Muscimole | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
No CAS | (HBr) |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C4H6N2O2 |
Masse molaire | 114,1026 ± 0,0046 g·mol-1 |
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Le Muscimole ou Muscimol est le principal alcaloïde psychoactif des champignons du groupe des Amanites.
Le muscimole agit principalement comme agoniste sur les récepteurs GABAA et possède des propriétés hallucinogènes.
Le muscimole est produit naturellement par les espèces Amanita muscaria, Amanita pantherina et Amanita gemmata, au même titre que la muscarine et l’acide iboténique.
Peu concentré dans le champignon frais, sa concentration augmente lors du séchage car il se forme par décarboxylation de l'acide iboténique. Ceci explique qu’il soit consommé séché durant les cérémonies chamaniques.
L’amanite tue-mouche serait le premier hallucinogène de l’humanité. Les premiers cultes de Dionysos reposaient sur la consommation d’amanites tue-mouche. Les Indiens d’Amérique du Nord les consommaient au cours de rituels chamaniques. L’amanite tue mouche serait à l’origine de l’Arbre cosmique, l’Arbre de la connaissance, l’Herbe de vie, la Plante d’Immortalité, le Fruit Défendu… Ainsi le chamanisme primitif laisse son empreinte dans les religions. L’« ivresse » provoquée par l’amanite tue-mouche fut comprise comme la manifestation de pouvoirs divins.
On peut voir dans l’épisode de la Genèse les Arbres du paradis et le fruit défendu sous la forme de l’amanite tue-mouche.
L’aire LIP du cortex pariétal contient des neurones dont les réponses visuelles varient selon les conditions d’attention (comportement de saccade ou de fixation oculaire), ainsi que des réponses associées à l’activation motrice. Ces neurones qualifient donc d’une certaine manière l’état de notre attention.
Le muscimol injecté dans cette aire provoque l’arrêt réversible de ses fonctions : l’attention du sujet par rapport au réel est amoindrie. De même, l’injection de muscimol au niveau du FEF (réponses visuelles et saccadiques) provoque des déficits saccadiques ainsi que des déficits attentionnels dans un contexte sans mouvement oculaire. Le muscimol est donc responsable d’une perte d’attention, plus ou moins importante selon la dose, du sujet par rapport au réel. Les déficits saccadiques entraînent une altération de la perception d’où une impression de flottement.
L’injection de muscimol dans la région du noyau sublatérodorsal (SLD) où se situent les neurones responsables de la création du sommeil paradoxal induit une forte augmentation des quantités de Sommeil Paradoxal (manifestations : mouvements rapides des yeux, relâchement du tonus musculaire, consommation importante d'oxygène et de glucose, activité cardio-respiratoire irrégulière avec parfois des arrêts respiratoires (apnées)).
L’arrêt des neurones GABAergiques (rôle inhibiteur), gardiens du sommeil paradoxal, par le muscimol provoque la désinhibition des neurones du SLD et ainsi le déclenchement du sommeil paradoxal ainsi le muscimol augmente la quantité de sommeil paradoxal. Le dormeur en état de sommeil paradoxal est difficile à réveiller par conséquent le dormeur ayant consommé du muscimol est en état de sommeil très profond.
On considère que des structures neuronales telles que l’amygdale et les hippocampes sont importantes pour les réactions de peur. Les humains ayant subi des lésions à ces structures ont de la peine à reconnaître les stimuli qui signalent normalement un danger. Les neurones de l’amygdale projettent vers diverses zones du système nerveux qui participent aux réponses physiologiques et comportementales caractéristiques de la peur et de l’anxiété.
Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans l’activation de ces voies nerveuses, le GABA, joue un rôle important. Le muscimol lors de son passage dans le noyau basal amygdalien provoque l’arrêt de l’acquisition de l’extinction et ainsi diminue les réponses physiologiques face à un danger.