L'implantation de la signalisation bilingue (ou multilingue) sur un territoire requiert donc un important effort d'organisation et de coordination de la part des autorités locales et présente autant d'avantages que d'inconvénients. Parmi les avantages habituellement notés, on retrouve :
Parmi les inconvénients de la signalisation bilingue, on retrouve :
Une étude a été réalisée en 2000 par l’institut de recherches en transport, de l’Université de Leeds, à la demande de l'Assemblée de Galles, afin de déterminer si la signalisation bilingue pouvait créer des problèmes de sécurité routière pour les conducteurs (étant donnée l'augmentation de la quantité de texte). La conclusion démontre qu'en présence d'un affichage conçu correctement, il n'existe pas de différence dans les temps de réponses des conducteurs pour saisir l'information présentée sur un panneau bilingue [4].
Dans les principales zones urbaines de l'Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis, le réseau routier présente une signalisation moderne de type occidental/européen, suivant le standard britannique. La langue officielle est l'arabe mais les indications sont également affichées avec la transcription en anglais, utilisant l'alphabet latin. L'ordre d'affichage vertical présente le texte arabe en haut, et la transcription anglaise directement en dessous. Dans le cas de l'affichage horizontal, on remarquera que l'ordre utilisé est anglais/arabe (car l'arabe se lit de droite à gauche). Les deux versions se distinguent bien l'une de l'autre grâce aux alphabets clairement différents.
Un très grand nombre de langues régionales sont parlées en Chine, mais l'utilisation d'une écriture par sinogrammes, non basée sur la prononciation mais plutôt sur la signification, permet aux mêmes textes d'être lisibles dans des contextes linguistiquement différents, ce qui élimine le besoin d'une signalisation bilingue.
Cependant, avec le développement des échanges internationaux et l'augmentation de la motorisation du pays, des panneaux incluant des indications transcrites en alphabet latin sont de plus en plus fréquents sur les itinéraires principaux des grandes métropoles chinoises (Shanghai, Pékin, ...). Le manque de standardisation de cette seconde forme dans la signalisation crée toutefois certaines variations dans les noms de municipalités; le texte est entièrement transcrit en phonétique normalisé (hanyu pinyin); ou bien seuls les noms de lieu sont transcrits, les autres mots étant traduits en anglais; parfois les noms de lieu sont traduits dans la désignation courante en anglais. Cette situation se produit également dans la dénomination des rues d'une grande ville, où l'on peut retrouver successivement plusieurs variations (par exemple : Qiao/Bridge, Jie/Street, Wangfujing Dajie/Wangfujing Avenue, Xizang Zhonglu/Central Xizang Rd., Xinjiekou Waidajie/Xinjiekou Outer St.). Le manque d'aisance dans l'épellation en caractères latins ajoute à la confusion.
Le développement d'une norme officielle pour éliminer ce problème est l'un des objectifs fixés par les autorités, dans le cadre des préparations des Jeux olympiques d'été de 2008, du moins pour les villes de Pékin, Shanghai, Xi'an et Canton.
La signalisation bilingue anglais/chinois est largement répandue à Hong Kong (une ancienne colonie britannique) où s'est établi un grand nombre d'étrangers. La signalisation utilise encore les standards britanniques et l'anglais précède le chinois dans les indications. La transcription phonétique n'est pas normalisée, et le pinyin qui transcrit le chinois de Pékin ne conviendrait pas aux locuteurs du cantonais.
À Taïwan, la signalisation sur les routes principales est habituellement transcrite en anglais, alors que les textes complémentaires ne sont écrits qu'en chinois. Les panneaux STOP n'affichent que le texte chinois (avec, à l'occasion, une transcription sur un sous-panneau).
Aux États-Unis, l'anglais est la seule langue des administrations publiques. Dans quelques états (Floride, Californie et Nouveau-Mexique), la présence d'une large communauté hispanophone bien établie impose un bilinguisme anglais/espagnol de fait. Les panneaux de sécurité incluent parfois une version en espagnol, même dans les zones où la présence de cette communauté est moindre (comme à New York ou Chicago). La signalisation routière, cependant, n'est normalement jamais bilingue, mais toujours affichée exclusivement en anglais (seuls les toponymes de certaines régions apparaissent en espagnol). L'utilisation de pictogrammes dans les textes complémentaires est très rare, la préférence allant plutôt aux textes écrits (effet de la grande diffusion internationale de l'anglais). Une exception à ces politiques est visible à la frontière du Mexique, où apparaît une signalisation bilingue incluant des panneaux STOP en double forme (STOP/ALTO), tel que requis par l'Accord de libre-échange nord-américain.
Dans les régions originellement francophones (la Louisiane) ou avec une forte présence germanique (la Pennsylvanie), les indications bilingues se limitent aux plaques de dénomination des rues dans les quartiers historiques de quelques villes et ne constituent qu'une initiative à caractère touristique, sans lien avec les politiques officielles de signalisation routière. Les autoroutes américaines comportent cependant de nombreuses instructions en français entre les villes de Plattsburg et de Burlington et la frontière entre les États-Unis et le Québec, conséquence des nombreux déplacements entre le sud du Québec et ces deux villes de l'État de New York et du Vermont.
En Inde, où 23 langues officielles sont reconnues, la langue administrative est l'anglais, et les panneaux sont bien souvent bilingues, alliant la langue régionale et l'anglais.
À Pondichéry, Le français vient se superposer à la signalisation bilingue tamoul/anglais. Certains panneaux de rues ont conservé le nom français, datant de l'époque du comptoir de la Compagnie française des Indes orientales.
L'Indonésie est un pays multilingue, la diglossie étant une situation générale. Des plaques de noms de rue à la fois bilingues et en deux systèmes d'écriture (latine et locale) sont apparues dans les régions possédant une tradition d'écriture propre : Bali (alphabet balinais), Java central (alphabet javanais), sud de Célèbes (alphabet lontara). Ce mouvement s'est accéléré dans le nouveau contexte d'autonomie régionale en Indonésie.
En Israël, la signalisation affiche habituellement les indications en hébreu et en arabe et ensuite en anglais.
Le Japon n'a que très peu de régions bilingues : la base militaire américaine d'Okinawa et les zones de langue Aïnou. Cependant, puisque le Japon utilise une écriture qui lui est unique, les indications sont généralement transcrites en alphabet latin (ou en anglais lorsqu'il s'agit de textes plutôt que de toponymes).
En Nouvelle-Zélande, les langues officielles sont l'anglais et le māori (parlé par 4 % de la population). Les divers paliers de gouvernements, ainsi que les services publics, sont en train de se doter d'une signalisation et de dénominations bilingues. Cependant, du côté du réseau routier, on tente au contraire de limiter l'utilisation du bilinguisme, sous prétexte de garantir une meilleure lisibilité des panneaux routiers. La signalisation demeure donc monolingue anglaise dans la plupart des cas. Elle n'est bilingue qu'aux environs des points d'intérêt culturel majeurs.
En Russie, comme dans plusieurs autres pays qui n'utilisent pas l'alphabet latin, la signalisation des indications sur les itinéraires principaux et dans les régions touristiques est habituellement affichée dans la double version en alphabet cyrillique avec transcription en caractères latins.