Les célèbres phares de l'Antiquité
Méditerranée orientale
- Le phare d'Alexandrie, en Égypte : haut de 135 mètres de haut, construit en pierre blanche, composé de trois étages (carré, octogonal et cylindrique). Son architecte et Sostratos de Cnide.
- Le phare de Taposiris Magna (actuel Abu-Sir), en Égypte : copie au quart du phare d'Alexandrie.
- Les phares grecs de Thasos, en Grèce : plusieurs phares sont construits dès le VIe siècle av. J.-C. sur certains promontoires de l'île. Celui du cap Pygros portait une inscription en mémoire d'Akératos.
- Le phare romain de Leptis Magna (actuel El Khums), en Libye : ce phare à trois étages carrés a été aménagé à l'époque des Sévères sur le môle nord du port.
Méditerranée occidentale
- Le phare romain d'Ostie, en Italie : l'entrée du port aménagé par Claude dès 42 ap. J.-C. est signalé par un phare à quatre étages. Il se situait sur une île à en croire Pline l'Ancien et des monnaies émises sous Néron ; les fouilles ont révélé l'existence d'une jetée continue depuis le phare.
- Le phare romain de Capri (Capraea) : non loin de la villa Jovis, ce phare mentionné par Suétone s'écroule dans un tremblement de terre quelques jours avant la mort de l'empereur Tibère.
- Le phare romain de l'îlot rocheux dénommé le Lion de Mer, face à Fréjus (Forum Julii), en France : vestiges circulaires, sans doute ceux d'un phare. On à longtemps considéré la lanterne d'Auguste comme un phare, mais les chercheurs rejettent aujourd'hui cette hypothèse : cette construction de faible hauteur, pleine et fermée, serait au mieux un amer.
Atlantique
- Le phare romain de La Corogne (Brigantium), en Espagne, ou Tour d'Hercule : seul phare qui soit resté au même emplacement, sur les mêmes fondations et avec la même fonction. Son architecte est C. Servius Lupus.
- Le phare romain de Douvres (Dubris), en Grande-Bretagne : la partie basse de la tour est romaine sur 13 mètres de hauteur (octogonale), sa partie haute entièrement médiévale.
- Le phare romain de Boulogne-sur-mer (Gesoriacum), en France, ou Tour d'Ordre : sa construction est attribuée à Caligula en 39 av. J.-C.. Il se composait de 12 étages octogonaux.
Images
Reconstruction graphique du phare d'Alexandrie par H. Thiersch
| Le phare de Taposiris Magna
| Côte nord de Leptis Magna et ruines du phare (au fond)
| Le phare romain de Douvres
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La tour d'Hercule, à La Corogne
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« Pour le salut des navigateurs »
Les phares ont pour rôle de garantir le salut des marins, comme le rappelle l'inscription qui se trouvait sur le phare d'Alexandrie : « Sostratos, fils de Déxiphanès, de Cnide, aux dieux Sauveurs, pour le salut des navigateurs ». En effet, ils signalent la présence de la terre depuis le large, appelant à la fois à la vigilance (le pire des dangers étant d'être drossé à la côte) et signalant avec précision le port et l'accès à la rade.
Les phares antiques sont le plus souvent couronnés par une statue d'une divinité : dédiés à un dieu sauveur, les phares sont alors pour les navigateurs l'instrument de la divinité. Les marins n'hésitent pas à confier leur navigation aux divinités des ports (sanctuaires et phares), à les prier en pleine mer et à les remercier en arrivant à bon port.
Les premiers chrétiens font du phare un des symboles du Christ : tel un phare dans la nuit, le Ressucité conduit le monde par sa lumière, guidant la barque de l'Église.