Le projet du PMSI est de mettre en place début 2009 non plus un envoi mensuel des données de l'activité des établissements, mais un envoi "au fil de l'eau" , où la facture partirait immédiatement, et non plus un mois après. Les médecins ayant participé à l'élaboration du PMSI avec l'idée que ce projet permettrait de construire un outil d'épidémiologie, de santé publique et de recherche, constatent aujourd'hui que l'utilisation médico-économique du PMSI lui a fait perdre beaucoup de données documentaires pures, ou les codes non valorisés (diagnostics de la classification CIM-10 commençant par V, W, X et Y).
La montée en charge des autres champs que le MCO va amener naturellement une amélioration globale de la quantité d’informations disponibles. En 2008, la T2A étant à 100%, la plupart des établissements ont un taux d'exhaustivité tendant vers les 100%.
La mise en place de la T2A va s’accompagner de contrôles avec des sanctions prévues en cas d’erreur. Il est possible d’espérer que cela suffise à augmenter la qualité des données. Toutefois ces données sont à présent des outils de facturation et non plus des données médicales. Car les codes diagnostics envoyés à l'ARH et à la sécurité sociale ne participent pas au dossier médical partagé qui n'existe pas encore.
Ce sont de simples codes qui permettent d'être rémunérés pour un travail : un code J181 en CIM10 permet d'être "payé" pour avoir soigné un patient souffrant d'une pneumopathie lobaire. Ce code ne constitue pas le dossier avec les observations médicales, les résultats d'examens, etc... le PMSI se différenciant du DMP.
Par ailleurs, l’évolution vers une médecine plus en « réseau » oblige à un partage accru des connaissances. (Mais cela est le Dossier Médical Partagé, DMP) Ceci est facilité par une standardisation de format des données.
La notion de qualité de codage est variable selon les acteurs de la T2A.
Si l'on considère que c'est un outil de facturation : l'établissement de santé pourra retenir des diagnostics ayant "pesé" sur le coût global du séjour (temps de soignants, de matériel,...). Par souci d'économie l'assurance maladie pourra contester certains diagnostics dont les définitions restent floues (la médecine n'étant pas une science pure). Ainsi, la définition d'une septicémie ou de soins palliatifs a des définitions variables.
Exemple 1: Un patient souffrant d'infection avec une fièvre à 40°C peut avoir des prélèvements sanguins donnant lieu à des hémocultures négatives, bien qu'il soit évident qu'il a une septicémie. Pour l'assurance maladie, si les prélèvements sont négatifs, ce diagnostic et son paiement seront remis en cause.
Exemple 2: Un patient en fin de vie, avec un cancer métastasé, décédant à l'hôpital : à partir de quand est-il en soins palliatifs ? Et s'il décède 3 jours après son admission ? Ou une semaine ? Faut-il 2, 3 ou 4 heures de présence quotidienne d'infirmière pour estimer la lourdeur particulière d'un soin ?
On voit ici que la question de la qualité dépend de qui paie et qui soigne. Mais le coût en est si lourd que l'assurance maladie peut être amenée à contester un diagnostic constaté par le médecin.
La mise en place en 2003 de la nouvelle version du chaînage va permettre d’établir une « trajectoire de soins » lors de la prise en charge d’un patient lors des différentes hospitalisations que ce soit dans le public ou dans le privé. L’amélioration des données citées auparavant influe aussi sur cet item. Le principe est qu'un patient, unique, puisse être identifié de façon anonyme, et suivi dans l'ensemble des séjours qu'il effectue, dans un service de MCO, ou de SSR, ou de psychiatrie. Le but étant de pouvoir analyser la raison de réhospitalisations rapprochées, les taux de retour, les durées de séjours, etc.
La qualité des données va permettre un lien avec des fichiers externes comme celui des ALD, le cepi-DC ou les Registres. Avec la montée en charge d’un chaînage de qualité va s’ouvrir la possibilité d’une mise en regard facilitée avec d’autres sources de données qui utiliseraient le même identifiant (DCC, DMP ?).
Dans cet esprit, il pourrait être intéressant de suivre avec attention le projet « Base de données Multi-Sources » de l’InVS.