Produit phytosanitaire - Définition

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Conception d'un pesticide

Un pesticide est composé d'un ensemble de molécules comprenant :

  1. une (ou plusieurs) matière active à laquelle est due, en tout ou en partie, l'effet toxique.
  2. Un diluant qui est une matière solide ou un liquide (solvant) incorporée à une préparation et destiné à en abaisser la concentration en matière active. Ce sont le plus souvent des huiles végétales dans le cas des liquides, de l'argile ou du talc dans le cas des solides. Dans ce dernier cas le diluant est dénommé charge.
  3. Des adjuvants qui sont des substances dépourvues d'activité biologique, mais susceptibles de modifier les qualités du pesticide et d'en faciliter son utilisation.

Il existe de par le monde près de 100 000 spécialités commerciales autorisées à la vente, composées à partir de 800 matières actives différentes. 15 à 20 nouvelles matières actives s'y rajoutent tous les ans.

Les propriétés d'un pesticide découlent pour l'essentiel de la structure de sa matière active. Celle-ci présente 3 parties (ce découpage est artificiel, aucune partie ne pouvant être littéralement séparée):

  • une structure active, qui assure le pouvoir pesticide.
  • des fonctions chimiques assurant la plus ou moins grande solubilité dans l'eau.
  • une partie support pour les deux autres conditionnant la solubilité dans l'huile.

Cette notion de solubilité est importante car c'est l'affinité d'un pesticide pour l'eau ou les corps gras qui va conditionner sa pénétration dans l'organisme cible.

Quantités

Après avoir atteint 120 000 t puis 100 000 t, la France consommerait aujourd'hui environ 76 000 tonnes de produits phytosanitaires, ce qui la place au troisième rang des utilisateurs mondiaux derrière les États-Unis en quantité absolue. Une fois ramené à l'hectare cultivé (5kg/ha/an) hors surface en herbe, la France serait au quatrième rang européen (selon le rapport INRA Pesticides, agriculture et environnement, lui même basé sur les chiffres donnés par les fabricants, qui ne tiennent pas compte de l'utilisation de stocks éventuels des années précédentes).

Toxicité des produits phytosanitaires

Il existe différents types de produits phytosanitaires, certains des produits chimiques de synthèse, d'autres sont naturels (microorganismes, macroorganismes, phéromones, substances naturelles). Les premiers sont généralement spécifiquement conçus pour tuer des organismes entrant en compétition avec les plantes cultivées ou nuisant à leur croissance ou à leur reproduction (mousses, champignons, bactéries, végétaux concurrents, insectes, rongeurs, acariens, mollusques, vers, nématodes, virus, etc.). Les seconds agissent généralement de manière différente: par compétition, par prédation, par mimétisme, par stimulation des défenses naturelles, ...

Les premiers sont généralement toxiques pour tout ou partie de l'environnement, avec un impact plus ou moins étendu et rémanent selon les cas. Les seconds sont généralement non dangereux pour l'environnement.

Les produits jugés les plus dangereux sont étiquetés comme tels.

Précautions d'emploi

Le transport, la préparation et l'application des produits phytosanitaires présentent souvent des risques pour l'utilisateur s'il ne respecte pas certaines règles et précautions. Il faut :

  • prendre connaissance des risques toxicologiques et des conseils de prudence mentionnés sur l'étiquette,
  • se protéger les mains, le visage, porter un masque à cartouche et non en papier et une combinaison, si recommandé et/ou si l'environnement ou une sensibilité allergique personnelle le justifie, toujours se laver les mains et le visage après utilisation,
  • éviter de boire, manger ou fumer et rester calme pendant l'application (risque d'ingestion, d'inflammation, ou d'inhalation accrue),
  • respecter les dosages, et l'usage pour lequel le produit est homologué,
  • éviter de mélanger des produits,
  • éviter de changer les produits d'emballage,
  • utiliser un pulvérisateur adéquat et bien réglé,
  • respecter les conditions et les restrictions d'emploi mentionnés sur l'étiquette (ex : ne pas pulvériser quand il y a du vent ou quand l'air est trop sec),
  • stopper l'activité, s'éloigner du produit et prendre les conseils d'un médecin en cas de manifestations allergiques, particulièrement respiratoires.

Les produits phytosanitaires peuvent avoir des conséquences dommageables sur le manipulateur et l'Environnement. Une façon de limiter les risques est :

  • de supprimer tout traitement inutile (les traitements de précaution favorisant l'apparition de résistance au produit),
  • de raisonner les traitements en fonction des cycles de développement et des niveaux d'infestation des parasites (respect des insectes utiles). Pour cela, on peut bénéficier, quand ils existent des avertissements agricoles,
  • de prendre en compte les conditions climatiques (perte par dérive en cas de vent ou par diffusion quand l'air est trop sec, perte par lessivage en cas de pluie...)
  • de respecter les conseils d'application (période d'application, doses, délai avant récolte...)
  • d'éviter de traiter les abords des points d'eau, fossés et zones humides pour éviter la pollution des nappes
  • de ne pas traiter durant la floraison (protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs, voir Gaucho)
  • d'enterrer les semences pré-enrobées ou traitées (limitation des risques d'empoisonnement des oiseaux et animaux sauvages)
  • d'apporter les emballages perdus et les fonds de produits vers un site agréé en veillant à une élimination limitant les risques pour l'environnement (en général il s'agit de l'incinération dans des unités spéciales) pour limiter les décharges sauvages ou une contamination du personnel ou de l'environnement lors du tri des déchets)
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