Vecteur (biologie) - Définition

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Introduction

Traditionnellement, en médecine, en biologie animale ou en phytopathologie, un vecteur est un organisme qui ne provoque pas lui-même une maladie mais qui disperse l'infection en transportant les agents pathogènes d'un hôte à l'autre ; par exemple le puceron est un vecteur de plusieurs maladies dont les conséquences sont importantes en agriculture et dans les vergers. Chez l'animal, la plupart des « maladies à vecteur » sont des zoonoses, c'est-à-dire des maladies passant de l'homme à des animaux domestiques et/ou sauvages, parfois émergentes ou réémergentes. Dans une économie mondialisée et un monde où l'on circule de plus en plus et de plus en plus vite, le suivi et contrôle épidémiologique et écoépidémiologique de ces maladies est devenu très difficile malgré les progrès de la biologie et de ses outils. L'OMS collabore de plus en plus avec l'OIE pour cette raison, et ces deux agences, sous l'égide de l'ONU doivent aider les pays pauvres à développer leurs systèmes de suivi écoépidémiologique.

le puceron est un des principaux vecteurs des maladies des plantes véhiculées par la sève
Les tiques jouent un rôle écoépidémiologique majeur en tant que vectrice d'un grand nombre de pathogènes qu'elles transfèrent d'une espèce à l'autre. La tique du chien ou les tiques des oiseaux peuvent en outre être transportées avec leur hôte sur de grandes distances

.

Ce sens de vecteur biologique est le premier en épidémiologie et dans le langage courant.

Histoire

Les tiques sont des arthropodes parasites hématophages dont le mode de vie en fait de très bons vecteurs intra et inter-espèces.
Elles comptent parmi les premiers vecteurs de phathogènes affectant à la fois l'Homme et l'animal.
Pourtant, leur rôle de vecteur n'a été scientifiquement compris et démontré qu'à la fin des années 1880 avec la responsabilité de la tique Boophilus annulatus dans la transmission d'une maladie animale ; l'hémoglobinurie des bovins (ou « Texas cattle fever ») due au germe Piroplasma bigeminum aujourd'hui renommé Babesia bigemina).

En épidémiologie, écoépidémiologie et médecine

Dans les cas de maladies transmises par piqures ou morsures d'arthropodes, l’OMS (organisation mondiale de la santé) définit le vecteur comme « un arthropode hématophage, qui assure la survie, la transformation, parfois la multiplication et la transmission d’un agent pathogène infectieux ou parasitaire.» Par extension, certains métazoaires non arthropodes y sont inclus tels des annélides achètes (ou sangsues).

Ce sont surtout :

  • des acariens (notamment du sous-ordre des Ixodida regroupant les tiques) et
  • des insectes (essentiellement diptères, brachycères ou nématocères)

Le rôle de vecteur d'agents pathogènes (bactéries, protozoaires, filaires) joués par certains arthropodes a commencé à être identifié à la fin du XIII ème siècle, notamment grâce à l'invention du microscope. Certaines maladies à vecteur sont émergentes ou en plein développement, en raison de la pullulation de l'espèce vectrice ou de comportements à risque de la part des hommes (déforestation..)

Exemples :

  • Plusieurs espèces de moustiques sont des insecte vecteur importants, par exemple,
    pour le paludisme ou le virus du Nil occidental qui provoque une maladie (les insectes peuvent ingérer ce virus en se nourrissant d'un oiseau infecté et régurgiter dans un humain, en infectant donc celui-ci ou celle-ci).
  • Les puces transmettent diverses maladies dont la peste (Yersinia pestis) comme l'a montré Paul Louis Simond en 1897. la puce est vectrice d’autres agents pathogènes dont Bartonella.
  • Quelques espèces de tiques sont vectrices de maladies graves telles que la Maladie de Lyme récemment découverte et en pleine extension. Mais à la fin du XIXème siècle on savait déjà que des tiques transmettaient des babesia (agents de la piroplasmose du mouton (détectés en Roumanie dès 1884 par Magureanu)), des piroplasmes de bovins (détectés dès 1892 par Babes), avant qu'en 1893 Smith et Kilborne identifient (au Texas) la responsabilité de Boophilus annulatus comme vecteur de Babesia bovis.
  • Diverses espèces (canidés, chiroptères) peuvent véhiculer plusieurs formes de rage et la transmettre par leurs morsures.
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