Les bloqueurs de pubs mettent en péril la gratuité de ce site.
Autorisez les pubs sur Techno-Science.net pour nous soutenir.
▶ Poursuivre quand même la lecture ◀
Récompenses
- Palme d'or au Festival de Cannes 1977.
Considérations critiques
- "Construction rigoureuse qui est sans doute la condition même de la plus grande leçon que donne le film ; ce destin exemplaire n'est pas donné comme destin-modèle : c'est tout ensemble la description au plus près du vécu du protagoniste de cette ascension sociale et ses limites que propose Padre Padrone. Il n'y a pas de miracle à cette richesse du film, qui est d'abord le résultat d'une réflexion sur le langage même qui a précédé et nourri ce film sur l'acquisition du langage." (Émile Breton, in :Dictionnaire des films, Microcosme, Editions du Seuil, 1982)
- "(...) mais on aurait tort de voir dans cette ascension de l'individu bafoué vers l'homme responsable une allégorie du self made-man ou de la victoire humaniste de la volonté, (...) Padre Padrone apparaît dans l'histoire du Septième Art actuel comme un événement comparable à l'irruption de La Terre tremble de Luchino Visconti sur les écrans au lendemain de la guerre. D'un coup, presque tout le cinéma d'aujourd'hui vieillit d'un quart de siècle face à cette réussite majeure qui nous fait réfléchir par le plaisir de la jubilation." (Freddy Buache in : Le cinéma italien 1945-1990, Éditions L'Âge d'Homme)
Les réactions de Gavino Ledda
- Premier invité à assister, à Cinecittà, à la projection du film, Gavino Ledda, qui essayait, jusque-là, d'observer une attitude distanciée et objective, ne put s'empêcher de pleurer lorsqu'il vit la scène où le père, après avoir battu l'enfant, le prend dans ses bras et que, sur la bande-son, débute un chant sarde de douloureuse imploration. À ce moment-là, le père croit avoir tué le fils. Paolo Taviani précise : "Cette récupération du père qui existe dans notre film - père et fils sont victimes de la même situation - ne figure pas dans le livre. (...) Gavino Ledda ne pouvait pas se permettre, dans sa structure narrative, de parler de ce problème et de l'affronter." (entretien au pluriel, Jean A. Gili) La logique de révolte et d'affirmation du droit à l'indépendance, qu'implique le livre de Ledda, en aurait été effectivement annihilée.
- À la fin du film, Gavino Ledda considéra, paradoxalement, que celui-ci, "tout en étant totalement différent de son livre, demeurait, quant au fond, complètement identique."