Philosophie pour les enfants - Définition

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La méthode Lipman

Tout d’abord professeur de logique à l’université, il est le premier à tenter une initiation des enfants à la pensée logique et rationnelle à travers une histoire textuelle destinée à initier la réflexion (roman de philosophie pour enfant, tel La découverte de Harry Stottlemeier), vient ensuite la transformation d’un groupe d’enfants en une communauté de recherche active où l’on discute et réfléchit ensemble sur les questions induites par l’histoire en question (créer un groupe de recherche coopératif avec un fonctionnement démocratique). Puis la séance se termine par des exercices appropriés relatifs aux épisodes de l’histoire qui ont motivé le débat d’idées. Exercices qui sont destinés à apporter des notions philosophiques que les enfants seront prêts à recevoir (Guide pédagogique).

Le tout est géré et suivi par un enseignant-animateur dont le rôle n’est pas de transmettre du savoir aux moins instruits mais bien plutôt d’accompagner la communauté et chacun des enfants dans leurs réflexions, à la manière d’un Socrate de groupe.

Tous les éléments de la méthode fonctionnent ensemble et se répondent les uns aux autres ; ils contribuent tous ensemble à créer une culture scolaire nouvelle porteuse des valeurs de liberté et de démocratie.

Une séance se déroule de la façon suivante :

  1. lecture à voix haute par les élèves, chacun à son tour, de passages d’un roman philosophique adapté à leur niveau ;
  2. relevé par le groupe des passages marquants (chacun peut s'exprimer) et s'ensuit une « cueillette » des questions ;
  3. discussion autour de l'un ou de plusieurs thèmes qu'ils ont choisi d'investiguer, en favorisant l’argumentation et la reformulation, le tout avec les valeurs démocratiques d’écoute et de tolérance ;
  4. après la discussion, voire pendant celle-ci, l’animateur soumet les enfants à des exercices issus du Guide pédagogique afin de renforcer les amorces générées par le débat démocratico-philosophique.

Les romans philosophiques de Lipman

Les romans philosophiques sont conçus comme des « manuels narratifs » qui présentent des réflexions dynamiques et vivantes sous la forme d’histoires adaptées au niveau et aux goûts des enfants. Le but est de conserver et de susciter l’intérêt des enfants, qui seul est capable de les amener à une participation active et volontaire. Les histoires ont ce pouvoir d’étonnement. Les manuels narratifs s’opposent donc aux manuels scolaires classiques qui présentent la science déjà achevée et prête à être apprise, et qui rejette tout rapport avec des récits adaptés aux enfants sous le prétexte que ce ne sont que des histoires imaginées, et qui ne sont donc pas scientifiquement valables.

Ces romans servent de modèle, dans le sens où ils présentent des enfants en train de chercher, de se poser des questions. Les élèves des classes forment eux aussi une communauté de recherche, destinée à réfléchir à partir des problèmes posés dans le roman. Les romans servent de déclencheurs du questionnement.

Il existe plusieurs romans, chacun abordant des problèmes adaptés au niveau de chaque âge.

Présupposés théoriques

La méthode de Lipman repose sur les présupposés suivants :

  • le développement et l’émulation de la pensée réflexive est bon pour les individus de tout âge, et a fortiori pour les enfants (dont l’ouverture d’esprit n’a pas encore été « abîmée ») ;
  • l’enfant est par nature un penseur qui a des théories (plus ou moins naïves) ;
  • toute éducation doit partir de l’enfant, de sa subjectivité, pour l’amener ensuite à développer sa pensée, en découvrant, par la pratique, les joies de la logique et de la recherche scientifique ;
  • l’activité intersubjective du dialogue est un facteur déterminant qui permet de remettre en question ses pensées et de les confronter aux autres afin d’en éprouver la validité et qui de ce fait permet d’instaurer une pratique de la démocratie ;
  • l’enfant est capable de devenir un chercheur répondant aux critères de la rationalité scientifique, et que cela est loin d’être une coquetterie : il faut que les enfants découvrent, comprennent et utilisent les processus d’élaboration du savoir car ainsi ils développent leurs habiletés cognitives et ils apprennent mieux en classe, sinon on continue de les enfermer dans un système qui donne l’illusion que les connaissances sont des vérités éternelles qu’on ne peut remettre en question, et que le savoir consiste à apprendre « par cœur » de telles vérités.
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