L’évolution du système sanitaire ivoirien n'a pu, au plan épidémiologique, réduire la large domination des maladies infectieuses et parasitaire conduisant à un état de santé des populations assez préoccupant. Il est même noté une dégradation générale des indicateurs entre 1988 et 1998. Par exemple, le taux brut de mortalité de 12, 3% en 1988 passe à 13,9% en 1998. Le Taux de mortalité infantile qui en 1988 est déjà de 97 pour mille monte à 104 pour mille en 1998. L’espérance de vie à la naissance qui était de 55,7 en 1988 est descendu à 50,9 ans en 1998.
Indicateurs de santé | |
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Mortalité spécifique (2004) | |
Mortalité infantile | 117 p. 1000 |
Mortalité infanto juvénile | 194 p. 1000 |
Mortalité maternelle | 690 p. 1000 naissances vivantes |
Ratio personnel de santé/population (2004) | |
Médecin | 1/8 333 |
Sage femme | 1/2 080 femmes (15-49 ans) |
Infirmier | 1/1 667 habitants |
Soins de santé primaire (2000 - 20002) | |
Taux de fréquentation | 21 % (2000) |
Accès à l'eau potable | 84 % (2002) |
Couverture santé de la reproduction (2004) | |
Couverture prénatale | 88 % |
Accouchement assisté | 68 % |
Utilisation contraception | 15 % |
Séroprévalence VIH (2005) | |
VIH population générale | 4,7 % |
VIH population femme | 6,4 % |
Malnutrition | |
Hypotropie néonatale | 17 % (2004) |
Anémie infanto juvénile | 2,8 % |
La situation épidémiologique reste assez alarmante. Elle est caractérisée par une prépondérance des maladies infectieuses, à l’origine d’un taux de morbidité de plus de 50 % à 60 % et d’un taux élevé de mortalité estimé à 14,2 pour 1000. La frange de la population la plus touchée est féminine. Il a été observé que 7 % de la population ivoirienne était infectée en 2003, soit 570 000 personnes vivant avec le VIH, pour 47 000 décès par an. Ces chiffres sont en hausse et demeurent une préoccupation pour le Ministère de la lutte contre le SIDA, spécialement créé pour faire face au fléau. Outre l’infection à VIH/SIDA, l'on note également la tuberculose et le paludisme. La première cause de consultation chez les adultes et de décès chez les enfants de moins de cinq ans demeure le paludisme.
La situation épidémiologique de la Côte d’Ivoire est dominée par les maladies infectieuses dont les principales sont l’infection à VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Le Sida en Côte d'Ivoire
En Côte d’Ivoire, depuis la découverte en 1985 des premiers cas de Syndrome d'immunodéficience acquise (Sida), le nombre de malades est en constante croissance, faisant de ce pays l'un des plus touchés au sein du bloc épidémiologique de l’Afrique de l'Ouest avec une séroprévalence moyenne estimée à 4,7 %. Devenu depuis 1998, la première cause de décès chez les adultes de sexe masculin et la deuxième cause de décès chez les femmes, le Sida constitue un véritable problème de développement en Côte d'Ivoire. Les populations les plus vulnérables à l'infection sont les femmes, les prostituées, les jeunes et les migrants. Diverses études socio anthropologiques ont montré que l'infection par le VIH/Sida, ses modes de transmission et les moyens de s'en protéger étaient assez bien connus par une majeure partie des populations bien que des idées erronées sur la maladie soient encore largement partagées au sein des populations. Les comportements à risques sont encore nombreux au niveau général de la population avec une fréquence plus élevée en milieu urbain où la fréquence des rapports sexuels à risques est de 41 % contre 27 % en milieu rural.
En réponse à ce fléau, le pays s’est doté au plan institutionnel, d'une structure gouvernementale spécifique devenue depuis le 24 janvier 2001, le Ministère de la lutte contre le Sida. Celui-ci planifie, oriente, coordonne, suit et évalue les programmes de lutte contre le Sida. Ce ministère assure également la mobilisation des fonds et des expertises en faveur des différents acteurs de la lutte contre la pandémie.
La tuberculose en Côte d'Ivoire
Première infection opportuniste et principale cause de morbidité et de mortalité chez les personnes infectées par le VIH en Afrique subsaharienne, la tuberculose touche en Côte d'Ivoire 24 047 dont 15 292 (63 %) développent des formes contagieuses. Durant l'année 2008, 107 structures sanitaires ont été impliquées dans le dépistage et le traitement de la maladie.
Selon l'OMS, la Côte d'Ivoire présente, par rapport au reste de l'Afrique, des cas de tuberculose multirésistante « anormalement élevés ». L'hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer une telle situation dans ce pays serait la mauvaise prise en charge de la maladie pendant une période relativement longue.
Le paludisme en Côte d'Ivoire
Plus de 90 % de la population est exposée au risque du paludisme en Côte d’Ivoire. Cette maladie reste la première cause de consultation dans les formations sanitaires de base et, dans les services de pédiatrie, demeure la première cause de mortalité chez les enfants âgés de moins de 5 ans. En moyenne, chaque heure, huit enfants meurent en Côte d'Ivoire de paludisme soit 173 enfants par jour. La maladie occasionne également 42 % d'absentéisme professionnel et scolaire, et induit la perte de 52 % de la production agricole.
En l'absence du vaccin contre le paludisme, la moustiquaire imprégnée reste la méthode de prévention par excellence. Cette méthode a prouvé son efficacité en permettant la réduction de 50 % de la morbidité palustre et d'environ 50 % à 78 % de la mortalité infanto-juvénile.