En topologie des espaces métriques, le théorème de Bolzano-Weierstrass donne une caractérisation séquentielle des espaces compacts. Il tire son nom des mathématiciens Bernard Bolzano et Karl Weierstrass.
Un espace métrique est compact (au sens de l'axiome de Borel-Lebesgue) si et seulement si toute suite d'éléments de admet une valeur d'adhérence dans ou, de manière équivalente, admet une sous-suite qui converge vers un élément de .
Cet énoncé peut se décomposer en :
De toute suite réelle bornée, on peut extraire une sous-suite convergente.
Pour montrer cette propriété, il suffit de remarquer que les intervalles fermés bornés de sont compacts (théorème de Borel-Lebesgue). La même propriété s'applique aux suites bornées complexes, ou plus généralement aux suites bornées de vecteurs dans un espace vectoriel normé de dimension finie.
Soit une suite à valeurs dans un segment [a,b] de . La démonstration procède en deux temps :
On définit a0 par a0 = a et b0 par b0 = b.
Pour tout entier naturel n, si l'intervalle contient une infinité de termes de la suite , on pose an + 1 = an et .
Sinon, l'intervalle contient une infinité de termes de la suite , on pose alors et bn + 1 = bn.
On vérifie que ces deux suites ainsi construite sont adjacentes et que l'intervalle [a,b] contient une infinité de termes de la suite .
Cela revient à dire que nous cherchons une fonction de dans strictement croissante, telle que la suite soit convergente. Construisons alors la fonction par récurrence.
Posons . Pour tout entier n, prenons pour le plus petit entier m strictement supérieur à tel que (cet entier existe puisque contient une infinité de termes de la suite ). La fonction est donc bien définie par récurrence et par construction cette fonction est strictement croissante et vérifie la propriété:
On suppose que est compact : si toute intersection finie d'une famille de fermés est non vide, alors l'intersection de toute la famille est non vide.
Soit une suite d'éléments de . Montrons que admet une valeur d'adhérence.
Notons (où désigne l'adhérence de A). L'ensemble des valeurs d'adhérence de est par définition l'intersection de la suite de fermés . Il suffit donc de montrer que pour tout ensemble fini (non vide) d'entiers, est non vide. Or la suite des ensembles est décroissante, donc pour . Et ce contient donc est non vide, ce qui conclut.
Dans cette démonstration, on qualifiera de séquentiellement compact un espace métrique dans lequel toute suite admet une sous-suite convergente.
Si est un recouvrement ouvert d'un espace séquentiellement compact X, alors
c'est-à-dire qu'il existe des tels que toute boule ouverte de rayon soit incluse dans au moins l'un des ouverts du recouvrement.
Par l'absurde. On suppose en particulier .
est séquentiellement compact donc il existe une suite extraite de convergeant vers un .
Comme les recouvrent , au moins l'un d'entre eux, , contient , donc (puisqu'il est ouvert) contient une boule de centre et de rayon .
Or pour assez grand, . On a alors ce qui est absurde.Si X est séquentiellement compact alors pour tout r > 0, X est recouvert par un nombre fini de boules de rayon r.
Par l'absurde. On nie le résultat, puis on construit une suite qui nous permettra de trouver une contradiction. On suppose donc que pour un certain r > 0, aucune union finie de boules de rayon r ne remplit X. Ceci permet de construire par récurrence une suite (xn) de points de X telle que pour tout n, . Cette suite vérifie alors
que donc n'admet pas de sous-suite convergente, ce qui est en contradiction avec l'hypothèse que X est séquentiellement compact.Supposons X séquentiellement compact et prouvons qu'il est compact. Soit un recouvrement ouvert de X.
D'après le premier lemme, il existe r > 0 tel que . Fixons un tel r.
D'après le lemme de précompacité, il existe une partie finie Y de X telle que .
On en déduit alors que la sous-famille finie recouvre X.