Nid d'hirondelle - Définition

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Au Viêt Nam

On recherche les nids des martinets suivants :

  • Aerodramus fuciphagus (« Salangane » pour les vietnamiens, « walet » en indonésien, dite « hirondelle à plumes d'or » en chinois). Cet oiseau produit annuellement un petit nid léger (d’une dizaine de grammes) dans les grottes surtout situées autour de la mer du Centre (de Bình Định à Khanh Hoa) ou sur des îlots isolés.

La salangane construit son nid à l'approche de la fête du Têt. Il lui faut trois mois environ pour le terminer. Les chasseurs de nids les récoltent alors, forçant le martinet à reconstruire un second nid avant la ponte. Dès que les oisillons ont suffisamment grandi, les chasseurs reviennent cueillir le nid. L’hirondelle peut alors rebâtir un troisième et dernier nid pour l’année. Selon les récolteurs, cela n'affecte pas les populations, mais selon les ornithologues, les récoltes intensives sont une menace pour ces espèces qui s'épuisent à sans cesse reconstruire leur nid. Dans d'autres pays, il est interdit de détruire les nids d'hirondelles et de martinets, oiseaux insectivores considérés comme particulièrement importants pour les équilibres écologiques, et utiles, par exemple, pour la lutte contre les moustiques (vecteurs de nombreuses maladies graves) .

En Indonésie

De nombreuses espèces d'apodidae fréquentent les grottes de la planète, mais seules quelques espèces produisent des nids assez riches en « salive » pour être commercialisés.

Les nids de quatre espèces sont les plus convoités en Indonésie, pays qui fournit 70 % de la production mondiale.

Les nids clairs ou « nids blancs » sont les plus recherchés. Les « hirondelles » qui les produisent sont les plus nombreuses à Bornéo.

On collecte les nids des martinets suivants :

  • Aerodramus fushipagus (« walet sarang putih » en Indonésien ou « yen-ou » en chinois) ; oiseau brun pâle, plus clair sur le dessous, aux bec et pattes généralement noirs, mesurant 12 cm de long et 25 d’envergure, qui produit le nid blanc, le plus réputé. C’est la seule espèce qui produit un nid entièrement consommable (parfois quelques plumes sont mélangées à la salive).
  • Aerodramus maxima (« walet sarang hitam » en Indonésien, ou « maoyen » en chinois), oiseau plus foncé, aux plumes grises vers la queue et le bas du dos, qui produit un nid dit « noir » (maoyan pour les chinois) fabriqué avec un mélange de salive et de plumes, dans des cavernes réputées plus humides et plus froides.
  • Collocalia esculanta (« seriti » en indonésien), et Collocalia vanikorensis (« seriti lumut » en indonésien), aux plumes noires (sauf sur le ventre qui est blanc). Ces martinets mesurent 10 cm de long pour une envergure de 20 cm. Ce sont des oiseaux qui recherchent moins l’obscurité et la tranquillité que les précédents. Certaines populations de ces martinets ne craignent pas la proximité humaine, nichant volontiers dans les maisons, marchés, mosquées, écoles, etc mais on le trouve également dans certaines grottes et cavernes.
  • Les collocaliae possèdent de nombreuses sous-espèces, dont les nids peuvent être utilisés.

Biochimie

Peu d'études semblent avoir concerné ce biopolymère complexe, riche en protéines et a priori différent des salives et mucus habituellement produits par les glandes des oiseaux ou d'autres animaux (glandes salivaires ou autres).

Cette substance semble unique dans le règne des oiseaux. Peut-être ses vertus ne sont-elles attribuables qu'à des superstitions, ou que sa valeur résulte de sa rareté, mais il pourrait être intéressant d’étudier d’éventuelles propriétés notamment antibiotiques et virucides de ces nids. On ne peut en effet exclure que la sélection naturelle ait pu favoriser des martinets disposant d’un moyen efficace de mieux protéger leurs petits des pathogènes infectant habituellement les oiseaux. Cette matière semble par exemple dans les grottes humides bien résister aux moisissures et aux bactéries présentes dans les fientes des oisillons. Par ailleurs, on connaît d'autres propriétés antibiotiques ou enzymatiques étonnantes des salives et mucus chez d'autres espèces animales, avec des molécules agissant à très faible doses (dont la ptyaline (ou amylase) qui nous permet de digérer l'amidon). Les uns arguent qu'il serait étonnant que les substances actives — si elles existent — résisteraient à une préparation qui ébouillante le nid durant trois heures. D'autres répondent qu'on connaît pourtant des protéines qui conservent des propriétés complexes à des températures élevées durant de longues heures (prion pathogène par exemple). Le bénéfice pour la santé, s'il existe, viendrait-il des algues ou plantes que certains martinets agglomèrent à leur salive ?

  • Du point de vue médical, il faut attendre encore que la recherche confirme ou infirme les vertus qu'on prête au nids d'hirondelles.
  • Du point de vue gustatif, les gastronomes notent que le nid seul, ébouillanté, n'a aucun goût, et que c'est l'accompagnement ou les ingrédients ajoutés dans la soupe qui font tout. Il est possible que le mucus fixe d'une manière particulière certains arômes. Une autre hypothèse serait que la haute valeur de ce mets vienne simplement de sa rareté associée à une absence de goût, comble de l'inutile que seuls les riches et les puissants pourraient se payer.
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