Abbaye d'Himmerod - Définition

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La vie intellectuelle

Malgré les travaux manuels, la spiritualité n'était pas négligée. Depuis la fondation du couvent les moines écrivaient et commencèrent à monter la bibliothèque. En 1453, d'après les dires de l'humaniste Matthias Agritus de Wittlich (+ 1613 prêtre à Himmerod) la bibliothèque se composait de 2000 volumes. L'écriture était très imprégnée des recommandations du chapitre général. Les initiales et représentations qu'elle contenait ne devaient pas être colorées alors que la plupart possèdent leurs lettrines en deux couleurs. A côtés des écrits bibliques et littéraires, se trouvent aussi des écrits philosophiques, théologiques, juridiques et historiques. Des classiques anciens, il ne reste qu'un tome de lettres de Sénèque.

A cause de la suppression du couvent une grosse partie de la bibliothèque fut perdue. Après 1803 Joseph Gomes acheta environ une centaine de volumes. A ce jour il ne reste plus que 145 ouvrages manuscrits d'Himmerod. Ils sont à Trèves, Coblence, Bonn, Dusseldorf, Berlin, Hohenaschau, abbaye de Clerf (Luxembourg), Vienne, Paris, Chantilly, Amiens, Bruxelles, Leyde, Londres, Manchester, Baltimore, Camarillo (Californie) et New York.

La vie économique de l'abbaye

La vie d'Himmerod est centré sur l' agriculture comme la plupart des couvents cisterciens. Avec un travail acharné, la vallée de Salm et les terres alentours furent cultivées. Himmerod était au départ un couvent en friche. Bientôt les dons et les achats de terrains permettent son extension. Entre Moselle, Lieser et Kyll on trouva bientôt une multitude de fermes dirigées par une centrale. Le couvent s'étendit jusqu'au bas de la Moselle et au Rhin. Les fermes de Coblence, Leutesdorf, Bonn, Echternach et Spire sont les plus importantes. Pendant que les moines priaient et travaillaient les frères achetaient les nombreuses fermes du couvent. Ils s'y connaissaient très bien dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, du vin et des fruits et légumes. Une grande partie de la vie économique de l'abbaye provient des vignes. Leurs propres bateaux emmenaient le vin jusqu'en Hollande et en Zélande. Encore aujourd'hui, beaucoup de vignoble de la Moselle nous rappellent l'ancienne activité viticole d'Himmerod. L'éloignement des terres provoqua la lente fin de la vie économique du couvent ainsi que les changements économiques et sociaux du XIIIe siècle Himmerod fut souvent obligé de faire de grosses dépenses à la fin du moyen âge à cause de querelles privées et de guerres. Beaucoup de ses fermes furent brûlées où expropriées. A partir de la moitié du XVe siècle les prieurs Pierre II de Wittlich (1449/68) et Jean VII de Saint-Vith (1468/1498) purent rétablir la vie économique du couvent.

Une nouvelle abbatiale

Au XVIIIe siècle, Himmerod, comme beaucoup d'autre couvent fut pris aussi de la fièvre baroque, mais le prieur Leopold Camp (1731/50) ne transforma pas comme beaucoup d'autres dans le style à la mode ; il préféra tout refaire à neuf dans un style grandiose qui n'existe nulle part ailleurs en Rhénanie. L'architecte de Saxe Christian Kretschmar (+ 1768), qui s'était fait connaître grâce à la construction de l'abbaye bénédictine de Mettlach dans la Saare fut chargé des travaux. Cette construction d'exception fut achevée après 11 ans de travaux et consacrée le 10 octobre 1751 par l'évêque de Trèves Nicolas de Hontheim. Le style baroque d'origine dont la chaire de Saint-Paul de Trèves témoigne encore, laisse penser à un changement classique (1790). Le siège pontifical de cette époque (actuellement à la cathédrale de Trèves) est une œuvre de l'ébéniste d'art Léonard Rosenast.

D'après les fouilles de 1951, l'église baroque se trouvait à peu près 2 m au nord de la basilique romane, presque parallèlement et possède une fondation de trois nefs exceptionnellement étroites. Il fut possible de garder le même niveau au sol grâce à la disposition des terres. La forme des fondations baroques devaient suivre la forme des fondations romaines bien qu'on ne les utilisa pas. Comme les constructions romanes et bien que cela ne soit pas commun au XVIIIe siècle pour une construction, l'église baroque ne possédait ni tours, ni façade et resta dans le style dépouillé des cisterciens.

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