Abbaye de la Roë - Définition

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Cartulaire de la Roë

Le cartulaire de la Roë du XIIe siècle est écrit en latin ; il n'existe pas de traduction en français. C'est un recueil des chartes (du latin carta), c'est-à-dire des actes les plus importants relatifs à la fondation, à la dotation et aux privilèges de l'abbaye ; il en comporte 244, allant de 1096 à 1190 environ

Mme Marie Hamon-Jugnet en a fait l'édition dans les années 1970, pour sa thèse de l'École des chartes.L'édition du texte est accompagnée d'un index des noms de personnes et de lieux citées dans les chartes.

Quelques exemples de cet index (les numéros sont ceux des chartes) :

  • AUFROI LE BLOND, Blundus, père d'Ermenfroi, 115.
  • EREMBOURGE, fille de Jean le Métayer, 102.
  • Marmosa, femme d'Hubert de la Corbière, 195.
  • GUILLAUME, fils de Geoffroy Pain-d’Œuf, 56.
  • GUILLAUME, gendre d'Harpin Brimet, 162.
  • VIVIEN de la Roë, fils d'Asceline de la Roë et de Geoffroy, mari d'Hersende, père d'Elier et Adnetis, 90, 173, 176, 249.
  • VIVIEN TRENCHENASCHE, serviteur de Jean Bobé, 192.
  • ZACHARIE LE VOYER, 13, 41, 64, 89, 117, 126, 139, 145, 149, 154, 161, 176, 183, 199, 276, 217, 292

Mr Jean Bienvenu a effectué en 1989, dans le cadre de sa maîtrise d'Histoire, une édition et une analyse critique des 14 premiers actes correspondant aux années 1096-1102/1105 et concernant Robert d'Arbrissel: Genèse d'une abbaye canoniale, Notre-Dame de La Roë au tournant des années 1100, sous la direction d'Olivier Guillot, UCO, Angers; mémoire publié dans "La Mayenne, Archéologie, Histoire" n°14, 1991, bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Mayenne; mémoire également consultable sur le blog de l'auteur: http://mes-recherches-en-histoire-medievale.over-blog.com/

Caractéristiques

Architecture

Il est possible encore de se rendre compte de l'œuvre architecturale de l'église abbatiale qui date du commencement du XIIe siècle. C'est une large nef lambrissée, un transept proportionné, voûté, communiquant avec la nef par une arcade romande et des passages latéraux, une tour carrée sur l'intransept. Tout cela est conservé. Le chœur primitif roman, de forme absidiale, plus étroit que la nef, a disparu ainsi qu'une des deux absidioles ouvrant dans le transept. En somme des lignes nobles et grandioses, mais aucun ornement. La façade occidentale était plus riche, avec sa porte, de larges fenêtres à voussures, ses quatre baies aveugles dans le pignon, le tout encadré de contreforts à colonnettes et moulures qui se relient aux lignes saillantes et transversales de l'édifice. Ce compartiment central est accosté de bas-côtés et, aux angles, de contreforts montants, en trois ressauts, jusqu'à la naissance du pignon, et relies à ceux du milieu par une large baie aveugle, symétrique à la fenêtre centrale. Au début du XXe siècle, cette façade avait reçu quelques restaurations que l'abbé Angot aurait voulu plus discrètes. L'église romane fut profondément modifiée à la fin du XVe siècle. Les fenêtres romanes du côté Sud de la nef firent place à des fenêtres plus larges, en arc brisé, à meneaux et tympans de style flamboyant. On démolit le chœur primitif, on en suréleva l'arcade et l'on construisit sur des vastes proportions un chœur à pan coupés largement éclairé par des fenêtres à meneaux et moulures prismatiques. L'œuvre était disparate mais monumentale. Il n'en reste malheureusement plus que des vestiges. L'auteur de ces innovations fit ouvrir aussi dans le mur septentrional de la nef une brèche remplie par un petit édicule aux fines nervures, ajouré de lancettes étroites et effilées. Les armes de Guy Le Clerc sont à la clef de voûte, mais on ne sait trop à quel usage était destinée cette miniature d'abside, découverte, restaurée et complétée en 1873. Un projet de restauration de l'abbatiale a été dressé au début du XXe siècle par M. Darcy.

L'ameublement et la décoration de l'église comprenait avant la Révolution française les autels ou chapelles : de Saint-Lambert et de Saint-Gaultier, cités dans la bulle de Lucius III ; de Sainte-Anne, enrichi d'indulgences par Urbain VIII ; de Saint-Gilles, où se desservait la chapelle de Bossart, fondée en 1338 par Michel Fétis ; de Saint-Jean-Baptiste, où le prieur Guillaume Le Normand fonda en 1458 la chapelle Saint-Eutrope. Les vitraux du chœur gothique se voyaient encore au XVIIe siècle, « chef-d'œuvre de l'art pour les connaisseurs », écrit Grandet, « en sorte qu'il n'y a rien de si beau en France. Soixante-dix chaises (stalles) bien travaillées », continue le même auteur, « attestaient que la communauté avait été fort nombreuse. Un reliquaire magnifique, mais privé de ses reliques par les huguenots, était à gauche de l'autel ».

Bénéfices

Beaucoup de bénéfices se desservaient dans l'église outre ceux déjà cités : le prieuré de Saint-Michel des Bois ; la chapelle fondée avant 1356 par Raoul des Illes et dont Jeanne de Baubigné et son mari devaient la rente en 1358 ; celle de la Grimaudière, dotée avant 1376 par Macé Valleaux ; celle de la Pinelière, de la Diaconie, de la Saoulière, etc. Thomas Loichon et Mélissende, sa femme avaient en outre fait bâtir dans l'enclos du monastère une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité et au Saint-Sauveur, desservie par l'infirmier avant 1276. Reconstruite par l'abbé Guy de Scépeaux pour la sépulture de sa famille, et bénite par Jean, évêque de Diospolis, le 17 avril 1458, elle fut supprimée en 1681 par permission de l'évêque Henri Arnauld.

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