Principe du PMSI SSR (Soins de Suite et Réadaptation)
Il est différent de celui du MCO, en s'attachant en priorité à la prise en charge, et secondairement seulement aux pathologies. Il fait référence au degré de dépendance. Par ailleurs il ne s'établit pas sur la base du séjour mais d'une semaine de présence du patient dans l'établissement.
Le modèle décrit ci dessous est en cours de refonte durant cette année 2007, et un nouveau modèle plus fiable sera présenté au cours du mois de juin 2008.
Le recueil RHS
L'unité de soins fournit chaque semaine un RHS, résumé hebdomadaire de séjour.
Ce rythme est basé sur la semaine calendaire, c’est-à-dire du lundi 0 heure au dimanche 24h. Par exemple, si le patient entre un vendredi dans un établissement et en ressort le mardi suivant, l'unité doit produire deux RHS : un du vendredi au dimanche soir, un autre du lundi matin au mardi.
Cependant, les séjours en soins de suite et réadaptation étant souvent prolongés, le nombre de RHS fournis correspond la plupart du temps au nombre de semaines passées dans l'établissement.
- Données médicales.
- Motif de prise en charge : Par exemple : Rééducation cardiaque ou Soins palliatifs.
- Manifestation morbide principale : Par exemple : Insuffisance cardiaque.
- Affection étiologique : Par exemple : Maladie aortique.
- Diagnostics associés : Sans commentaire.
- Actes : Liste établie d'actes réalisables en SSR : Par exemple : Entretien de site implantable.
Etabli selon la grille des activités de la vie quotidienne (AVQ).
Les différents intervenants notent le temps hebdomadaire qu'ils ont consacré au patient : Kinésithérapeute, orthophoniste, diététicien, psychologue, ergothérapeute, etc. Le personnel infirmier et aide soignant n'est pas concerné. (ce n'est plus le cas depuis le premier janvier 2009, dorénavant, les actes sont codés avec le catalogue CdARR)
La valorisation en CMC & GHJ
À partir de ces RHS et après codage des données médicales, tout est saisi dans un logiciel groupeur.
Ce groupage aboutit au classement de chaque semaine de séjour dans :
- Une Catégorie Majeure Clinique (CMC).
- Un Groupe Homogène de Journées (GHJ)
Dans le cadre de la future valorisation de tarification à l'activité, un tarif est appliqué à chaque GHJ, ce qui correspond à un retour au paiement par "prix de journée" pondéré en fonction du type de prise en charge.
Principes du PMSI MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique)
- Pour chaque séjour d'un patient hospitalisé il est réalisé un RSS (Résumé de Sortie Standardisé). Ce RSS est réalisé le plus tôt possible après la sortie du patient.
- Il contient obligatoirement un Diagnostic Principal, qui doit être le diagnostic (ou à défaut le symptôme ou le motif du séjour) qui a fait l'objet de la plus importante consommation de ressources.
- Le RSS peut aussi contenir un Diagnostic Relié (au motif du séjour), et des Diagnostics Associés ("Significatifs" s'ils ont consommé des ressources, "Documentaires" dans le cas contraire).
Le diagnostic relié ne peut exister que si le diagnostic principal est un diagnostic du chapitre 21 de la CIM (codes en Z qui regroupent les motifs de prise en charge du type "séance de chimiothérapie") et s'il s'agit d'une maladie chronique ou de longue durée. Son rôle est d'améliorer la précision documentaire du codage en indiquant la pathologie à l'origine du motif de prise en charge que représente le code "Z".
- Les Diagnostics sont codés d'après la CIM-10 (Classification internationale des maladies et recours aux services de santé N° 10) édité par l'OMS et faisant l'objet d'extensions régulières par le ministère de la santé français.
- Il peut aussi contenir des Actes techniques codés d'après la CCAM (Classification commune des actes médicaux).
