Lors du processus de traduction, les trois bases de l'anticodon de l'ARNt s'apparient au codon de l'ARNm. L'interaction entre le premier nucléotide de l'anticodon et le troisième nucléotide du codon est souvent un appariement non-canonique, appelé paire wobble ou "bancale", différente d'un appariement Watson-Crick classique (A-U ou G-C). Cet appariement implique parfois un nucléotide modifié de l'ARNt.
Ces appariements wobble permettent de réduire le nombre d'ARNt nécessaires à la traduction du code génétique, en autorisant la lecture de différent codons synonymes par un seul et même ARNt. Ainsi, l'ARNt spécifique de l'isoleucine dans la souris à un anticodon IAU, où I est une inosine qui peut s'apparier aux trois codons AUU, AUC et AUA, en formant des paires I-U, I-C et I-A.
L'existence des ARNt, comme "adapteurs" entre les acides aminés et l'ARN messager, a été postulée par Francis Crick, avant que ceux-ci ne soient effectivement découverts par Hoagland et Zamecnick en 1958
C'est également Francis Crick qui a formulé l'hypothèse de l'interaction "bancale" (en:wobble hypothesis) qui permet d'expliquer le fait qu'un ARNt donné puisse lire plusieurs codons synonymes.