Nauru - Définition

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Histoire

Période précoloniale

Les événements antérieurs à la colonisation de Nauru à la fin du XIXe siècle sont peu connus faute de sources scripturales et en la quasi-absence de données archéologiques.

Vraisemblablement peuplée à l'origine de mélanésiens et de micronésiens, elle connaît l'arrivée d'une seconde vague de migration venant des littoraux chinois via les Philippines, aux alentours de -1200. La société nauruane s'organise alors en douze tribus, parlant chacune un dialecte différent du nauruan, la langue originaire de l'île, et vit de la culture des cocotiers, bananiers, pandanus et takamakas, et de la pisciculture des poissons-lait dans deux lagunes de l'île.

Période coloniale, occupations et mandats

Guerrier nauruan en 1880.

Nauru est approchée par les Européens le 8 novembre 1798 par le capitaine britannique John Fearn. L'île sert alors de refuge à des déserteurs et des contrebandiers. En 1878, une guerre civile tribale se déclenche chez les Nauruans au cours de laquelle un tiers de la population disparaît. Le conflit prend fin le 16 avril 1888 lorsque l'Empire allemand annexe Nauru sous prétexte de rétablir la paix.

Les Allemands développent tout d'abord la culture du cocotier dont ils exportent le coprah mais la véritable mise en valeur de l'île prend ces sources en 1900 quand d'énormes gisements de phosphate sont découverts. L'extraction commence en 1906, différentes compagnies minières se succèdent au fil du temps sur l'île. Elles y font venir de nombreux ouvriers étrangers, chinois et océaniens . Dans le même temps, des missionnaires s'installent sur l'île, évangélisent, éduquent et occidentalisent la population.

L'ingénieur chef de la British Phosphate Commission accueilli par des Chinois de Nauru en 1938

En 1914, Nauru est confisqué par les Alliés comme le reste des colonies allemandes lorsque l'Australie prend possession de l'île le 6 novembre 1914. Le statut de Nauru sera un point d'achoppement entre négociateurs de l'Empire britannique. Nauru est revendiquée avec véhémence tant par le gouvernement australien que par celui de Nouvelle-Zélande, au point que l'on sera forcé en mai 1919 de trouver une solution de compromis, faisant du mandat sur cette petite île le seul directement attribué à l'Empire britannique dans le Pacifique par le traité de Versailles. Dans les faits, seule l'Australie administre la colonie. L'extraction du phosphate se poursuit tout au long de la Première Guerre mondiale mais c'est durant l'entre-deux-guerres que la production décolle, la demande des agriculteurs australiens et néo-zélandais s'accroissant.

Bombardement allié sur Nauru.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en décembre 1940, Nauru subit des attaques de la marine allemande. Les infrastructures servant à l'exportation du phosphate sont bombardées et cinq minéraliers sont coulés. À partir d'août 1942, l'île partiellement évacuée par les Occidentaux, est occupée par les Japonais. Ils la fortifient et font construire par des travailleurs forcés une piste d'atterrissage qui sera la base de l'actuel aéroport international de Nauru. Courant 1943, les Américains bombardent l'île dans le cadre de leur reconquête des îles du Pacifique, mais n'y débarquent pas. Les habitants et occupants de Nauru, coupés des lignes d'approvisionnement japonaises, commencent alors à manquer de ravitaillement. Les Japonais décident en conséquence de déporter 1 200 Nauruans dans les îles Truk où ils sont astreints à des travaux forcés. Ceux qui restent sur l'île survivent dans des conditions très précaires. Le 13 septembre 1945, onze jours après la capitulation du Japon, la garnison de Nauru signe sa reddition. L'île repasse alors dans le giron australien. Les derniers déportés des Îles Truk, qui ne sont plus que 737, sont rapatriés sur Nauru le 31 janvier 1946.

Les Nations unies réattribuent en 1947 Nauru à l'Empire britannique et son administration à l'Australie. Les exportations de phosphate reprennent mais les Nauruans ne profitent que très peu des retombées économiques. Hammer DeRoburt à la tête d'un groupe de jeunes gens éduqués en Australie devient le porte parole des revendications des Nauruans, qui consistent à demander plus d'autonomie et une meilleure répartition des bénéfices du phosphate. Un Conseil de gouvernement local est créé fin 1951 avec à sa tête Hammer DeRoburt, futur premier président de Nauru. En 1964, un projet australien de déplacement de la population nauruane sur une île australienne est abandonné car les Nauruans désirent à terme l'indépendance, ce que leur refuse l'Australie.

Indépendance

Hammer DeRoburt le père de l'indépendance entouré de deux hommes politiques nauruans en 1968

Nauru devient indépendante sous la forme d'une république le 31 janvier 1968 au terme d'une période de transition durant laquelle les organismes économiques et politiques sont peu à peu transférés aux Nauruans. Aux commandes de l'île et de son économie alors que le cours du phosphate atteint son plus haut niveau dans les années 1970, les Nauruans s'enrichissent considérablement. La population atteint très vite un des plus hauts niveaux de vie du monde et adopte les pratiques d'une société de consommation. Soucieux de préparer l'avenir du pays une fois les réserves de phosphate épuisées, le gouvernement effectue des acquisitions immobilières et foncières à l'étranger. Le mode de vie occidental se révèlera par la suite néfaste pour la santé des Nauruans avec une hausse des cas de certaines maladies (notamment l'obésité et le diabète) et la baisse de l'espérance de vie.

En 1989, Nauru porte plainte devant la Cour internationale de justice contre l'Australie, réclamant compensation pour la destruction du centre de l'île provoquée par l'extraction de phosphate. Hors tribunal, l'Australie, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande acceptent de verser plusieurs dizaines de millions de dollars australiens à l'État nauruan.

Lorsque les gisements de phosphate s'épuisent au début des années 1990, il s'avère que les investissements immobiliers se révèlent infructueux et que les caisses de l'État ont pratiquement été vidées par le détournement de fond et la corruption. Confrontée à une grave crise économique, l'île voit les présidents se succéder, tentant de remplir les caisses de l'État tandis que les saisies se multiplient. N'ayant aucune autre ressource que celle qui est en train de s'épuiser, ils font le choix du blanchiment d'argent, de la vente de passeports, de l'accueil de réfugiés demandant l'asile en Australie et jugés indésirables dans ce pays (la « solution du Pacifique »), et vraisemblablement du monnayage des votes aux Nations unies à partir du moment où Nauru y adhère en 1999 et à la Commission baleinière internationale lors de son admission en 2005. Depuis 2004, une nouvelle majorité déclare cesser les activités qui font de Nauru un paradis fiscal et lancer des plans de restructuration de l'économie nauruane.

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