Pavillon de Vendôme | |
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Présentation | |
Architecte | Antoine Matisse |
Date de construction | 1665–1667 |
Géographie | |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur |
Localité | Aix-en-Provence |
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Le Pavillon de Vendôme, aussi appelé pavillon Vendôme, est un ancien hôtel particulier, abritant le musée du Pavillon de Vendôme-Dobler, situé dans la ville d'Aix-en-Provence, 34, rue Célony. Il a été construit par Louis de Mercœur, duc de Vendôme, désireux de posséder une folie hors la ville d'Aix. Ce pavillon doit sa renommée à ce qu'il aurait abrité les amours du duc de Vendôme et de la Belle du Canet, Lucrèce de Forbin-Solliès, veuve d'Honoré de Rascas, seigneur du Canet. Le duc voulait l'épouser, mais ce plan contrariait le roi Louis XIV car de Mercœur était veuf de Laure Mancini, nièce du cardinal Jules Mazarin, conseiller à la cour. Puisque cette union aurait été considérée comme une mésalliance, et ne pouvant l'épouser, le duc décida de devenir amant de la dame.
Il abrite aujourd'hui des expositions d'art contemporain et de photographies et est l'objet de nombreuses visites touristiques. Son jardin à la française a été reconstitué comme il devait se présenter à l'origine.
Le pavillon est édifié entre 1665 et 1667 par l'architecte Antoine Matisse pour Louis de Mercœur, duc de Vendôme, devenu gouverneur de Provence en 1652. La légende veut que la construction de cette folie soit motivée par l'amour entre le duc de Vendôme et Lucrèce de Forbin-Solliès, dite la « Belle du Canet ». Celle-ci y rejoignait son amant à la nuit tombée, accompagnée de quelques suivantes, visages masqués. L'historien aixois Ambroise Roux-Alphéran rapporte d'ailleurs dans son ouvrage Les Rues d'Aix (1846) que « le duc de Vendôme, retiré dans le pavillon qu'il avait fait bâtir au faubourg des Cordeliers, et qu'on nomme aujourd'hui le Pavillon de la Molle, y faisait introduire de nuit, par une porte de derrière, des personnes déguisées, que les paysans du faubourg appelaient malicieusement las machouettos [les chouettes]. C'est là qu'il mourut le mardi 6 août 1669, à peine âgé de cinquante-sept ans, ce qui fit dire alors aux paysans : Las machouettos an tua lou duc [les chouettes ont tué le duc]. » On a en effet considéré que le lieu était trop propice aux relations amoureuses entre le duc et sa maîtresse et que ces exercices avaient fini par le tuer. À la mort du duc, le pavillon est acquis par le président de La Molle qui en achève la décoration intérieure et ajoute un étage à l'ensemble. Au milieu du XVIIIe siècle, le peintre Jean-Baptiste van Loo y installe son atelier au second étage, après avoir acheté le pavillon.
Dans les années qui suivent, le pavillon devient la propriété de Barthélemy-Louis Reboul, secrétaire de l'Académie d'Aix. Mais avec l'avènement et l'avènement de la Révolution, Reboul fuit la ville et le pavillon est vendu comme bien d'émigré. Il est alors acquis par l'abbé Jean-Joseph-Pierre Guigou, évêque d'Angoulême, qui le cèdera aux religieuses du Sacré-Cœur pour y établir une maison d'enseignement et un pensionnat d'éducation des jeunes filles. Il tiendra ce rôle durant tout le XIXe siècle. En 1906, le pavillon est acheté par l'amateur d'art Henri Dobler qui y entreprend des restaurations et tente de reconstituer le mobilier d'origine. À sa mort, il lègue le pavillon et ses collections à la ville d'Aix-en-Provence, pour en faire un musée. Celui-ci abrite depuis les années 1990, des expositions d'art contemporain et de photographies.