nom normalisé ambigu : à plusieurs taxons distincts. ![]() |
pou |
Pou de tête |
Taxons concernés |
Divers groupes
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Le terme de pou, qui nous vient d'un nom latin ayant le même sens, est un nom vernaculaire ambigu qui désigne avant tout, en français, un insecte parasite de l'homme, Pediculus humanus. À partir de ce sens premier, il a été utilisé pour faire référence à de très nombreux animaux de taille variable et d'appartenances zoologiques variées, mais dont la caractéristique la plus fréquente est qu'il s'agit d'arthropodes — insectes ou crustacés — ectoparasites d'animaux ou de plantes.
Issu du latin populaire pediculus, diminutif du latin classique pedis. Ce terme est attesté à l'époque impériale à la fois comme l'insecte parasite hématophage, c'est-à-dire les phthiraptères, et comme le.
Lorsqu'il est employé seul, sans autre qualificatif, le mot désigne systématiquement les poux de l'homme, espèces hématophages susceptibles d'occasionner de véritables désagréments, voire des maladies, pédiculoses ou phtiriases. De longue date, les auteurs ont remarqué la coexistence de trois formes de poux humains. L'une d'elles est nettement distincte à la fois sur le plan morphologique et écologique, vivant essentiellement dans la région pubienne et périanale. Elle était déjà connue sous ne nom de « pou du pubis » à l'époque de Rabelais mais a très tôt reçu en français un nom vernaculaire particulier, le « morpion », puisque ce terme figure dans le Dictionnaire de l'Académie française dès 1694.
La distinction entre les deux autres formes est autrement plus subtile puisqu'elle ne repose pas sur des critères morphologiques évidents, mais sur la localisation : le « pou de tête » (Pediculus humanus capitis) ne vit que sur le cuir chevelu où il se nourrit et les cheveux où il pond, alors que le « pou de corps » (Pediculus humanus corporis) s'alimente sur le reste du corps et vit par ailleurs dans les plis de vêtements peu ou pas lavés. Les zoologistes les ont affectés d'une nomenclature à trois noms habituellement réservée aux sous-espèces, mais la question de savoir s'il s'agit d'espèces à part entière, de sous-espèces ou d'autre chose continuait de faire débat jusqu'à l'apparition d'études moléculaires récentes sur ce sujet. En effet, Pediculus humanus corporis dérive directement de la prolifération de Pediculus humanus capitis comme le montre la biologie du pou.
C'est en tout cas à l'ensemble de ces deux formes de Pediculus humanus que l'on réserve très généralement l'appellation de « pou » au sens strict.
Les poux sont les plus vieux compagnons de l'homme. Des scientifiques ont déjà trouvé un pou vieux de 10.000 ans. Chaque espèce de mammifère a son pou spécifique.
Les Amérindiens les dégustaient avec plaisir, les esquimaux les considéraient comme une nourriture fortifiante au point de les chasser sur la peau des phoques pour agrémenter leurs repas.
Les poux avaient également, par le passé, une valeur marchande mais surtout sociale. Les séances d'épouillages ou « grooming » faisaient partie des rites collectifs, tissant les liens entre membres d'une même tribu. Le pou était en effet considéré comme une secrétion naturelle du corps humain : Aristote ou Galien le nommait « ver de peau ». Louis XI félicite un membre de sa cour qui remarque un pou sur son épaule, « Louis XIV grouillait de poux sous sa perruque ». Au XIXe siècle, se « chercher des poux dans la tête » était une activité noble car considérés comme porteurs de chance et sensés guérir des maladies.
Vers 1850, le développement des insecticides change cette vision : les poux sont alors associés à la notion de crasse et la contamination s'installe vers la fin du 20e siècle dans les milieux défavorisés ne pouvant s'acheter ces insecticides. De même, les peuples ne disposant pas de ces insecticides mettent au point leur propre technique d'éradication : peigne, singes dressés, fourmis tueuses. Les poux développant une résistance aux insecticides, cette notion de crasse et contamination se transmet à toutes les classes sociales.