Ostéopathie - Définition

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Histoire

Andrew Taylor Still

La médecine ostéopathique , s'appuyant sur les bases anatomiques et physiologiques du corps, est apparue au XIXe siècle, sous l'impulsion d'un homme dont l'esprit curieux et ouvert, permit de poser les premiers fondements d'un art diagnostique et thérapeutique consistant d'une part à examiner et traiter globalement un individu au lieu de traiter sa maladie, d'autre part à tenter de conserver sa santé à l'individu pour éviter qu'il ne contracte une maladie. Cet homme est Andrew Taylor Still.

La naissance de la médecine ostéopathique

L’ostéopathie fut fondée par A.T. Still. En automne 1874, pendant une épidémie, il guérit un enfant de la dysenterie puis dix-sept autres avec succès ; ce fut le premier traitement ostéopathique.

Le 22 juin 1874, il rompt définitivement avec la médecine traditionnelle qui n'a jamais vraiment répondu à ses espérances et expose ses théories et résultats sur l'ostéopathie. Il établit les grands principes de l'art ostéopathique : « Je lance au vent la bannière de l'Ostéopathie ! ». Il soigne avec ses mains, ce qui devient tout à fait inconvenant pour ses pairs.

En 1892, l'American School of Osteopathy est créée à Kirksville. Il s'agit du premier collège d'ostéopathie au monde. Il consacre la reconnaissance officielle de l'ostéopathie dans l'État du Missouri. Les étudiants qui y sont formés reçoivent le titre de D.0. graduate (docteur en ostéopathie) et non pas de M.D. (docteur en médecine). Still tenait, dès le départ, à faire la différence entre deux activités professionnelles totalement différentes.

De 1892 à 1900, l'ostéopathie s'étend dans tout le Sud des États-Unis.

De 1894 à 1900, se développe une opposition violente des instances médicales officielles. L'ostéopathie acquiert pourtant le droit d'exercice dans la plupart des États, comme profession paramédicale, sans possibilité de prescription de médicaments, mais avec le droit de pratiquer l'obstétrique et la chirurgie. Des collèges de médecine s'ouvrent un peu partout aux États-Unis.

1905 est l'année de publication du Rapport Flexner. La médecine traditionnelle toujours prédominante, fortement organisée et structurée face à la toute jeune médecine ostéopathique, par le biais de la puissante Association de médecine américaine (AMA), exerça une énorme pression sur les pouvoirs publics qui nommèrent alors la commission Flexner. Celle-ci obtint, après inspection des institutions médicales privées, la fermeture de nombreux collèges et empêcha la création de ceux en cours de constitution. L'opinion publique en fut tellement scandalisée que des pétitions au niveau national obligèrent le président Theodore Roosevelt, dont la famille était traitée par ostéopathie, à autoriser l'ouverture de ces collèges en cours de constitution.

Le premier État à légitimer l'ostéopathie fut le Vermont en 1896. Il faudra près de 100 ans pour que la Californie, dernier État de l'Union, obtienne ce même droit par une lutte opiniâtre en 1974. Viola Fryman, à la tête d'une poignée de vieux ostéopathes, en dernier recours auprès du Juge du Tribunal suprême des États-Unis, obtient le droit de créer le College of osteopathic medicine of the Pacific à Pomona. La profession d'ostéopathe désormais reconnue, obtient en 1969 les droits et privilèges médicaux et chirurgicaux.Viola Frymann fut condamnée par deux fois (1992 et 2000) par ses pairs et par la justice pour incompétence et mise en danger d'autrui.

Naissance du concept crânien dans le domaine de l'ostéopathie

William Garner Sutherland était étudiant à Kirksville à la fin du XIXe siècle. Un jour, il se mit à observer un crâne désarticulé et fut frappé par la présence de biseaux sur l'os temporal. Ce biseau évoquait une mobilité articulaire analogue à celle des ouïes d'un poisson. Il pensa que cela n'avait pas vraiment de sens et pendant 10 ans, il s'efforça de ne plus y penser. Cependant, il repensait toujours à cette analogie avec les ouïes du poisson. Il décida finalement de se prouver que son raisonnement était une absurdité et qu'il n'y avait absolument aucun fondement rationnel et scientifique à ses propres idées. Au bout de 20 ans, c'est-à-dire 30 ans après sa première observation, il en était arrivé à des conclusions précises.

En 1939, il publie le résultat de ses recherches dans The cranial bowl (La boule crânienne), accueilli avec indifférence ou scepticisme. Un grand soutien lui est toutefois apporté par le Dr Kimberley, un neurochirurgien américain. Son élève, Harold Magoun, poursuivit son œuvre et publia en 1951 Osteopathy in the cranial field (Ostéopathie dans le champ crânien), le livre de référence de l'ostéopathie crânienne.

Développement de la médecine ostéopathique en Europe

Le britannique John Martin Littlejohn séjourne longtemps à Chicago et reçoit l'enseignement direct de Still. Avec l'accord reçu de celui-ci de son vivant, Littlejohn crée la British School of Osteopathy à Londres en 1918.

Elle restera la seule école anglaise jusqu'à la naissance de l'Osteopathic Institute of Applied Techniques à Maidstone, créé par John Werhnam, élève auto-proclamé de John Martin Littlejohn.

L'École française d'ostéopathie est créée en 1957 sous la direction de Paul Geny. Elle délivre un enseignement privé pour médecins et kinésithérapeutes. Le même enseignement est accordé aux médecins et aux kinésithérapeute, ce qui va à l'encontre de la volonté du conseil de l'ordre des médecins français. Le conseil de l'ordre ne laissera pas faire et oblige l'expatriation de l'École française d'ostéopathie en Angleterre où elle devient l'École européenne d'ostéopathie de Maidstone en 1960 et délivre un diplôme non reconnu par les instances ostéopathiques en Grande-Bretagne. Elle est aujourd'hui totalement officielle et reconnue.

En 1973, la Société internationale d'ostéopathie, siégeant à Genève et fondé par d'anciens kinésithérapeutes sans formation ostéopathique validée(ref nécessaire), recommande des normes d'enseignement de l'ostéopathie de type universitaire en 3 cycles totalisant 5000 heures de cours en 6 années après le baccalauréat ou son équivalent national pour déboucher sur une profession compétente en matière de prévention et de conservation de la Santé, suivant les recommandations de l'OMS.

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