Un polyèdre fractal est un ensemble connexe auto-similaire de polyèdres construit itérativement à partir d'un polyèdre initial.
Soit un polyèdre P d'ordre n, à n sommets notés Si. Le polyèdre fractal associé est construit en appliquant itérativement à ce polyèdre un système de n homothéties Hi sur , de rapport unique R telles que:
Le rapport est donc déterminé pour que l'ensemble soit tout juste connexe, les intersections étant limitées à des points ou des arêtes.
On définit à partir des homothéties Hi une nouvelle fonction H, elle aussi contractante sur muni de la distance de Hausdorff, par l'expression . H(P) est un ensemble de n polyèdres similaires à P.
Le théorème du point fixe assure l'existence et l'unicité d'un sous-ensemble fixe F de tel que H(F) = F. F est appelé attracteur du système de fonctions itérées H. En pratique, F est obtenu comme la limite Hn(F0) pour où F0 est un compact quelconque, tel que le polyèdre P.
Pour chaque polyèdre platonique, à l'exception notable du cube, en itérant à l'infini, l'ensemble résultant est un ensemble fractal. Pour obtenir un ensemble connexe, le rapport d'homothétie nécessaire pour le cube serait 1/2. Mais l'ensemble résultant est le cube lui-même et n'est donc pas fractal.
On peut généraliser la construction et ignorer la propriété de connexité en s'autorisant un rapport strictement inférieur à la valeur critique.
Dans ce cas, l'ensemble résultat n'est plus connexe et on ne peut plus parler de polyèdre.
Par exemple, le cube auquel on applique un rapport d'homothétie R = 1 / 3 conduit à un ensemble disjoint qui, lui, est fractal et a pour dimension ln(8) / ln(3) = 1,8928. Il est baptisé Cube de Cantor.
On appelle polyèdre fractal platonique un polyèdre fractal issu d'un polyèdre régulier convexe. Le cube ne génère pas d'ensemble fractal selon les règles mentionnées ci-dessus.
Tétraèdre fractal | Octaedre fractal | Dodecaedre fractal | Icosaedre fractal | |
---|---|---|---|---|
Nombre d'homothéties | 4 | 6 | 20 | 12 |
Rapport d'homothétie | ||||
Dimension fractale |
Le tétraèdre fractal est l'extension naturelle à la 3ème dimension du triangle de Sierpinski . Il a la particularité d'avoir pour dimension 2. En conséquence, sa surface ne varie pas d'une itération à l'autre. A l'infini, sa surface est identique à celle du tétraèdre d'origine.
Volume | Surface | |
A l'itération n | ||
% variation entre deux itérations | − 50% | 0% |
A l'infini | Nul |
avec a = longueur de l'arête du polyèdre d'origine.
L'octaèdre fractal est le polyèdre fractal dont le volume diminue le plus lentement d'une itération à l'autre.
L'intersection de deux polyèdres images voisins est une arête et non un sommet.
Chaque face est un triangle de Sierpinski
A la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.
Volume | Surface | |
A l'itération n | ||
% variation entre deux itérations | − 25% | + 50% |
A l'infini | Nul |
avec a = longueur de l'arête du polyèdre d'origine.
Le dodécaèdre fractal est le polyèdre fractal platonique dont le volume diminue le plus vite d'une itération à l'autre.
A la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.
Volume | Surface | |
A l'itération n | ||
% variation entre deux itérations | − 57,7% | + 53,8% |
A l'infini | Nul |
avec a = longueur de l'arête du polyèdre d'origine et , le nombre d'or.
L'icosaèdre fractal est le polyèdre fractal platonique dont la surface augmente le plus vite d'une itération à l'autre.
A la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.
Volume | Surface | |
A l'itération n | ||
% variation entre deux itérations | − 33,1% | + 75,1% |
A l'infini | Nul |
avec a = longueur de l'arête du polyèdre d'origine et , le nombre d'or.