Quatorze ans plus tard, dans une lettre à Blaise Pascal, Fermat conjecture deux résultats analogues si p est un nombre premier impair :
Ces deux résultats sont pour la première fois démontrés par Lagrange.
La démonstration ici est analogue à celle de Dedekind, cependant, l'anneau des entiers est celui d'Eisenstein. Il est composé des nombres complexes de la forme a + b.j où j désigne la racine cubique de l'unité
1. Si un nombre premier différent de trois est de la forme x2 + 3.y2 alors il est congru à un modulo trois.
2. Si p est différent de trois et congru à un modulo trois, alors il existe un entier α tel que α2 + 3 soit un multiple de p.
3. Il existe un entier d'Eisenstein de norme égale à p, si p est congru à un modulo trois.
4. Il existe deux entiers x et y tel que x2 + 3.y2 soit égal à p, si p est congru à un modulo trois.
Une fois connu les nombres premiers somme de deux carrés, il devient possible de généraliser la question à tous les entiers:
Ce résultat peut s'énoncer de la manière suivante:
Un entier est somme de deux carrés d'entiers si et seulement si les valuations p-adiques des facteurs premiers p de n congrus à 3 modulo 4 sont paires.
Un lemme est utile pour la démonstration de ce théorème:
Si a2 + b2 est congru à 0 modulo p et si b n'est pas un multiple de p alors a/b est solution de l'équation X2 + 1 = 0 dans Z/p Z. Il n'existe pas de telle solution d'après la démonstration du théorème des deux carrés de Fermat. Donc b est un multiple de p et par voie de conséquence a aussi.
Si p est de la forme décrite dans le théorème, alors la puissance de deux s'écrit soit (2m + 0) si m est paire soit (2m-1 + 2m-1) si m est impaire. Les nombres premiers congrus à 1 modulo 4 s'écrivent tous sous forme de somme de deux carrés et les puissances paires de nombres premiers congrus à 3 modulo 4 s'écrivent toutes sous une forme du type (p2 + 0)m. Alors n est produit de sommes de deux carrés et le premier lemme permet de conclure.
Réciproquement supposons que n est somme de deux carrés d'entiers n = a2 + b2. Soit p un nombre premier congru à 3 modulo 4 élément de la décomposition en facteurs premiers de n. Le deuxième lemme montre que a et b sont des multiples de p. En conséquence a2 + b2 est un multiple d'un carré de p. Ce qui permet de conclure que toutes les puissances congrues à 3 modulo 4 sont paires.