Gens de lois et officiers se multipliaient, les plaideurs affluaient. Par leur richesse, leur culture, leur activité, les parlementaires animaient la vie de la société. Composé de magistrats grenoblois, ou du moins dauphinois, le parlement de Grenoble allait se faire remarquer par son souci de défendre ce qui restait de libertés et par sa résistance à la fiscalité royale et contribuer, sans être révolutionnaire, à l'agitation d'où devait sortir la Révolution française. Au total, le ressort du parlement comptait 608 189 justiciables en 1763 et 766 702 en 1790.
Devenu organe d'opposition aussi bien que cour de justice, il se heurta sans cesse à ceux qui représentaient le roi à Grenoble : le gouverneur et surtout, à partir du milieu du XVIIe siècle, l'intendant. Dans le conflit permanent qui, au XVIIIe siècle opposait les parlements au gouvernement, celui de Grenoble se distingua souvent par une défense acharnée des droits des contribuables et une hostilité virulente aux représentants de l'autorité.
À la révolution, Les provinces sont divisées en 83 départements, le Parlement du Dauphiné, comme tous les autres, est dissous et devient palais de justice. Il restera en activité jusqu'en 2002.
Chapelle des dauphins d'avant 1349 | le dauphin Humbert II | ||
salon bleu | plafond salon bleu | ||
L'activité du palais de justice a été définitivement transférée en 2002 dans le quartier Europole.
Actuellement propriété du Conseil général de l'Isère, cet édifice de 7923 m² fait l'objet d'un projet de rénovation prévoyant des activités commerciales, patrimoniales, universitaires et touristiques.
Toujours appelé à tort par certains Grenoblois palais delphinal, le palais du parlement du Dauphiné est visitable lors des journées du patrimoine. Il a été pour la première fois en 2008 l'un des lieux du Festival justice et cinéma qui se déroule en novembre.