La tour Saint-Nicolas (XIVe siècle) est, avec la tour de la Chaîne et la tour de la Lanterne, l'une des trois tours du front de mer de La Rochelle, et l'une des deux tours emblématiques du Vieux-Port, dont elle constitue la majestueuse porte d'entrée. Elle a assuré pendant cinq siècles la défense de la passe et a servi de point d’attache à la chaîne, tendue depuis l’autre rive, et qui servait à interdire l'accès du port. Elle a été classée monument historique en 1879.
Tour Saint-Nicolas | |||
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Période ou style | |||
Type | Forteresse | ||
Architecte | inconnu | ||
Début construction | 1345Référence nécessaire | ||
Fin construction | 1376 | ||
Destination initiale | Protection du vieux-port | ||
Propriétaire actuel | ETAT | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Protection | Classée MH | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Aunis | ||
Région | Poitou-Charentes | ||
Département | Charente-Maritime | ||
Commune française | La Rochelle | ||
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La légende prête à la fée Mélusine, la construction de la tour Saint-Nicolas. La construction de la tour débute vers 1345Référence nécessaire. En raison du terrain marécageux, il est décidé de mettre en place un radier, constitué de longs pieux de chêne enfoncés dans la vase et calés à l’aide de pierres, qui fait alors office de fondations. Cependant, en raison du poids de la construction et de la nature meuble du terrain, les fondations cèdent, ce qui a pour effet de faire s'incliner l'édifice, qui présente un important devers de plus de vingt centimètres en direction de l'Est. Ne parvenant pas à la redresser, les ingénieurs décident de stabiliser les fondations.
En 1360, la signature du traité de Brétigny par le roi Jean II de France, qui cède de nombreux territoires à la couronne d’Angleterre, dont la ville de La Rochelle, interrompt le chantier. Ce dernier ne reprend qu'en 1372, symbolisant l’alliance entre Charles V, roi de France et la ville, après que les anglais ont été vaincus lors de la bataille de La Rochelle et chassés de la ville par les rochelais lors du siège mené par le connétable Bertrand du Guesclin, sur ordre du roi, faisant de La Rochelle une ville définitivement française.
En 1376Référence nécessaire, après 31 ans de travaux interrompus par la rupture des fondations dans les premières années de la construction et par l'occupation anglaise ensuite, et après un tour de force technique, les constructeurs étant parvenus à corriger la verticalité de la partie supérieure de l’édifice, la tour Saint-Nicolas est achevée.
Destinée à défendre la passe du Port, la tour héberge son premier capitaine ainsi que les soldats préposés à sa garde en 1384. En 1394, un budget est prévu pour l’ameublement de chacune des tours de la Chaîne, et le 13 avril 1398, il est fait obligation aux capitaines des tours d’habiter ces ouvrages avec leur famille. Le capitaine est nommé tous les ans par le maire de la ville et prête serment de ne jamais quitter la tour durant l’année où il en a la charge. Il est le représentant du roi et le chef des armées de la ville. Sa fonction consiste à surveiller le trafic du port, et à s’assurer du paiement des taxes.
Quelques années après la tour Saint-Nicolas, la tour de la Chaîne est édifiée sur l’autre rive. Elle est ainsi nommée en raison du fait qu’elle a pour fonction de tendre la chaîne fixée dans la tour Saint-Nicolas et fermant l’accès au port. Les deux tours deviennent emblématiques du Vieux-Port de La Rochelle, dont elles constituent la majestueuse porte d’entrée.
À l'origine, la tour Saint-Nicolas était constituée de quatre grandes salles superposées et recouvertes d’un toit en poivrière, mais son dernier étage, qui abritait la quatrième salle, fut détruit pendant la Fronde.
En 1648, Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré, comte du Daugnon, gouverneur royal de l’Aunis et des îles, et véritable tyran, décide de faire de la tour son réduit de sûreté à La Rochelle. Pour cela, il fait construire au pied de la tour un ouvrage à corne entouré d’un profond fossé afin de se protéger de la ville. En 1649, il se range du côté des frondeurs et fait fortifier les tours, notamment en faisant araser le parapet de la tour Saint-Nicolas pour l’équiper d’une douzaine de pièces de fonte, ainsi que pour d’autres points élevés de la ville.
En 1651 cependant, à l’arrivée des troupes du roi Louis XIV menées par Henri de Lorraine, comte d’Harcourt, il s’enfuit rejoindre le prince de Condé à Bordeaux, en laissant son lieutenant, de Besse, à la tête de quelques soldats réfugiés dans les tours. Pour les déloger, le marquis d'Estissac, fait miner les tours et ouvre le feu au canon. Les insurgés, plutôt que de tomber aux mains de l'ennemi, mettent le feu aux réserves de poudres entreposées dans la tour de la chaine. L'édifice s'effondre, le 19 novembre 1651, sous une formidable explosion, les assiégés, sain et sauf, s'étant réfugiés dans la tour Saint-Nicolas. Le dernier étage de la tour fut bombardé et détruit, et les soldats se rendent. Le lieutenant de Besse est trahi par ses propres soldats qui le précipitent du haut du parapet de la tour Saint-Nicolas le 29 novembre 1651. On trouva dans l'ouvrage 12 000 livres de poudre et quantité d'approvisionnements. Bien que cela soit demandé par la ville, le roi refuse de faire démolir la tour et l’incorpore au domaine militaire.
De 1652 à 1659, la tour héberge les Compagnons charpentiers de marine de Hambourg, venus à La Rochelle pour monter un chantier naval.
À partir de 1569, et plus largement pendant le XVIe siècle et le XVIIe siècle, la tour sert épisodiquement de dépôt d’armes, de poudrière et de prison pendant les guerres de religions : des huguenots y sont enfermés entre 1682 et 1686, à l’époque de la révocation de l’Édit de Nantes. Lors de la Révolution française, la tour est utilisée (jusqu’en 1793) pour emprisonner des Chouans.
En 1685, l’extérieur de l’édifice est restauré sommairement par Ferry, ingénieur du génie.
Le 17 février 1879, les tours de La Rochelle sont classées monument historique par décret. L’architecte Juste Lisch restaure extérieurement la tour et la dote créneaux et de mâchicoulis entre 1884 et 1888, puis Albert Ballu procède à sa restauration intérieure de 1901 à 1904.
Entre 1952 et 1956, on procède à des travaux de consolidation des fondations de la tour.
Bien que la proposition de Juste Lisch, d'utiliser les salles de la tour comme Musée d'archéologie et était repoussée par le Génie militaire, la tour est visitable toute l'année. Les trois tours de la Rochelle ont accueilli en 2007 prés de 100 000 visiteurs.
La tour a accueilli par deux fois, la Red Bull Cliff Diving World Series . l'évènement a rassemblé plus de 40 000 personnes au pied de l’édifice, en 2009. La compétition consiste à réaliser des plongeons depuis la tour Saint-Nicolas soit un plongeon de 26 mètres.