Singularité technologique - Définition

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Structure d'étude

À l'image du Santa Fe Institute créé pour regrouper les recherches sur le sujet de la complexité, mais sur une base d'activité saisonnière, une « université d'été de la Singularité » (Singularity University) a été créée en 2009 avec le concours de Google et de la NASA et offrira chaque été neuf semaines de cours sur le sujet à 120 étudiants pour la somme de 25 000 dollars.

Critique des singularistes

Critique du modèle scientifique

Des auteurs, sans critiquer directement la notion de Singularité, remettent en question l'idée d'accélération technologique.

Le concept de singularité ne tient pas compte des besoins et des ressources disponibles en énergie. Il postule soit des ressources infinies, soit estime sans le démontrer que les besoins ne changeront que peu. Accessoirement, il ne tient pas compte de la limite quantique à laquelle la miniaturisation des composants électroniques se heurtera nécessairement un jour, ni de perturbations négligeables aux échelles actuelles et qui ne le resteront pas forcément à d'autres échelles (particules alpha, etc.).

Les hypothèses relatives à la Singularité sont régulièrement critiquées pour leur manque de solidité scientifique. Theodore Modis rappelle par exemple qu'une courbe exponentielle ne débouche sur aucune singularité, mais continue à croître à l'infini. Douglas Hofstadter se montre lui aussi très critique, craignant que cette idée n'exprime en fait qu'un vœu pieux.

Jonathan Huebner écrit en conclusion de son article que «  la preuve avancée indique que le rythme de l'innovation a atteint un pic il y a environ un siècle et est maintenant en déclin. Ce déclin est le plus probablement dû à une limite économique de la technologie ou à une limite du cerveau humain que nous approchons. Nous avons déjà parcouru 85% du chemin qui nous sépare de cette limite, et le rythme du développement technologique diminuera à chaque année écoulée. ». De telles analyses se retrouvent également chez Bob Seidensticker ou chez David Bodanis.

Il existe bien des limites politiques, économiques, militaires (et stratégiques), des limites en ressources, et surtout la connaissance et les découvertes technologiques ont également leurs limites. Comme le conçoit également Kurzweil.

Critique humaine

La connaissance, et le développement technologique ayant leurs limites : doit on remettre volontairement ou non notre pouvoir de décision en tant que race humaine à une intelligence artificielle : Intelligence qui par définition ne pourra être contrôlée de manière fiable.

C'est une question de choix politique à la fois à la grandeur d'un état et à la fois individuel : il n'y a pas une singularité, mais des singularités.

Cette réflexion mérite d'être commencée dès aujourd'hui dans toutes les sphères :

  • Peut-on accepter toute évolution technologique, ayant un impact sur la définition de ce qu'est l'humanité ?
  • Peut-on accepter une évolution technologique, ayant un trop grand risque de perte de contrôle de la société humaine ?

La connaissance, et le développement technologique ayant leurs limites, il est tout à fait possible de se passer d'une intelligence artificielle pour faire des découvertes afin d'atteindre ses limites, peut-être moins rapidement, ce n'est pas le temps qui manque à l'humanité. Et cela doit être un choix (politique) et un choix individuel, et non un choix économique.

Critique dialectique

Plusieurs auteurs sont très critiques à l'endroit de la notion de singularité, notamment telle que développée par Ray Kurzweil. Theodore Modis écrit ainsi : « Ce que je veux dire est que Kurzweil et les singularistes sont impliqués dans une sorte de para-science, qui diffère des vraies sciences en termes de méthodologie et de rigueur. Ils ont tendance à négliger les pratiques scientifiques rigoureuses telles que se concentrer sur les lois naturelles, donner des définitions précises, vérifier les données méticuleusement, et estimer les incertitudes. [...] Kurzweil et les singularistes sont plus des croyants que des scientifiques. »). De son côté, Ted Gordon met également en doute les thèses de Kurzweil : « Kurzweil avance un argument frappant au sujet de l'accélération du changement. Il utilise de nombreuses courbes de croissance exponentielles, principalement concernant l'électronique, les nano-technologies et les ordinateurs, mais en incluant Internet et la biologie. Il montre une croissance similaire avec le PIB américain et le PIB par habitant. Il utilise également comme source majeure le travail de Modis sur le raccourcissement du temps entre les changements de paradigme. Il argumente en faveur de l'accélération du taux passé d'accélération et par conséquent de l'inévitabilité de la continuation de cet élan. Cependant, l'extrapolation sous toutes ses formes est dangereuse et condamnée en fin de compte à être fausse. ».

Drew McDermott, sans être aussi sévère, s'inquiète des conséquences de ce genre de littérature pour les recherches en Intelligence Articielle : « Bien que je ne pense pas que Kurzweil ait prouvé son affirmation à propos de l'IA (et je n'ai rien à dire à propos de ses arguments concernant la génétique, les nano-technologies, la politique ou l'écologie), il pourrait voir juste. Mais juste ou faux, j'aimerais qu'il arrête d'écrire de tels livres ! Le domaine de l'IA est régulièrement empesté de lubies qui semblent surgir à la moindre perturbation ».


Plus simplement, on peut se rappeler que les singularités prévues en histoire de la physique (effondrement de l'atome de Bohr, catastrophe de l'ultraviolet...) n'ont jamais été observées, mais ont conduit plus simplement à un changement de modèle à leur voisinage.

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