmi les nombres réels on distingue également les nombres algébriques et les nombres transcendants.
Le terme de nombre réel apparaît chez Georg Cantor (Georg Ferdinand Ludwig Philip Cantor (3 mars 1845, Saint-Pétersbourg –...) en 1883 dans ses publications sur les fondements de la théorie des ensembles. C'est un rétronyme, donné en réponse à la découverte des nombres imaginaires. Cependant, il est déjà présent dans un livre de Prestet et Malebranche en 1689 et peu après, en 1697, dans un livre de Thomas Fantet de Lagny. Selon le site Earliest Known Uses of some of the words in mathematics, l'adjectif réel fut utilisé pour la première fois en 1637 par René Descartes (René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine (localité...), en opposition à racines imaginaires. D'autres sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) apparaissent également dans des traités de théologie/philosophie à la même époque.
Les nombres réels sont au centre de la discipline mathématique (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) de l'analyse réelle, à laquelle ils doivent une grande part de leur histoire. La notation originale de l'ensemble des nombres réels est . Les lettres grasses étant difficiles à écrire sur un tableau (Tableau peut avoir plusieurs sens suivant le contexte employé :) ou une feuille (La feuille est l'organe spécialisé dans la photosynthèse chez les végétaux...), on utilise la notation
, et en écriture manuscrite on ne double généralement que la barre verticale (La verticale est une droite parallèle à la direction de la pesanteur, donnée notamment par le...) du R.
Les nombres réels sont utilisés pour représenter n'importe quelle mesure physique (La mesure physique est l'estimation ou la détermination d'une dimension spécifique...) telle que : le prix d'un produit, la durée entre deux événements, l'altitude (L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau...) (positive ou négative) d'un site géographique, la masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) d'un atome (Un atome (grec ancien ἄτομος [atomos], « que...) ou la distance de la galaxie (Une galaxie est, en cosmologie, un assemblage d'étoiles, de gaz, de poussières et de...) la plus proche. Ces mesures dépendent du choix d'une unité de mesure (En physique et en métrologie, les unités sont des étalons pour la mesure de...), et le résultat s'exprime comme le produit d'un nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) réel par une unité. Les nombres réels sont utilisés tous les jours (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...), par exemple en économie, en informatique (L´informatique - contraction d´information et automatique - est le domaine...), en mathématique, en physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) ou en ingénierie (L'ingénierie désigne l'ensemble des fonctions allant de la conception et des études à la...).
Le plus souvent, seuls certains sous-ensembles de réels sont utilisés :
Bien que tous ces sous-ensembles des réels soient de cardinal infini, ils sont tous dénombrables et ne représentent donc qu'une infime partie de l'ensemble des réels. Ils ont chacun des propriétés propres. Deux sont particulièrement étudiés par les mathématiciens : les nombres rationnels et les nombres algébriques ; on appelle « irrationnels » les réels qui ne sont pas rationnels et « transcendants » ceux qui ne sont pas algébriques.
La physique utilise les nombres réels dans l'expression des mesures pour deux raisons essentielles :
En revanche, le physicien (Un physicien est un scientifique qui étudie le champ de la physique, c'est-à-dire la...) ne peut réaliser des mesures de précision infinie. La représentation numérique (Une information numérique (en anglais « digital ») est une information...) du résultat d'un calcul peut être approchée aussi précisément qu'il le souhaite par un nombre décimal. Dans l'état actuel de la physique, il est même théoriquement impossible de réaliser des mesures de précision infinie. C'est pourquoi, aussi bien pour des besoins expérimentaux que théoriques, si le physicien calcule les mesures dans , il exprime les résultats numériques sous forme de nombres décimaux.
Ainsi le physicien utilise les propriétés des nombres réels qui permettent de donner un sens aux mesures qu'il réalise et offrent des théorèmes puissants pour démontrer ses théories. Pour les valeurs numériques, il se contente des nombres décimaux. Quand il mesure la distance que parcourt un point (Graphie) matériel sur un cercle (Un cercle est une courbe plane fermée constituée des points situés à égale...) complet, il utilise la valeur π sans se poser de question sur son existence, mais un nombre de décimales souvent petit lui suffit pour les calculs.
Enfin, bien que les nombres réels puissent représenter n'importe quelle grandeur physique (Une grandeur physique est un ensemble d'unités de mesure, de variables, d'ordres de grandeur et de...), les nombres réels ne sont pas les mieux adaptés pour l'étude de très nombreux problèmes physiques. Des « sur-ensembles » construits autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) des réels ont été créés pour pouvoir manipuler certains espaces physiques. Par exemple :
Tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) nombre réel peut être représenté sous la forme de « nombre à développement décimal infini ». Cette définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) peut sembler plus simple que d'autres utilisées couramment par les mathématiciens, comme par exemple la limite d'une suite convergente. Pourtant, elle apparaît rapidement comme peu adaptée et implique des définitions et des démonstrations bien plus complexes. En effet les nombres réels sont intéressants pour la structure et les propriétés de l'ensemble qu'ils forment : addition (L'addition est une opération élémentaire, permettant notamment de décrire la...), multiplication (La multiplication est l'une des quatre opérations de l'arithmétique élémentaire...), relation d'ordre, et les propriétés qui lient ces notions. Ces propriétés sont mal reflétées par la définition « développement décimal infini » et des problèmes théoriques apparaissent :
Cependant, une fois établie la structure de l'ensemble des nombres réels, la notation par développement décimal permet des calculs effectifs, en gardant à l'esprit que ce n'est pas tant les décimales exactes d'un nombre qui comptent, que la position du nombre vis-à-vis des autres réels.