La maraîchine est une race mixte. Autrefois, elle donnait 5000 kg de lait par lactation pour une consommation locale et la vente de beurre, mais aussi pour la traction. Son lait très riche a d'ailleurs contribué à la réputation du beurre du Poitou-Charentes. Les images d'autrefois montrant des vaches en barques rejoignant leur pâture, représentent très souvent des maraichines.
Aujourd'hui, leur lait sert presque exclusivement à la croissance des veaux, et on ne rencontre qu'un seul élevage laitier en 2004. La maraîchine produit une viande de bonne qualité, principalement sous forme de bœufs de trois ans et de veaux de lait sous la mère.
La maraîchine est une race rustique, très résistante aux maladies et notamment aux parasitoses. Elle jouit d'une bonne longévité, et vêle facilement. Elle est particulièrement bien adaptée aux prairies humides, milieu où elle est historiquement élevée et pour lequel elle a développé des adaptations. En effet, elle supporte plutôt l’alternance entre sècheresse et forte humidité que l'on rencontre dans les marais sub-saumâtres. Elle valorise par ailleurs très bien les prairies humides à la végétation caractéristique.
Le standard de la race est décrit ainsi :
- Robe : Fauve, allant du froment clair au fauve grisâtre, avec parfois extension du noir. Fanon souvent gris étourneau,
- Chanfrein : long,
- Mufle : noir avec pourtour clair,
- Oreilles : pourtour noir toléré clair chez la femelle,
- Paupières : fines et noires avec auréole claire (blanc, gris perle),
- Présence souhaitée de poils noirs sur la périphérie supérieure,
- Cils : noirs,
- Cornes : longues, blanches avec extrémités noires (la coloration gris vert uniforme est tolérée). Forme en lyre fréquente,
- Muqueuses : Noires,
- Scrotum : Cupules noires,
- Queue : Longue, attachées haute, légèrement saillante, toupillon noir, fourni (quelques poils gris tolérés),
- Onglons : Noirs et larges,
- Bassin : Développé, plat et large,
- Reins : Larges,
- Dos : Droit et rectiligne,
- Poitrine : Profonde,
- Cuisses : Muscles longs et bien descendus,
- Membres : Secs et solides,
- Mamelles : Bien attachées, équilibrées, avec trayons homogènes moyens à petits,
standards de la race maraîchine
C'est une race de grande taille. La vache mesure 140 cm pour 700 kg et le mâle 145 cm pour 1200 kg.
Contrairement à la race parthenaise, les animaux culards ne sont pas acceptés par les standards de la maraîchine.
Elle se distingue de sa cousine nantaise par sa robe un peu plus rouge, la couleur noir de ses muqueuses et du bord de ses oreilles, la forme de sa tête et ses cornes moins rectilignes.
Les élevages sont essentiellement localisés dans des zones humides et marais de la côte ouest de la France, entre l'estuaire de la Loire et celui de la Gironde. On la rencontre notamment dans le marais breton, les basses vallées angevines, le marais d’Olonne, la marais poitevin et le marais saintongeais, constitué du marais de Rochefort, de l’estuaire et de la vallée de la Charente et de l’estuaire et des marais de la Seudre.
La maraîchine est une race qui est élevée depuis toujours dans les marais de l'ouest de la France. Les éleveurs de la race ont donc sélectionnés leurs animaux pour que ceux-ci soient le mieux adaptés au milieu marécageux et aux prairies humides. C'est cette longue sélection qui est à l'origine de la typicité de cette race.
La valorisation de la race bovine maraîchine et des prairies humides, soutenue par le Parc naturel régional du Marais poitevin (devenu Parc interrégional du Marais poitevin) a abouti à la reconnaissance de la race en 1988 et à la création du livre généalogique. Quand commencent les efforts pour sauver la race, l'association pour la valorisation de la race bovine Maraîchine et des prairies humides achètent les vaches puis les replacent dans des élevages, en demeurant copropriétaire. Ce n'est plus le cas aujourd'hui pour les femelles, mais le système a perduré pour les mâles. Après qu'ils aient été choisi par un groupe technique de conservation auquel participent l'association, l'institut de l'élevage et l'INRA, ils sont achetés par l'association pour être placés dans une station d'élevage d'un éleveur adhérent. Ils sont par la suite replacés au dans des élevages suivant les besoins. S'il a été facile de retrouver de vieilles vaches maraîchines dans des élevages, il a été autrement plus difficile de trouver des reproducteurs mâles. Le cheptel actuel descend quasi-exclusivement de quatre taureaux parthenais mixtes nés dans les années 1960 et dont on a retrouvé de la semence, et d'un taureau parthenais plutôt mixte encore en vie. La semence d'un fils de ce dernier taureau est prélevée au centre d'insémination artificielle de Saint-Symphorien à la demande de l'institut de l'élevage. Aujourd'hui, la semence de 28 taureaux est stockée et disponible en insémination artificielle. Le taux de consanguinité chez les femelles n'est que de 1,8 %, ce qui est très faible pour une race à faible effectif.