Abbaye de Lesterps | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Poitou-Charentes | ||
Département | Charente | ||
Ville | Lesterps | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Début de la construction | Xe siècle | ||
Fin des travaux | XIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | romane | ||
Classé(e) | église classée MH 1862 | ||
Site internet | Consulter | ||
Localisation | |||
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L'abbaye de Lesterps est une abbaye située à Lesterps en Charente.
Il existait à Lesterps, à la fin du Xe siècle, une chapelle nommée Stirpis, pour qu'y soit fondée une communauté de religieux : « pour le nom et la gloire de la Sainte et indivisible Trinité et à la mémoire de saint Pierre lui-même, où habiteront le clergé et des gens libres et déliés de tout service envers nous », que Jourdain Ier, seigneur de Chabanais, donna, avec un manse, au Saint-Siège. Les auteurs de la Gallia Christiana, au XVIIe siècle, qui ont publié la charte de cette fondation, non datée, la situent aux environs de 1032. Il paraît certain néanmoins que la construction du monastère était commencée quelques années auparavant.
La fondation de la nouvelle abbaye, placée sous le vocable de saint Pierre, fut approuvée par Dia, épouse de Jourdain Ier, et par leurs fils Jourdain IIe, Boson, qui fut moine au Mont-Cassin, et Renaud, abbé de Charroux.
Quelques années après, en 1038, d'après l'abbé Rougerie, Gautier, fils d'un chevalier de Confolens, élevé et devenu chanoine régulier au Dorat sous saint Israël, fut appelé à gouverner l'abbaye de Lesterps, où il introduisit la règle de saint Augustin, ce qui en fit une abbaye augustinienne.
En 1040, Jourdain IIe, reniant la parole de son père, envahit le monastère et, s'y fortifiant, rançonnait le pays.
Adalbert IIe, comte de la Marche, pour mettre fin à ce brigandage, engagea à Lesterps, avec son vassal, une lutte terrible qui fit un très grand nombre de morts, dans laquelle le monastère fut mis à feu et à sang, et l'église en grande partie détruite. Gautier, qui voyageait alors en Terre Sainte, échappa au massacre avec un petit nombre de chanoines.
Pressés par le pape Benoît IX et le roi Henri Ier, le seigneur de Chabanais et le comte de La Marche durent pourvoir aux rentes des religieux pour la reconstruction du monastère, et dédommager les habitants du bourg qui avaient souffert de la guerre.
Rentré en possession de son abbaye, l'abbé Gautier se consacra, avec l'aide de ses nouveaux bienfaiteurs, à sa restauration.
Il mena à bien la restauration de l'église, dont il célébra solennellement la dédicace en présence des évêques de la province (date inconnue...).
Il mourut en 1070, et fut enseveli dans l'église. Il ne tarda pas à être mis au nombre des saints, sous le nom de saint Gautier, et tandis que son culte s'établissait en 1091 dans l'église qu'il avait relevée, son nom, depuis longtemps objet d'une grande vénération, fut associé à celui de saint Pierre dans le vocable de l'église de Lesterps. À cette date, l'église fit l'objet d'une nouvelle bénédiction, ce qui pourrait laisser penser à l'ouverture d'une nouvelle partie du monument au culte.
Adémar, un frère de Foulques Taillefer comte d'Angoulême lui succéda.
Puis Ramnulfe fut abbé de 1110 à 1140. Ce dernier paraît devoir être rattaché aux grands travaux qui, à cette époque, durent aboutir à la construction d'une somptueuses abside. En effet, cet abbé fut enseveli dans l'église, où son épitaphe, gravée sur une pierre noire, en onciale très ornée, célèbre encore son long abbatiat. L'abbé Ramnulfe fit construire un vaste déambulatoire avec absidioles rayonnantes, un transept avec collatéral et double travée.
Les guerres de religion furent funestes à l'abbaye de Lesterps. En novembre 1567 un chef de bandes calvinistes, Compaignac à la tête d'une des armées de l'Amiral de Coligny pilla et livra aux flammes la ville et le monastère.
L'abbaye de Lesterps fut abandonnée durant un siècle et les voûtes de l'église s'effondrèrent.