Les premières expériences furent peu nombreuses et s’illustraient par leur caractère éphémère ou limité comme le Plan national d’aménagement du territoire de 1957 jusqu'à ce que soit mise en place une stratégie de grande envergure (voir plus haut le rôle de la DATAR sous la période gaullienne).
Plus récemment, l'abandon du Plan (celui de 1993 ne sera pas appliqué) confirme l'abandon d'une stratégie d'ampleur nationale pour le Territoire avec un grand « T ». L'État affirme alors son rôle dans des domaines plus sectoriels ou bien plus ciblés territorialement (tendance amorcée dès le début des années 1980 avec les quartiers de la politique de la ville, le rural profond, et les bassins industriels en reconversion).
Hormis les schémas directeurs d’infrastructures routières et ferroviaires approuvés par deux décrets du 1er avril 1992, sur la base de la loi d’orientation sur les transports intérieurs du 30 décembre 1982, retenons la loi d’orientation du 4 février 1995 (Loi Pasqua) qui prévoyait l’élaboration d’un schéma national d’aménagement et de développement du territoire excessivement ambitieux et rapidement enlisé. Les mesures phares encore en vigueur aujourd'hui restent :
En France, où l'aménagement du territoire est conçu et réalisé par l'État national, le géographe Jacques Lévy distingue "quatre attitudes vis-à-vis- de la ville et de l'aménagement en France" :
Parmi les principes d'aménagement, le polycentrisme, l'idée qu'un territoire doive s'organiser autour de plusieurs pôles, est un des plus récurrents.
Ainsi la mise en œuvre de la politique d'aménagement du territoire coïncidera avec la consécration d’un aménagement fordiste du territoire : les institutions administratives nouvellement créées, et notamment celles de la DATAR (en 1963), vont servir de caution politique et administrative au « développement en cascade » (théorie économique inspirée des pôles de développement de François Perroux). Ce développement en cascade passe un renforcement de l’armature urbaine (Ve plan), avec l’institution de huit métropoles d’équilibres à partir de 1964. Il s’agit de villes seules comme de groupes de villes en réseaux : Lille-Roubaix-Tourcoing, Metz-Nancy, Strasbourg, Nantes-Saint-Nazaire, Lyon-Saint-Étienne-Grenoble, Bordeaux, Toulouse, Marseille, et des centres régionaux de plein exercices (Rennes, Nice, Dijon, Clermont-Ferrand) qui vont accueillir des grands équipements et des infrastructures lourdes afin de rayonner sur les villes moyennes de leur environnement régional.