- Si le séjour dans l'établissement a fait l'objet de mutations dans plusieurs unités de soins (différentes spécialités, unité de soins intensifs, etc.) chaque unité fournit à la sortie du patient un RUM (Résumé d'Unité Médicale) construit selon la même méthode. La synthèse des RUM successifs permettra de faire le RSS (Résumé Standardisé de Sortie).
- Les RSS sont anonymisés et deviennent alors des RSA (Résumés de Sortie Anonymes) pour transmission à l'Agence Régionale de l'Hospitalisation.
L'anonymisation s'effectue par un algorithme de hachage, qui a été validé par la CNIL : il s'agit de transformer les chiffres permettant l'identification du patient en une chaîne de caractères, chiffres et lettres, par une fonction de calcul complexe et irréversible. Pour citer l'expertise de la CNIL, cette fonction rend quasiment impossible un calcul inverse, c'est-à-dire retrouver les données identifiantes du patient. Cette fonction de hachage a pour intérêt à la fois d'assurer l'anonymat du patient, mais également d'effectuer un réel suivi épidémiologique.
Le groupage GHM
- Toutes ces données codées sont saisies dans un logiciel puis exportées vers un logiciel adéquat appelé groupeur. Il permet notamment de fabriquer le RSS à partir des RUM d'après un algorithme complexe. Les versions de groupage évoluent régulièrement. En mars 2008, la fonction groupage est la V10, et la V11 est en cours et même en fin d'élaboration.
- Le groupeur classe chaque séjour d'après les différentes données administratives et médicales codées dans un GHM (Groupe Homogène de Malades) unique.
- La classification GHM, régulièrement actualisée, est une classification médico-économique, c'est-à-dire qu'elle tient compte de données économiques pour l'homogénéité des groupes, en plus des données médicales.
- Certains GHM sont très homogènes et ont un écart type de coût très faible (par exemple "Infarctus du myocarde non compliqué, moins de 70 ans"). D'autres à l'inverse sont plutôt "fourre tout" (Par exemple "Signes et symptômes du système nerveux").
- Selon l'âge ou d'autres critères de cet algorithme, un patient sera classé dans un GHM différent s'il est âgé ou pas de plus de 70 ans, et entrer dans une catégorie plus valorisée, selon qu'il est codé avec des diagnostics qui sont des CMA (Comorbidité associée) ou des CMAS (Comorbidité associée sévère).
- Le nombre des GHM est variable au fil de l'évolution de la classification, mais tourne autour des 900.
- À chaque GHM correspond un ou plusieurs GHS (Groupe Homogène de Séjour), classification un peu différente. À chaque GHS sont attribués deux tarifs, un pour les établissements "publics", l'autre pour les établissements "privés". Le tarif privé est en général plus bas, ne serait-ce que parce que les honoraires des médecins sont facturés à part.
- Il existe ainsi un paiement au forfait pour chaque GHS. Chaque GHS a une valorisation forfaitaire qui est le prix réglé à l'établissement pour ce séjour.
Un GHS a également une borne basse : nombre de jours minimum où le patient doit rester hospitalisé s'il appartient à ce GHS : s'il reste moins, le forfait payé à l'hôpital est divisé par 2. Le GHS a également une borne haute : c'est la date maximale que reste en général ce type de patient. Si le séjour se prolonge, il existe ensuite une valorisation par jour supplémentaire (qui diminue la "rentabilité" de ce lit). Un établissement a donc davantage intérêt à diminuer la longueur des séjours, car il est rémunéré de la même manière selon que le patient reste 10 ou 30j pour la plupart des GHS. On surveille ainsi la DMS : la durée moyenne de séjour, qui est un indicateur de la perte potentielle financière si des séjours se prolongent de façon notable.
- La base des GHM est transmise régulièrement aux services déconcentrés de l'état (ARH). Elle est d'abord anonymisée sous la responsabilité du médecin responsable de l'information médicale (DIM). Le principe de cette anonymisation des données agrégées s'applique à toutes les variantes du PMSI.