Paul Joseph Edmond Carton (12 mars 1875 à Meaux (Seine-et-Marne) - 20 octobre 1947 à Brévannes) était un médecin français du début du XXe siècle.
Cet ancien interne des Hôpitaux de Paris, médecin-assistant de l'hospice de Brévannes, se fit l'initiateur d'une médecine naturelle fondée sur les principes du « père de la médecine », le médecin-philosophe de la Grèce antique Hippocrate.
La méthode hippocratique cartonienne se différencie de la médecine conventionnelle (dite allopathique) dans la mesure où elle définit différemment les causes des maladies. Selon Paul Carton, les causes réelles de toutes les maladies proviennent d'un système immunitaire rendu déficient par de mauvaises hygiène et/ou habitudes de vie (alimentation, cadre de vie, activités physiques et professionnelles...). Dans cette perspective, les invasions microbiennes (notamment tuberculeuses) ne sont alors qu'une conséquence opportuniste d'un affaiblissement anormal de l'organisme. Il résumait cette approche en une formule qu'il utilisa souvent : « Le microbe n'est rien, le terrain est tout ». À cet égard, Paul Carton reprochait à la médecine de son époque, marquée par les récentes découvertes de Pasteur, de songer à traiter uniquement les symptômes des maladies plutôt que leur origine.
Tant pour la prévention que pour la guérison des maladies, la thérapeutique prônée par Paul Carton consistait à :
Paul Carton estimait aussi que la plupart des médicaments et des vaccinations prescrits en médecine classique n'ont qu'une action accessoire, bien souvent davantage néfaste que bénéfique pour l'organisme, notamment en raison de tous les effets secondaires qu'ils engendrent ; lesquels ne feraient qu'entraver des défenses immunitaires déjà éprouvées par la maladie elle-même, ce qui pourrait retarder la guérison, ou la rendre seulement apparente et temporaire.
De la même façon, il reprochait à la médecine de son époque d'être mutilante, c'est-à-dire à dire de trop souvent prescrire l'ablation d'un organe plutôt que de chercher à en résoudre les dysfonctionnements. C'est pourquoi il recommandait d'éviter les interventions chirurgicales pour les réserver, en ultime recours, à des cas d'urgence, uniquement si le mode de vie nocif a occasionné des dommages irréversibles ou trop importants pour envisager une rémission autonome. Il encourageait chaque patient à s'efforcer de devenir son propre médecin en observant lui-même les effets de tout changement apporté dans son mode de vie.
Au-delà d'une simple méthode de soins naturels, la méthode de Paul Carton revendique une approche globale de la personne, incluant sa dimension spirituelle. Afin de pouvoir traiter efficacement, Paul Carton insistait sur la nécessité d'individualiser les soins, de les adapter, et de faire participer activement le patient à son traitement, d'autant plus que les prescriptions remettent souvent en cause la plupart des aspects du mode de vie. C'est pourquoi, une part conséquente de ses travaux portait sur l'observation et la compréhension des tempéraments hippocratiques :
Il envisageait des types complexes qui dosent hiérarchiquement ces quatre tempéraments pour décrire la personnalité bio-typologique d'un individu. Ainsi tel sera SNBL ou LNSB, etc. Les traits permettant ce classement sont liés à des mensurations corporelles (idée reprise plus tard par Sheldon). Il utilise aussi la physiognomonie, la chirologie et la graphologie.
Il a écrit un livre sur la graphologie : Le Diagnostic de la mentalité par l'écriture.
Il a fondé la Revue Naturiste en janvier 1922 et publia plusieurs ouvrages de cuisine. Son livre de recettes, La cuisine simple fut un livre à succès.
Le célèbre écrivain Maxence Van Der Meersch rendit un hommage appuyé à Paul Carton dans deux de ses ouvrages : le roman Corps et âmes (1943), ainsi que Pourquoi j'ai écrit Corps et âmes, essai de défense de la médecine cartonienne (1956). L'écrivain fonda même après sa mort un Bulletin de liaison des Amis du Docteur Carton diffusé de 1948 à 1950 sous le nom de Maintenir.
Quelques années après la mort de Paul Carton, une petite revue "Le Témoin de la loi naturelle et spirituelle", basée sur son oeuvre, fut créée. "Le Témoin", continue encore aujourd'hui à perpétuer l'oeuvre et à défendre les idées de Paul Carton. Cette revue trimestrielle assure un lien entre les sympathisants de la médecine hippocratique cartonnienne.