Aldabra - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Histoire

Découverte et tentative de colonisation

Aldabra est connu des marins arabes qui lui ont donné son nom. Les premiers Européens à découvrir l'atoll sont vraisemblablement les Portugais qui font la première mention d'Aldabra sur des cartes en 1517. L'atoll connaît alors quelques visites mais sa situation à l'écart des routes maritimes, son inhospitalité, la rareté de l'eau potable et son absence de mouillage en eau profonde ne permettent pas d'implantation humaine pérenne. Néanmoins, l'atoll sert de point de ravitaillement pour les marins croisant dans le secteur au cours du XVIe siècle. Ces derniers y chassent les tortues afin de remplir leurs cales de denrées fraîches. Des Seychellois viennent pécher et chasser les tortues marines dans les eaux autour de l'atoll au cours du XVIIIe siècle et ils y débarquent pour y chasser tortues terrestres et oiseaux. Ils y introduisent par la même occasion le rat, le chat, la chèvre et le porc, soit accidentellement, soit volontairement afin de constituer une réserve de nourriture. Le concombre de mer fait aussi l'objet d'une récolte par des travailleurs chinois dont ceux morts dans l'atoll y sont enterrés dans un cimetière sur l'île Picard. Ces incursions humaines ont eu de graves conséquences pour Aldabra avec la diminution des populations de tortues, qu'elles soient terrestres ou marines, notamment en raison de la chasse mais aussi de l'introduction du porc.

La première puissance coloniale à prendre possession d'Aldabra est la France en 1742 mais les Britanniques l'intègrent à leur empire colonial au terme des guerres napoléoniennes avec le traité de Paris en 1814. À la fin du XIXe siècle, en 1874, en 1878 ou en 1888, des Seychellois originaires de Mahé s'installent à Aldabra, sur l'île Picard, sous l'impulsion de l'administration coloniale britannique de Maurice. Ils y pratiquent la pêche, l'extraction du phosphate et la culture du ricin commun, du sisal et des cocotiers pour la production du coprah. Bien que l'extraction du phosphate ait avorté en raison de la faiblesse des gisements et des coûts d'exploitation élevés, les autres produits sont exportés sur le continent africain.

Recherches scientifiques et protection

Carte d'Aldabra datant de 1976 lorsque l'atoll était encore habité par une trentaine de personnes.

Les scientifiques commencent à s'intéresser à Aldabra à partir de la fin du XIXe siècle lorsque la faune, la flore et la géologie de l'atoll sont étudiées pour la première fois. Les tortues géantes des Seychelles, menacées d'extinction après une chasse trop intensive, font aussi l'objet des premières mesures de protection dans les années 1940 et 1950. Cousteau plonge dans les eaux de l'atoll et notamment celles de ses passes lors de son passage dans le groupe d'Aldabra en 1956 pour le tournage du documentaire Le Monde du silence.

En 1962, le gouvernement britannique commence à étudier la possibilité d'installer sur l'atoll une base militaire anglo-américaine comprenant un aéroport. Dans ce but, Aldabra est incorporé en 1965 au territoire britannique de l'océan Indien, un nouveau territoire britannique d'outre-mer créé dans le cadre de la prochaine indépendance de Maurice. Face à la protestation du public et des scientifiques dans ce qui sera appelée l'« affaire Aldabra », l'idée est finalement abandonnée quelques mois plus tard au profit de Diego Garcia dans l'archipel des Chagos. À cette occasion, des scientifiques font preuve d'un regain d'intérêt pour Aldabra et y débutent de nouvelles campagnes de recherche entre 1967 et 1979 au cours desquelles une station de recherche est construite en 1970 et 1971. Entre-temps, les Seychelles récupèrent Aldabra qui est détaché du territoire britannique de l'océan Indien avec son indépendance en 1976 et le rapport de la Royal Society est remis au gouvernement du nouveau pays en 1980. Sur la base de ce rapport et sous l'autorité de la Seychelles Islands Foundation créée en 1979, l'atoll est classé réserve naturelle le 21 septembre 1981. L'année suivante, Aldabra est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco et il constitue un site Ramsar depuis le 2 février 2010.

D'autres programmes de recherche sont menés sur Aldabra comme celui du Fonds pour l'environnement mondial de la Banque mondiale qui en profite pour rénover la station de recherche de l'atoll, entreprendre la lutte contre les chèvres et établir un programme de gestion en 1996. Toutefois, ces programmes de recherche se sont essentiellement concentrés sur l'environnement terrestre d'Aldabra si bien que ses écosystèmes aquatiques sont relativement peu connus.

Page générée en 0.132 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise