Villa Manin - Définition

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Introduction

La Villa Manin à Passariano

La Villa Manin est une villa veneta située à Passariano, un hameau (frazione) de la commune de Codroipo dans la Province d'Udine (région Frioul-Vénétie julienne, Italie).

Histoire

La famille Manin

L'œuvre est due à l'initiative de la famille Manin.

Les Manin sont mentionnés à Florence dès l'an mil. Ils arrivent dans le Frioul (Aquilée et Cividale) à la suite des luttes entre guelfes et gibelins et occupent une position dans la politique de la République de Venise en terraferma qui trouvera son plein épanouissement au XVIe siècle, époque à laquelle Francesco III Manin entre en possession de la gastaldia de Sedegliano et s'installe à Passariano.

La Villa Manin fut la demeure du dernier doge de Venise, Ludovico Manin.

Le traité de Campoformio

C'est dans cette villa, où Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais passèrent la nuit du 27 au 28 août 1797, que fut signé, le 17 octobre 1797, le traité de Campoformio entre la France et l'Autriche.

L'édifice

C'est un complexe architectural monumental érigé au XVIIe siècle à l'instigation du noble frioulan Antonio Manin qui, à la perte de la suprématie maritime, se concentra sur les ressources offertes par la terraferma, en créant une exploitation agricole au centre de laquelle il implanta une maison de maître.

La première construction date des années 1650-1660. Les fils d'Antonio, Ludovido I Manin et Francesco IV reprennent ensuite le projet, avec sans doute l'aide de l'architecte Giuseppe Benone. L'aspect originel du XVIIe siècle de la villa diffère radicalement de l'actuel du fait des transformations et des extensions commandées par Ludovico II et Ludovido III (dit Alvise) et réalisées par l'architecte vénitien Domenico Rossi qui, en 1707, dessine la place carrée et, après 1718, réalise la monumentale exèdre actuelle, et par Giovanni Ziborghi qui, entre les années 1730 et 1740 fait rehausser les communs. La surélévation du noyau nobiliaire central, exécutée sur les conseils de Giorgio Massari (Palazzo Grassi), est réalisée après 1745. Le vaste parc de plus de dix-sept hectares situé dans la partie postérieure semble dû à la volonté du maître de maison, Ziborghi.

Le neveu d'Antonio Manin, Ludovico Manin, la transforme ensuite en un complexe organisé qui, au delà de la fonction agricole, traduit une volonté de représentation.

Les interventions de Selva au XVIIIe siècle ont considérablement modifié le parc d'origine, aujourd'hui reconstitué par des réaménagements et la réimplantation des premières essences arborées.

La chapelle Sant'Andrea

La chapelle Sant'Andrea construite au début du XVIIIe siècle (1708) par Domenico Rossi appartient également au complexe de la Villa Manin. Elle est située à l'extérieur de la place carrée, adossée aux communs et à la porte orientale. L'édifice est construit sur un plan carré aux angles émoussés, formant quasiment un octogone. La façade, avec un tympan et deux couples de colonnes latérales, est ornée en rives et sur le fronton de statues de marbre du sculpteur Pietro Baratta. A l'intérieur se trouvent, dans la sacristie, deux autels de marbre de Giuseppe Torretti et, dans la salle, deux autres autels avec retable en marbre travaillé en bas-relief du même Torretti.

Les œuvres d'art

Au delà de sa valeur architectonique, l'importance de la villa, enrichie de fresques de Louis Dorigny, Jacopo Amigoni et Pietro Oretti, de toiles de Fontebasso et de sculptures de Torretti, est due aux œuvres d'art du XVIIe siècle qui y sont conservées.

En 1708, dans une salle située à l'est, le peintre français Louis Dorigny peint le plafond à fresque : Il Trionfo della primavera (le Triomphe du printemps) dans le médaillon central, l'Allégorie de l'Amour, de la Gloire, de la Richesse et de l'Abondance, dans les quatre médaillons ovales qui l'entourent. Sa peinture aux couleurs froides et éclatantes qui dénote une prédilection pour les personnages élégants sur fond de ciels limpides met en œuvre des solutions téméraires : petits amours et nymphes nubiles débordant de la corniche mais se révèle dans l'ensemble académique et conventionnelle.

Aux murs, sur un fond monochrome doré, il peint quelques scènes avec Apollon et Mars, Vénus et Bacchus, Le Jugement de Pâris, Pan et Syrinx, au milieu de figures allégoriques agrémentées par le clair-obscur de goût français, la précision du trait et un étonnant équilibre dont s'inspirera le jeune Tiepolo appelé à travailler à l'archevêché d'Udine en 1726-30.

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