Régions pétrolières en Amérique du Nord - Définition

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Canada

La production de pétrole au Canada est presque aussi ancienne qu'aux États-Unis. Si les ressources conventionnelles sont globalement en déclin, les sables bitumineux de l'Alberta sont de plus en plus exploités. Grâce à eux, la production « totale liquides » (brut, syncrude et liquides de gaz naturel) du Canada devrait passer de 2,6 à 3,9 Mbep/j.

Exceptionnellement stable du point de vue politique et doté de réserves de bitume capables de durer des décennies, le Canada peut être considéré comme l'un des derniers fournisseurs fiables de pétrole.

  • Le bassin sédimentaire de l'Ouest canadien

L'industrie pétrolière canadienne se concentre historiquement sur le Western Canada Sedimentary Basin (WCSB) situé dans trois provinces : Alberta principalement, Saskatchewan et Colombie-Britannique. Cette vaste région produit quelques 80 % du pétrole et du gaz canadiens, néanmoins la plupart des gisements de brut conventionnel comme de gaz sont en voie d'épuisement, avec comme résultat logique un déclin, certes modéré, de la production ces dernières années.

Par contre, la région possède trois énormes gisements de sables bitumineux : du sable contenant quelques 10 % de bitumes, si visqueux qu'on ne peut l'extraire par pompage, ce qui rend nécessaire l'emploi de techniques d'extractions spécifiques : là où le gisement est très proche de la surface, on extrait le sable avec des engins de carrière et on en sépare le bitume en usine. Ailleurs, on le sépare in situ par injection de vapeur.

Dans les deux cas, ces procédés consomment beaucoup d'énergie et sont beaucoup plus polluants que l'industrie pétrolière conventionnelle. Le bitume peut soit être mélangé à un diluant (naptha, pentane plus, brut léger) et vendu à une raffinerie, soit être transformé chimiquement en syncrude par ajout d'hydrogène et/ou extraction de carbone. Les sables de l'Alberta produisent 1 200 kbbls/j, dont 700 transformés en syncrude. Il faut abattre les chiffre de 25 à 30 % si on veut rendre compte de la production nette, pénalisée de l'énergie consommée pour extraire et transformer le bitume.

Malgré les réserves énormes, la production ne se développe qu'assez lentement, bridée par nombre de facteurs : importances des investissements, émissions de CO et autres pollutions, consommation d'eau, manque de main-d'œuvre, et prix du gaz naturel actuellement indispensable pour l'extraction in situ et la production d'hydrogène (l'industrie cherche des alternatives, la plus simple étant la gazéification d'une fraction des bitumes produits). Aussi, les projets se situent toujours dans les zones les plus « faciles » des gisements, et qu'augmenter la production est donc de plus en plus difficile.

Depuis une dizaine d'années, le Canada a développé des ressources offshore dans l'Atlantique : le « bassin Jeanne d'Arc » au large de Terre-Neuve fournit 450 kbbls/j de brut, tandis que le « Scotian bassin » devant Halifax produit du gaz naturel. Plus au nord, le bassin deepwater dit « Orphan Basin » est activement exploré. De l'autre côté du pays, il existe peut-être un certain potentiel au large de la Colombie-Britannique (notamment dans le bassin dit de la Reine Charlotte), mais l'exploration n'y est pas autorisée actuellement.

Autre région assez prometteuse, le delta du Mackenzie sur la côte arctique contient des réserves de gaz de l'ordre de 1,5 Gbep, qui pourront être commercialisées une fois reliées au sud par un pipeline (probablement le même qui transportera la gaz d'Alaska). Dans l'océan arctique, le bassin de Sverdrup offre des réserves significatives de gaz naturel (au moins 3Gbep) et de moindres quantités de pétrole. Bien que connues depuis les années 1970, ces ressources n'ont jamais été mises en production, en raison du coût de la mise en exploitation de gisements sous cette latitude (77° nord) et surtout du transport.

Malgré ces nouvelles opportunités, le Canada dans son ensemble est en déclin très probablement irréversible depuis 1973 pour le pétrole conventionnel (hors bitumes), et probablement en déclin depuis peu de temps pour le gaz naturel.

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