Douglas Richard Hofstadter (15 février 1945) est un universitaire américain. Au XXIe siècle, il est surtout connu pour son ouvrage Gödel, Escher, Bach: les brins d'une guirlande éternelle (1979) qui obtint le prix Pulitzer en 1980. Ce livre a incité nombre d'étudiants à se lancer dans une carrière dans les domaines de l'informatique et de l'intelligence artificielle.
Fils du lauréat du prix Nobel de physique Robert Hofstadter, il a obtenu son doctorat en physique de l'université de l'Oregon en 1975. Il est actuellement (2005) professeur de sciences cognitives et d'informatique, professeur adjoint d'histoire et de philosophie des sciences, philosophie, littérature comparée et psychologie à l'université d'Indiana à Bloomington, où il dirige le Centre de Recherche sur les Concepts et la Cognition.
Hofstadter est multilingue, ayant passé une année à Genève dans sa jeunesse. Il a vécu en Suède au milieu des années 1960 et comprend le suédois. Il parle italien, anglais, français, allemand et partiellement russe — il a lui-même traduit certaines parties de GEB en russe. Dans son ouvrage Le Ton beau de Marot (écrit en mémoire de feue sa femme Carol), il se décrit comme étant « pi-lingue » (sachant parler 3,14159 langues) et « oligoglot » (parlant peu de langue).
Ses domaines d'intérêts comprennent les sujets relatifs à l'esprit, la créativité, la conscience, l'auto-référence, la traduction et les jeux mathématiques. À l'université de l'Indiana à Bloomington, il a été co-auteur, avec Melanie Mitchell et d'autres, d'un modèle de « perception cognitive de niveau supérieur », Copycat, ainsi que de plusieurs autres modèles cognitifs et de reconnaissance d'analogies.
Hofstadter semble ne pas publier beaucoup dans des périodiques académiques (à l'exception des publications du début de sa carrière de physicien, voir plus bas) ; il préfère en effet la liberté d'expression offerte par de plus grands ouvrages rassemblant ses idées. En conséquence, son influence sur l'informatique est plus subtile et difficile à retracer — ses travaux ont inspiré plusieurs projets de recherches, mais ne sont pas toujours cités et référencés formellement.
Lorsque Martin Gardner cessa d'écrire sa chronique Jeux Mathématiques (Mathematical Games) dans la revue Scientific American, Hoftstadter prit la relève avec une chronique intitulée Thèmes Métamagiques, dont la version anglaise Metamagical Themas est une anagramme de « Mathematical Games ».
Hofstadter a inventé le concept de Critiques de ce livre (Reviews of This Book), un livre ne contenant que des critiques de l'ouvrage lui-même faisant référence l'une à l'autre. Il présenta son idée dans sa chronique Thèmes Métamagiques :
« [il] ne s'agit que d'une fantaisie personnelle. J'aimerais voir un livre qui consisterait uniquement en une collection de critiques sur [ce livre] ayant paru (après sa publication, bien sûr) dans des journaux et magazines majeurs. Cela semble paradoxal, mais on pourrait l'arranger avec beaucoup de planification et de travail difficile. D'abord, un groupe de journaux majeurs devraient tous s'entendre pour publier des critiques du livre [écrites] par les divers contributeurs à l'ouvrage. Ensuite tous les critiques commenceraient à écrire. Mais ils devraient envoyer leurs divers brouillons à tous les autres critiques très régulièrement, de manière à ce que tous les critiques puissent évoluer ensemble, et ainsi finalement atteindre un état d'un type connu en physique sous le nom de « solution autocohérente de Hartree-Fock ». Le livre pourrait alors être publié, après quoi ses critiques paraîtraient dans leurs journaux respectifs, comme convenu. »
Dans 2010, Odyssée deux, l'aberration de comportement de l'ordinateur HAL 9000 est désignée comme une « boucle de Hofstadter-Möbius ».