Santé en Côte d'Ivoire - Définition

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Perspectives

Les grandes endémies

L'intégration des médecines modernes et traditionnelles

En 1976, l'Organisation mondiale de la santé reconnaît que la médecine traditionnelle et ses praticiens constituent un potentiel de ressources pour les services de santé (résolution WHA29.72). Elle lance l'année suivante un programme d'utilisation officielle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé des pays en développement (résolution WHA30.49) puis aborde la question des plantes médicinales dans une optique plus globale (résolution WHA31.33). Mais, hormis la valorisation de la pharmacopée locale, les résolutions de l'Assemblée mondiale de la santé ne sont suivies en Côte d'Ivoire d'aucune politique de mise en œuvre. Lorsque, durant les années 1985-1995, les structures de santé s'effondrent sous le poids des programmes d'ajustement structurel et que le Sida apparaît et se développe, le recours des populations à la médecine traditionnelle africaine connaît une exceptionnelle amplification. Elle met, à l'occasion, plus fortement en évidence la problématique d'une médecine nationale intégrant médecine moderne et médecine traditionnelle.

Ainsi, en 1996, une démarche visant une sorte de « modernisation par le haut », se traduit par la mise en place progressive d'un cadre institutionnel de coopération entre médecine moderne et médecine traditionnelle africaine. Il est créé, par décret, au sein du ministère de la santé publique, une sous-direction de la médecine traditionnelle et la réglementation. Il est également précisé par la réglementation les conditions d'autorisation, d'immatriculation et d'installation dans le secteur privé des professions de santé dont les praticiens de la médecine traditionnelle africaine. Le plan national de développement sanitaire (PNDS) prévoit enfin, un financement de la collaboration entre médecine moderne et traditionnelle.

Au plan théorique, ce nouveau cadre institutionnel repose sur plusieurs bases. D'abord, la nécessité d'une bonne organisation par l'identification des praticiens ainsi que celle de leurs compétences à recenser puis à classer les plantes utiles. Ils doivent dans ce cadre, être en mesure de définir des normes d'hygiène dans leurs établissements d'exercice, mais aussi être capables de se regrouper dans des associations ou en une corporation autonome à même de prendre en charge leurs intérêts et à instaurer une discipline interne. Ensuite, l'exigence d'une collaboration entre les deux types de médecines en favorisant l'échange de ressources de santé en l'occurrence les médicaments, les soins, la formation et l'expérience. Enfin, le besoin d'une intégration impliquant la participation de chaque type à l'amélioration globale du système national de santé.

En pratique, une démarche de « modernisation par le bas » laisse apparaître des contradictions et des luttes opposant les médecines modernes et traditionnelles. Hormis l'opposition de type métaphysique et religieux affichée par certaines sectes contre toute médecine (cas de l'Église de Christianisme céleste qui soignerait toutes les maladies), les deux médecines sont parfois divisées par une opposition de type culturel fondée sur la croyance en la toute puissance de la tradition. C'est le cas des Lobi qui ne fréquentent presque jamais un hôpital préférant toujours s'adresser au tildare, le devin guérisseur du lignage. Toutefois et de manière plus générale, leur opposition se situe plus fréquemment dans l'hétérogénéité de leurs méthodes et de leurs techniques.

Des initiatives de coopération existent cependant entre les personnels de santé modernes et les personnels de santé traditionnels.

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