Les Mines de charbon de Belgique ont connu une expansion très tôt grâce à l'affleurement du charbon dans la région de Liège et celle du Borinage, de Charleroi à La Louvière. Le charbon est visible mais dès que l'on creuse arrive l'ennemi: l'eau, qui noie la fosse et créé un réel danger.
Un système d'évacuation par des araines parfois longues de plusieurs kilomètres engendra des conflits avec certains propriétaires des terrains, puis la création de la Cour des Voir-Jurés de charbonnage. Formée de quatre mineurs qualifiés et instruits dès 1355 puis sept en 1487, sous l'autorité des Échevins de la ville de Liège, elle statuait sur les innombrables houillères de la région.
Ce savoir-faire amena les armées à utiliser les "sapeurs liégeois" dans les guerres de siège, comme en 1430 devant Compiègne, au service de duc de Bourgogne. Le savoir-faire liégeois est lié à une autre expertise de la ville, dans le domaine du travail du fer qui sera utilisée par des ouvriers exilés lors de la révolution industrielle suédoise.
En 1582, l'Édit de Conquête donne un coup de pouce aux canalisations souterraines: si le propriétaire des lieux est incapable d'en vider l'eau, quiconque y parvient a droit d'exploiter la mine à sa place, moyennant une redevance, l'entrecens et une taxe, le droit de marlotage. En 1615, Philippe de Hurges dépeint Liège creusée de tant de galeries de mine que le versant gauche de la Meuse apparaît presque entièrement dominés de huttes de bure. Les galeries se croisent, s'enchevêtrent, s'épuisent: il faut trouver le moyen de creuser plus profond.
Les puits sont alors profonds d'environ 20 à 25 mètres, exceptionnellement 70 mètres. Parmi les propriétaires on compte aussi de grandes familles nobles, les Ligne, les Aremberg et les Duc de Croï. La Société du Grand Conduit et du Charbonnage d’Houdeng, ou société du Grand Conduit de Houdeng, fondée par contrat à Mons le 14 février 1685 fut l'une des premières sociétés par actions dans le domaine charbonnier. Elle opérait sur les communes de Houdeng-Gœgnies et Houdeng-Aimeries, aujourd'hui fusionnées pour former celle de la La Louvière.
Trois maîtres mineurs s'associèrent à deux banquiers binchois, au secrétaire-greffier de la seigneurie de Houdeng et au bailli, pour créer une société constituée de onze parts égales, chacun en disposait d'une et le seigneur propriétaire de la terre, Joseph-François le Danois, marquis de Cernay, vice-comte de Houdeng, en possédant quatre. Son fils François Marie le Danois, également propriétaire de terres à Raismes, sera en 1757 l'un des actionnaires de la compagnie des mines d'Anzin.
Les salaires augment de 1685 à 1708 et le premier dividende n'est versé qu'en 1710, après 25 années d'existences, et la réalisation complète du grand conduit, qui servait à ventiler la mine et surtout écouler l'eau, alors que les machines à feu de Thomas Newcomen n'existent pas encore, même si son associé Thomas Savery en a conçu une dès 1698. Plus tard, la Société du Grand Conduit deviendra la société du Bois-du-Luc et croîtra encore.
Comme à Carmaux en France, ce sont les verriers qui donnent un coup d'accélérateur, un peu plus à l'ouest, dans le prolongement du bassin minier vers le Borinage: Jumet fut la pionnière, puisqu'on y a construit la première fournaise dès 1621. C'est vers 1650 qu'y arrivèrent les premiers verriers étranger, Martin Falleur, originaire de la Forêt-Noire en Allemagne, Jean de Condé et Gédéon Desandrouin, maitre verrier dans le Clermontois. Plus d’une centaine de verreries différentes seront recensées sur un siècle dans un périmètre limité : les communes de Lodelinsart, Gilly, Dampremy, Jumet et Charleroi.
Dès la fin du XVIIe siècle plus de 125 puits, sont déjà ouverts dans la région de Mons, dite du Borinage, dont les trois-quart appartiennent à des institutions religieuses. La "pompe à feu" de Thomas Newcomen est utilisée à Jemeppe dès 1706, quelques années avant le brevet.