Abbaye de La Lucerne | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Basse-Normandie | |
Département | Manche | |
Ville | la Lucerne-d'Outremer | |
Culte | catholique | |
Type | abbaye | |
Début de la construction | XIIe siècle | |
Style(s) dominant(s) | roman | |
Protection | Classé MH | |
Localisation | ||
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L'abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne est une abbaye de prémontrés située dans le département de la Manche sur le territoire de la commune de La Lucerne-d'Outremer.
Elle a été fondée en 1143 et était occupée par des chanoines réguliers de l'ordre des Prémontrés, à la limite du Cotentin et de l'Avranchin, au lieu-dit anciennement appelé Courbefosse (à la Lucerne-d'Outremer), à quatre lieues au nord d'Avranches (16 Km).
Blotti au creux de la vallée du Thar, cet ensemble roman, d'esprit cistercien par sa sobriété et sa rigueur, est dominé par une tour anglo-normande qui annonce l'architecture gothique.
L'abbaye a été fondée en 1143 par Hasculphe de Subligny, seigneur de Subligny, et par son frère Richard, évêque d'Avranches. Le premier lieu choisi, sur les terres d'Hasculphe était nommé Courbefosse (à la Lucerne-d'Outremer), dans la vallée du Thar, endroit aujourd'hui marécageux et entouré d'une forêt. Cette nouvelle abbaye, dont la charge fut confiée au prieur Tancrède, fut dédiée à la Très Sainte Trinité. Tancrède était à la tête d'une communauté de quelques chanoines venus de l'abbaye de Dommartin, au diocèse d'Amiens. La dédicace en fut faite par l'évêque Richard. Tancrède y mourut peu après dès juin 1144.
Peu de temps après, le site primitif étant par trop « solitaire et humide » disent les textes (Gallia), le frère Tescelin, premier abbé de Courbefosse, fit déplacer sa communauté plus en aval, toujours le long du Thar, vers 1145, sur un terrain donné par Guillaume de Saint-Jean, seigneur de [[Saint-Jean-le-Thomas]. Cela laisse supposer que le premier établissement n'était qu'une construction de peu de moyen, ce qui pouvait permettre de l'abandonner. Tescelin y mourut à son tour en février 1157. C'est à cette époque que les chanoines de la Lucerne fondèrent en 1161 l'abbaye d'Ardenne, près de Caen. Guillaume de Saint-Jean donna à l'abbaye son église de Saint-Jean-le-Thomas à cette même époque.
Une nouvelle fois, la fondation fut déplacée, revenant vers l'amont au lieu-dit la Luzerne (Lucerna), qui a donné son nom à la nouvelle abbaye et par la suite à la paroisse de la Lucerne, de nouveau sur le fief appartenant à Hasculphe de Subligny, premier fondateur, le couvent étant dirigé par son abbé, Angot.
L'actuelle église abbatiale fut commencée avant 1171 (première campagne de construction et date à laquelle on y enterre l'évêque d'Avranches, le bienheureux Achard de Saint-Victor) et fut dédiée en 1178 par l'évêque Richard, successeur d'Achard.
Dans les décennies suivantes, l'abbaye reçut de grands biens et privilèges des rois de France et d'Angleterre, des archevêque de Rouen, évêques de Coutances ou d'Avranches, et des seigneurs voisins de Sartilly, de Verdun (à [Boucey]]), de Mortagne, de Lézeaux (à Kairon) et de Champeaux. L'abbé Angot mourut en 1206 et fut inhumée dans la nef de l'abbatiale, où l'on peut voir sa dalle funéraire retrouvée dans des fouilles en 1984.
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(...) À partir de la Révolution française, le couvent est fermé en 1790 et les chanoines renvoyés dans leur famille. L'abbaye alors vendu comme bien national au seigneur voisin, Carbonnel de Canisy, seigneur de la Lucerne.
Elle a été transformée en filature de coton, puis en carrière de pierre.
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Depuis 1959, sous l'égide de l'abbé Marcel Lelégard (1925-1994), l'abbaye bénéficie d'une sauvegarde exemplaire avec la restauration de l'église abbatiale avec sa voûte sur croisées d'ogives et sa façade occidentale, du réfectoire et des celliers. Un des objectifs de la Fondation Abbaye de La Lucerne-d'Outremer est de réintégrer une communauté de religieux à La Lucerne. L'abbaye est toujours en rénovation.
L'ensemble canonial est composé, outre l'abbaye elle-même, d'un ensemble de batiments d'exploitation dont certains remontent à la période médiévale. La porterie médiévale avec sa boulangerie et ses salles de justice, le colombier, le parc traversé par un ancien aqueduc, le logis abbatial du XVIIIe siècle et son plan d'eau.