Ostéopathie - Définition

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Critiques et risques

L'ostéopathie a fait l'objet de critiques liées au fait que le lien entre sa pratique et la guérison n'est pas prouvé scientifiquement. En effet, certains tests montrent que l'ostéopathie n'est pas plus efficace qu'un traitement placebo (). Pour certains, l'ostéopathie est basée sur des théories dogmatiques et des croyances contestables. Selon un rapport de l'Académie nationale de médecine de janvier 2006, « Parmi les connaissances scientifiques exposées, certaines (par exemple, la mobilité des os du crâne chez l’adulte) sont totalement fantaisistes. Beaucoup d’autres, qui se rattachent à des notions plus classiques, sont teintées d’imaginaire. […] Comment peut-on, sur de telles bases, fonder une approche diagnostique ? […] Ériger en dogme qu’un système d’équilibre complexe tend à l’auto-régulation et à l’auto-guérison, sans préciser que, malheureusement et dans bien des cas, ce "système" reste inopérant, c’est mettre en péril la santé d’autrui. »

Le manque total de recherche dû à un manque de statut (qui a mis 10 ans pour passer du parlement européen au parlement français), a entraîné un vrai problème de sémantique en France. Ce problème est visible car, à défaut d'autre chose, le terme mobilité est très différent pour un ostéopathe et pour un médecin. Ainsi toute la sphère crânienne et les techniques qui y sont liées sont décriées publiquement par le corps médical, bien que de nombreux médecins consultent des ostéopathes pour des traitements crâniens.

Les critiques concernant l'ostéopathie doivent bien entendu être considérées au niveau mondial et se reporter aux pays anglo-saxons qui bénéficient d'un statut réglementé depuis suffisamment longtemps pour être significatif statistiquement.

La limite de l'ostéopathie est la structure du corps manipulé. Ainsi, il est impossible et illégal de traiter une fracture en ostéopathie. Dans le même esprit, on peut concevoir les risques encourus par une personne porteuse d'un cancer métastasé non diagnostiqué. Le risque lié a une manipulation est donc réel puisqu'il s'agit du risque lié au fait d'être malade sans le savoir.

Par ailleurs, des inquiétudes ont été formulées vis-à-vis des risques liés aux techniques de manipulations cervicales utilisées par certains ostéopathes mal formés (moins de 2500h de pratique avant diplôme), mais plus généralement par les chiropraticiens aux États-Unis. Des manipulations mal indiquées ou mal faites peuvent en effet causer des troubles sérieux. Le « craquement du cou », obtenu par une poussée cervicale à haute vitesse et de faible amplitude, a retenu l'attention des médias en raison d'un risque possible d'occlusion artérielle et donc d'accident vasculaire cérébral (seule une technique de type rotation peut entraîner ce genre d'effet, les techniques en inclinaison bien que beaucoup plus difficile à maîtriser sont exemptes de ce genre de risque. Elles ne sont pas maîtrisables en moins de 3 ans de pratique et enseignées en fin de cursus, ce qui fait craindre le pire à de nombreux ostéopathes en raison du faibles nombres d'heures minimum exigées depuis 2007, une formation initiale de sage femme ou de docteur en médecine par exemple ne préparant pas du tout à de telles techniques). Bien que les données actuelles ne puissent pas fournir une estimation concluante des risques d'atteinte des artères cervicales, des chercheurs ont déclaré qu'on pouvait envisager un risque théorique d'AVC d'environ 1,3 pour 100 000 séances pour des individus âgés de 45 ans, avec un intervalle de confiance à 95 % de probabilités compris entre 0,5 et 16,7. Ces données concernent principalement les visites de chiropratique. Les ostéopathes usant de techniques différentes des chiropracteurs, les techniques ostéopathiques étant vraiment nombreuses et variés (fonctionnelles, structurelles, ou myotensives par exemple), ces chiffres ne sont donc pas probant, et n'ont rien d'autre à faire ici que de désinformer. Selon le professeur Louis Auquier, « Les manipulations vertébrales, surtout au rachis cervical, comportent des risques, très rares mais graves. Il convient qu’elles soient proposées aux malades à côté ou en plus d’autres traitements possibles. »

Une synthèse des données disponibles dans la littérature fait état de 135 cas de complications sérieuses entre 1950 et 1980 essentiellement chez les chiropraticiens, dont 18 décès. Ces cas semblent liés à une méconnaissance du diagnostic réel ou à une technique inadéquate. Un autre étude portant sur 4712 traitements recense 55 % d'effets secondaires (contractures musculaires, nausées, fourmillements, petites radiculalgies…) pouvant disparaître sans complication sévère dans 75 % des cas.

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